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Le Mesnil-Thebault |
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L'église et la vie religieuse Publié par Georges DODEMAN g.dodeman@wanadoo.fr
A flanc de vallon, l'église du Mesnil-Thébault a une riche histoire bien mise en valeur par ses différentes reconstructions dont la plus importante, celle de 1890, a connu les festivités d'un centenaire très fêté dans la commune avec le concours de toute la population.
Les vieilles chartes laissent entendre que la première collectivité religieuse suivit en fait une chapelle de moniales qui s'installèrent au Plant avant l'An Mil, la première preuve d'un véritable édifice paroissial datant de 1195 avec la trace d'un Pierre Thébault... qui donna sans doute son nom à l'agglomération naissante.
Le paradoxe, c'est qu'ensuite l'église sous le vocable de Saint Pierre fut entièrement refaite en 1742 sous le curé Michel Foursin, un des autels à gauche venant de l'abbaye de Montmorel dans le bois d'Ardennes près Ducey, et l'autre à droite, celui de la Sainte-Vierge, acheté à Paris.
Sous l'abbé Tancrel qui suivit se construisit le presbytère neuf en 1777, l'ensemble étant, selon les visites épiscopales avant la Révolution, un des plus beaux du diocèse.
Or, les troubles révolutionnaires étant passés par là, à la réouverture en 1803, elle n'était plus qu'une masure menaçant ruine ! Il fallut donc tout refaire ; on y pensa dès 1867 mais les municipalités successives ayant d'autres soucis, ce n'est qu'en 1882 que le conseil municipal décida d'ouvrir une souscription... qu'il fallut aussitôt accélérer car l'année suivante, la foudre tomba sur le clocher en bois ! En 1884, on se résolut donc à étudier un projet de clocher en dur, la municipalité aidée aussi par le legs du curé Guillaume Mesnil qui avait pu apprécier la vétusté de la bâtisse, véritable hôtel des courants d'air ! Son successeur le curé Victor Moisseron prit en 1885 les choses en main, bien assisté par une municipalité bienveillante emmenée par Albert Guérin et un mécène local, l'homme de loi Alfred Letourneur-Dubreuil.
La première pierre fut posée le 20 juillet, les travaux menés par l'entreprise David Datin d'Hamelin. Quatre ans plus tard, le 4 mai 1890, l'évêque venait bénir cet imposant édifice où l'abbé Moisseron, habile ébéniste et sculpteur, avait réalisé à lui seul une bonne partie du mobilier et des boiseries du chœur. Dans son époque de construction, on refit également la grosse cloche ainsi que de remarquables vitraux (St-Michel et St-Pierre), venant de l'atelier parisien Léon Tournel, le St-Roch étant un des premiers dans le Sud-Manche venant de l'atelier Duhamel-Marette. Le chemin de croix fut l'œuvre galvanoplastique de l'érudit local Charles Guérin tandis que le peintre Gérard Cochet restaura le superbe tableau offert en 1800 par le dernier seigneur du lieu Tancrède de Hauteville.
Une importante mission en 1910 précéda l'érection de la flèche et la bénédiction des 5 croix couronnant l'édifice dont la solennité ne manqua pas d'être toujours fêtée ensuite. En 1936, une grande fête de charité célébra le cinquantenaire ; en 1951, une grande mission eut encore lieu, la dernière, car cette année coïncide aussi avec le départ du curé Jules Sauvage dernier résident.
La paroisse fut alors administrée de l'extérieur (Cyrille Confiant (1951 – 1955), Maurice Leclerc (1955-1958, Henri Legrand (1958-1966), Michel Trublet (1966-1976), Camille Hamel (1976-1986) avant que le doyen Michel Seigneur (1986) ne réunisse toutes les paroisses sous le vocable St-Martin d'Isigny en 1994.
A partir de 1970, le presbytère n'étant plus loué et étant devenu une lourde charge pour la commune, il fut mis en vente. La mémoire de la construction de l'église n'était cependant pas éteinte car en 1990, une grande fête présida au centième anniversaire avec éclat : défilés, plaquette historique, dans un bel élan populaire qui mobilisa tout le monde. Nous en publions ci-après les principales scènes. |
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Église Saint-Pierre du Mesnil-Thébault (XIXe siecle), ISigny-le Buat Epncantonducey — Wikimanche |
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