ISIGNY LE BUAT
  CC 25.04 AVRANCHES MONT-SAINT-MICHEL
 

 

  FAITS HISTORIQUES
         
 
 
 

Paindavaine Collection CPA LPM 1900

     
         
 

La commune est officiellement créée en 1969 par la fusion des communes d'Isigny et du Buat.

 

Isigny-le-Buat fusionne le 15 mars 1973 avec les neuf communes du canton (Les Biards, Chalandrey, La Mancellière, Le Mesnil-Bœufs, Le Mesnil-Thébault, Mongothier, Montigny, Naftel et Vezins) et devient une commune-canton.

 

La commune a la particularité de couvrir à elle seule l'ensemble du canton qui porte son nom. Elle porte de ce fait le titre peu courant de «commune-canton».

 

La fusion d’Isigny et du Buat a pris effet à la date du 1er janvier 1969. Celle ­ci est la conclusion d’une affaire qui date de 1831, époque à laquelle M. le Sous ­Préfet de Mortain invitait M. le Maire d’Isigny à se concerter avec ses collègues des communes du Centre du Canton pour créer une école primaire. Le projet ne se débattait plus vers le milieu du XIXème siècle qu’entre les communes d’Isigny et du Buat. En 1858, la population réclamait déjà la fusion au moyen de pétitions.

 
     
   
     
 

ISIGNY

Publié par Georges DODEMAN

g.dodeman@wanadoo.fr

 

La paroisse intitulée Esgeing, mais aussi Isengny, Esigny, Isigné aligne un parcours féodal assez simple et rectiligne. Elle relève pour le religieux du doyenné de Saint-Hilaire et pour l'administratif de la sergenterie Corbelin qui « sous-traite » en quelque sorte pour le Roi, basse et haute justice, police des poids et mesures, etc.

 

Il y a un gros fief, celui attaché à la seigneurie mais aussi au patronage de l'église (qui nomme donc le curé) lequel gros fief dépend, un peu comme Vezins en tant que satellite, de la puissante baronnie des Biards et de sa grosse forteresse de « la Ville » dominant la vallée escarpée de la Sélune.

 

Et puis il y a celui, plus petit du Bois-Philippot qui correspond actuellement à ce qu'on appelle « le Bois d'Isigny ».

 

Sa proximité avec la baronnie des Biards, et cela n’a rien d'étonnant, voit, à sa tête au départ (XIème siècle) des Avenel, puis des seigneurs qui prennent le nom « d'Isigny », et cela pour plusieurs siècles.

 

Au moment de la fondation de Saint Hilaire (1082), un dénommé Tescelin dote le monastère du Rocher à Mortain, comté auquel les seigneurs d’Isigny seront toujours fidèles, tout comme d’ailleurs à la cause royale ; comme on va le voir, ce ne sera pas sans incidence sur la prospérité de la paroisse.

 

En 1204, Philippe d'Isigny rend hommage au roi de France, nouveau « patron » de la province normande ; en 1280, Etienne dote l'abbaye de Montmorel proche de Ducey ; Guillaume ensuite va aux Croisades et revient mourir sous la bure monacale en 1308 au Mont St-Michel ; en 1404 encore, Martin, rend hommage à Guillemette Avenel, châtelaine des Biards avec qui la relation est toujours forte.

 

En 1418, en pleine guerre de cent ans, Nicolas d’Isigny refuse de se soumettre aux envahisseurs anglais ; il y gagne du crédit quand ces derniers sont « boutés hors de France ; et, « cerise sur la gâteau », sa fille épouse Jean de Brécey, grande famille régionale dont un des enfants sera grand vicaire de l'évêché d'Avranches en ces temps où le spirituel avait autant, sinon plus, de poids que le temporel. La fidélité à la couronne de France est récompensée car Isigny est érigé en comté par Charles VII en 1450.

 

Pendant les guerres de religion, le châtelain Jean de Brécey reste fidèle à la cause royale, celle des « politiques » ou « malcontents » (on dirait de nos jours centriste ou modérée) qui fait le tampon entre les protestants qui veulent tout « réformer » et les « ligueurs » catholiques ultras, hostiles à tout compromis. La région est néanmoins mise à feu et à sang, causant des milliers de morts en cinquante ans. En 1562, l'église sous le vocable de Saint Martin, est incendiée et, l'année suivante, on note dans les vieilles chartes : « si le traité de paix, pour le fait de la religion réformée est observé et gardé, néanmoins la messe ne se dit pas aux paroisses d'Isigny, Chasseguey et Brécey ».

 

C'est l'époque des fortifications générales, des « gentilhommes picoreurs », mi-politiques, mi-bandits de grand chemin dont les troupes errent dans la campagne, et où, selon le terrible mot de Montluc « la vie d'un homme ne valoit pas celle d'un poulet » ! En 1583, Jean de Brécey, sieur d'Isigny, est félicité par le roi pour s'être opposé aux « tortz, excès, pilleries et ravages que mes subjects de Mortaing ont reçu par les soldats ». On le voit, la situation s'améliore et Isigny est de nouveau « du bon côté » ce qui s'amplifie au tournant des années 1589-1591 quand le vent tourne en faveur de Henri IV qui vient déjà de reprendre aux ligueurs ultra catholiques plusieurs villes de la grande ceinture de Paris et quand la division royale Montpensier prend ses quartiers en Normandie. Pour occuper cette forte troupe, le duc de Montpensier entreprend de reprendre Avranches aux enragés François et Odoard de Péricard et ainsi de pacifier toute la région.

 

Le château sert alors de quartier général et de base arrière, défendu pendant sept mois par une troupe d'une trentaine de « bélîtres », « corselets », « bandouliers », tous ces termes pittoresques, maintenant bien oubliés dont on affublait les soldats de cette époque. En 1591, après soixante jours de siège où Montpensier fait tonner sur Avranches un gigantesque canon « le grand Robin », la place est prise.

 

Cette belle fidélité est récompensée : Henri de Brécey (qui vivait principalement à St-Senier près Avranches dont il était seigneur ainsi que de St-Brice, Isigny, Montigny, la Gohannière) fait ériger ses possessions en marquisat. Les sieurs d'Isigny tiennent donc le haut du pavé dans la noblesse normande surtout militaire : François meurt en 1648 à l'armée d'Allemagne ; Henri, guidon(porte-enseigne) des gendarmes du duc d'Argennes inhumé ici, est tué en 1646 au siège de Bergnes après une mort aussi stupide qu'étonnante... la cuisse brisée au campement du coup de pistolet à la cuisse d’un gentilhomme qui voulait avoir... le seau le premier pour abreuver son cheval !

 

Les de Brécey, sieurs d'Isigny donc, connaissent pendant le Grand Siècle, sur trois générations, une période faste, des alliances brillantes, mais déclinent après 1690, peut-être à la suite d'un procès retentissant avec Françoise de Brancas, princesse d'Harcourt, au sujet de la possession de la terre d'Isigny. On peut penser que cette personne extravagante était présente le 25 août 1694 lors de la visite pastorale du célèbre Pierre-Daniel Huet, évêque d'Avranches.

 

C'est l'époque où on célèbre au pays quatre grandes merveilles : le Mont St-Michel, le château de Ducey, le logis de Brécey et les célèbres « chasses » d'Isigny. Il s'agit de ces magnifiques avenues d'arbres visibles sur la carte de Cassini dont la destruction s'acheva sous le second empire lors de la rectification de la route Isigny-les Biards mais qui avait commencé dit-on lors de la vente de 1701 dont le bois récolté rapporta immédiatement le prix d'achat des deux domaines !

 

De cette période, les registres de catholicité signalent en 1631 des cas de peste à Pain d'Avaine, des incursions de troupes bretonnes qui font des morts en 1637 (on est dans la période qui suit les émeutes des Nus-Pieds), la belle carrière sacerdotale de Jean Hantraye enfant du Mesnil-Thébault (voir dans cette commune), curé d'Isigny et doyen rural de Saint-Hilaire de 1659 à 1679.

 

En 1689, Aymar de Brécey est le dernier de cette famille à porter le titre de seigneur d'Isigny car le fief va être vendu en deux fois à des notables virois : en 1689 aux Godard de la Toverie (secrétaire royal) et en 1701 aux Le Souldier de St-Blaise, conseiller du roi, bourgeois de Paris, dans le cadre du procès gagné par la princesse d'Harcourt, veuve de François de Brécey.

 

Les comptes rendus des visites épiscopales (1748 et 1763) voient les sieurs Godard accueillir l'évêque ou son représentant : il y a dès cette époque 430 habitants, une école tenue à la fois par le vicaire (Jacques Quesnel) pour les garçons et une institutrice (Jeanne Bréviaire) pour les filles. A la Révolution, c'est la veuve du chevalier Louis Godard qui est châtelaine. Toute la tête de l'appareil paroissial (châtelains, curés) émigre à la Révolution qui se passe sans trop de heurts. Le curé « intrus » (ayant signé la constitution civile du clergé) Claude Postel n'est guère suivi que par quelques familles... scandalisées quand il finit par épouser sa servante et s'enfuir dans sa commune d'origine, le Mesnil-Garnier près de Villedieu. Il faut dire aussi que les Chouans sont ici partout chez eux, finissant même par couper une oreille à un des spoliateurs de l'église ... à qui ils la firent manger !

 

En 1803, le curé Louis Godard rentré d'exil, ouvre l'église ; s'opère alors la grande transformation qui préfigure la situation actuelle. En 1790, Isigny est devenu chef-lieu de canton avec les dix paroisses que l'on connaît de nos jours paraît-il en raison des qualités civiques dont firent preuve les habitants pendant la Révolution ; sans doute aussi parce qu'il y avait à Pain d'Avaine une section populaire active, un « club » en quelque sorte à l'image de ce qui se passait dans les sections parisiennes, mais sans qu'on ait relation ici « d'exploits » révolutionnaires particuliers. Le maire emblématique de cette époque (1808-1831) est Nicolas Levindrey et c'est là qu'apparaît l'aspect de « cote mal taillée » de ce canton tout neuf car dès 1818, on relève déjà un projet de fusion entre Isigny et Naftel ; mais cette dernière commune refuse. Fait notable, c'est d'ailleurs de Naftel qu'est originaire Jacques Philippe Guilmard, conseiller municipal et futur maire d'Isigny (1831-1845).Ce personnage (voir notre portrait dans Naftel) va jouer un rôle considérable de précurseur, d'abord dans le cadre de la scolarisation mais aussi dans celui du regroupement des communes.

 

En 1836, J.P.Guilmard donc revient à la charge (mais cette fois il est devenu maire d'Isigny) pour réunir les deux communes... nouvel échec. Deux ans plus tard (1838), il pense que la construction d'une école intercommunales de filles à Isigny  sera un levier supplémentaire mais peine perdue ! L'idée fera néanmoins son chemin avec en 1858 une nouvelle offre de mariage vers le Buat, réitérée en... 1943, avant la fusion de 1969. C'est qu'entre temps, dans les années 1750-1810, une forte activité s'était développée autour de Pain d 'Avaine, simple hameau au départ sur la grande voie Avranches-Sées et tout à coup devenu l'agglomération centrale du canton.

 
 
 
 
 
 
 

Isigny le Buat, Collection CPA LPM 1900

 
         
   
  ISIGNY LE BUAT
  CC 25.03 AVRANCHES MONT-SAINT-MICHEL
   
  LE CHATEAU
         
   
 

CPA collection LMP 1900

 
     
 

ISIGNY

Publié par Georges DODEMAN

g.dodeman@wanadoo.fr

Un château et une famille historiques

 

Cette grande demeure historique du XIVème siècle, (habitée de manière continue depuis 1921) totalement refaite au XVIIème puis à la fin du XIXème siècle, ne laisse que peu entrevoir de son aspect originel quand on disait qu'il était dans le pays quatre grandes merveilles : le Mont St-Michel, les logis de Ducey, Brécey, et les « chasses », -entendez par là les grandes avenues bordées d'arbres du château d'Isigny.

 

Il était dans la famille de Brécey, de tous temps fidèle à la royauté quand il servit de quartier général aux troupes de Montpensier, parti assiéger en 1589, les frères de Péricard, incorrigibles Ligueurs ennemis d'Henri IV, sous les remparts d'Avranches. Il avait à l'époque douves et pont-levis, haute tour à feu de défense, deux étangs profonds et des moyens de défense sophistiqués comme ces affûts mobiles sur rotules qu'on peut encore voir de nos jours dans les communs. En ces temps troublés, une troupe d'une trentaine d'hommes y était établie à demeure.

 

Il entra dans la famille Foisil en 1842 quand François Marie Leroy de Brée, descendante des Godard (qui avaient acheté la demeure en 1701) épousa le notaire Edme-Alexandre Foisil. Il est toujours dans cette famille qui s'est pleinement investie dans la vie locale : Henri-Marie de Foisil (1849-1908) fut maire d’Isigny de 1888 à 1908 et conseiller général (1892-1908). Son fils Louis (1880-1943), érudit local, poète et ami de la Varende également maire de 1908 à 1912. Son frère André (1894-1970), maire de 1919 à 1942, démissionna à l'entrée de la seconde guerre mondiale après l'arrivée des Allemands et reprit sa charge de 1945 à 1951. Sa fille Madeleine, est un historien de renommée internationale marraine de la bibliothèque Guilmard. Professeur à la Sorbonne, collaboratrice de Pierre Chaunu, ce dernier l'encouragea à se lancer dans son étude sur le seigneur du Cotentin Gilles de Gouberville qui la fit connaître du grand public.

 

Madeleine Foisil est restée très attachée à l'histoire de sa région ; par sa famille : son ancêtre, Nicolas-François Le Roy de Brée, mousquetaire du roi Louis XV, dont le portrait maintient la présence ; par sa thèse universitaire consacrée à « La Révolte des Nus Pieds », celle des sauniers de la baie du Mont-Saint-Michel ; par son ouvrage le plus connu qui traite de la vie du « Sir de Gouberville » gentilhomme du nord du département de la Manche au temps de la Renaissance ; mais aussi par la présidence d'honneur de la bibliothèque d'Isigny dont elle tire une grande fierté

 
     
   
 

2012

     
   
  ISIGNY LE BUAT
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  EGGLISE SAINT-MARTIN
         
   
     
 

ISIGNY

Publié par Georges DODEMAN

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L’Église d’Isigny et la vie religieuse

 

A Isigny, rien n'était simple autrefois, avant la fusion avec le Buat et la commune-canton, ni au temporel, ni au spirituel. Alors que toute l'activité se passait à Pain d'Avaine, il n'y avait là-bas, sur le Grand-Chemin, qu'une modeste chapelle... de plus située sur le territoire du Buat !

 

La « vraie » église d'Isigny était bien loin de là, en pleine campagne, près du château où se trouvait sans doute l'église originelle du VIIème siècle, construite paraît-il (en bois sans doute !) par St-Sever évêque d'Avranches et détruite comme bien d'autres par les Normands.

 

La chapelle domestique du château du XIVème siècle, dût (un peu comme le prieuré des Biards) servir momentanément d'église paroissiale avant la construction sans doute au XIIIème siècle, d'une église incendiée en 1562 pendant les guerres de religion puis reconstruite en 1690.

 

Le patronage et la présentation était aux seigneurs du lieu, importants personnages liés à la puissante baronnie des Biards, toujours fidèles à la royauté, présents ici sur plusieurs générations et donc intéressés à doter la paroisse de moyens importants pour fonctionner durablement. La cure avait toutes les dîmes, elle eut à sa tête des prêtres comme Jean Hantraye (originaire du Mesnil-Thébault) dont l'aura dépassa les limites du doyenné, ou qui, comme Julien Danjou, la dota de riches décorations : retable (1736), chaire (1737), tableaux (1742), tabernacle (1744). Elle fut ravagée en 1792, on brûla les statues de bois au pied de l'arbre de la Liberté et les deux grosses cloches furent envoyées au District de Mortain pour en faire des canons. Elle fut remise en état en 1803 avec l'aide d'ailleurs du conseil municipal qui mit une somme importante à disposition.

 

Y exerça à cette époque l'érudit abbé Jacques Desroches (doyen de 1837 à 1865) dont la dalle mortuaire est toujours visible au chevet de l'église dont la tour a été refaite en 1903.

 

L'activité paroissiale y fut toujours forte avec de somptueuses missions (1909-1924), l'inauguration du patronage et de la salle paroissiale (1924), la bénédiction des vitraux (1925) couronnée par une grande fête catholique sous la houlette de l'emblématique doyen J.B. Marie en poste ici de 1923 à 1931. Après guerre, le lancement du premier numéro en octobre 1948 du bulletin paroissial « la voix des clochers », grâce aux intéressantes contributions des curés Pigeon et Bindet, servira de lien informatif et culturel à une nouvelle paroisse qui se simplifiera à l'extrême, un peu à l'image de la « commune-canton » en 1994 pour devenir l'unique paroisse « St-Martin d'Isigny ».

 

En 1986, l'inauguration des travaux de la chapelle N.D. De la Miséricorde avait aussi offert une nouvelle alternative au culte, effectué un moment dans un préfabriqué qui servait de chapelle et de salle de catéchisme et qui fut aussitôt remplacé en 1991 par la salle dite du Puits St-Jean.

 
     
     
 

2012

     
   

 

 

  ISIGNY LE BUAT
  CC 25.03 AVRANCHES MONT-SAINT-MICHEL
   
  PAIN D'AVAINE
         
 
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ISIGNY

Publié par Georges DODEMAN

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Pain d’Avaine

 

Pain d’Avaine (qui s'écrivait autrefois Paindaveine ou Paind'Aveine) est pour les habitants du canton d'Isigny, un centre administratif - sinon commercial - puisqu'il abrite tous les organismes de l'administration cantonale : perception, justice de paix, gendarmerie, notariat, etc...

 

Sous l'Ancien Régime, on le dénommait simplement «passage» de Paindaveine ; sous la Révolution et l'Empire, on l'appela plus pompeusement la « rue » de Paindaveine et au XIXème siècle, il est devenu le « bourg ».

 

D'où vient son nom si pittoresque ? Les documents ne le disent pas. On en est réduit à des suppositions, d'ailleurs très vraisemblables. Pain d'Avaine dut sa prospérité dans l'Histoire au fait d'être situé sur la fameuse route dite de Brunehaut (VIème siècle) qui allait de Sées à Avranches dans le Haut Moyen Age et sur l'itinéraire d'un chemin montois dit « Grand Chemin ». A proximité, à la Guérivière sur le Mesnil Thébault, on bifurquait vers la Ville des Biards et, par un gué sur la Sélune, ensuite vers Virey et Saint-Hilaire. Toutes les « grandes routes » que l'on connaît de nos jours n'existaient pas.

 

Autrefois, au carrefour, formé par l'intersection du Grand Chemin ou chemin Montois et d'une voie qui rejoignait Le Buat à la ville des Biards, se trouvait une auberge, depuis longtemps réputée. Le roi Louis XI lui-même, se rendant au Mont Saint-Michel, y descendit, un jour du mois d'août 1473 ; il y prit un modeste repas, malgré la proximité du château de Haut et Puissant Colin de Brécey, seigneur d'Isigny et autres lieux. Bel exemple de simplicité royale, que ne renierait pas notre époque démocratique ! Dans un livre du XVIème siècle, « le Guide des Chemins de France », l'étape de Pain d’Avaine est signalée avec la mention « repas ».

Le hameau connut sa plus grande prospérité en 1750 où il y avait plusieurs boutiques, un maréchal ferrant, 4 cordonniers, 2 boulangers, un cloutier, un tisserand, des chirurgiens-barbiers, un médecin, des fonctionnaires (gabelous ou douaniers) de la Ferme du Roi et 2 auberges. Après l'Empire, il avait perdu beaucoup de son aura : seulement 220 habitants, 59 maisons mais coupé en deux avec le Buat (540 habitants) par la route. Il n'y avait à l'époque presque plus de commerces, pas de mairie ni de justice de paix, seulement deux notaires et les gendarmes.

 

Ainsi, Paindaveine était donc une étape, un relais pour les voyageurs se rendant au Mont Saint-Michel et à Avranches. Tout naturellement, des échoppes d'artisans et de commerçants continuèrent à se bâtir autour de l'auberge au cours des siècles. (en partie extrait d'un texte du curé Jean Bindet)

 

Revenons donc à ces débuts du XIXème siècle, en 1845 où Jacques Tencère (1845-1848) puis 1852-1868 succède au fameux J.P. Guilmard. Avec ses successeurs, Lebougre-Barbière (1848-1852), François Dubreuil (1868-1888), Henri Foisil (1888-1908), ils vont surtout s'occuper des écoles, des voiries, de l'aide sociale (32 indigents à secourir en 1879 alors qu'il y a 324 habitants).

 

Au tournant du siècle, se crée le télégraphe rattaché à Saint-Hilaire en 1881, le comice agricole en 1886, la fondation de la compagnie des sapeurs-pompiers en 1890 et même un journal « les petites nouvelles des cantons de Saint-Hilaire et Isigny Pain d’Avaine » (1883-1893) !

 

Les maires du XXème siècle : Louis Foisil (1908-1912), Louis Desgranges (1912-1917), Alexandre Lamache (1917-1919), André Foisil (1919-1942) auront à traiter de la question religieuse (inventaires de 1906), de la fièvre des bouilleurs de cru en 1935 où le conseil dans son ensemble tout comme dans de nombreuses autres communes de la région, démissionne.

 

Le téléphone fonctionne à Isigny à partir de 1921 ; un bureau de poste, précédemment installé au Grand chemin, est inauguré dans le bourg en 1932. Pain d'Avaine est électrifié dans les années 1935-1937 et jusqu'à deux ans plus tard pour les écarts. Mais les idées de fusion qui ont travaillé les élus depuis des années sont toujours dans l'air : pour les pompiers en 1933, pour l'électrification, et même... pour un corbillard cantonal en 1939 !

 
     
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