LE BUAT (ISIGNY LE BUAT)
  CC 25.02 AVRANCHES MONT-SAINT-MICHEL
 

 

  CHAPELLE NOTRE-DAME
         
 

Publié par Georges DODEMAN

g.dodeman@wanadoo.fr

La Chapelle Notre-Dame

de la Miséricorde

et du Rosaire de Pain d'Avaine

 

Ce petit sanctuaire, si nous en croyons l'inscription gravée au-dessus de la porte latérale, avait été bâti en 1613 ; mais tout donne à penser que ce ne fut qu'un agrandissement et qu'elle date en fait de 1574, créée par Alain Davalis, prêtre et professeur à Paris (mort vers 1584).

 

La chapelle, sous le vocable de Notre-Dame de la Miséricorde et du Rosaire, était dotée d'après un rapport de 1752, de 60 livres de rente, à charge de dire la messe deux ou trois fois par semaine. En 1635, elle fut annexée à la cure du Buat et en 1691, l'abbé J. Pringaut y fut enterré.

 

Au XIXème siècle, la chapelle était toujours un centre paroissial. Elle fut rénovée en 1812 mais faillit être transformée en école communale en 1830. Sanctuaire privé de la famille Davalis depuis 1864, elle continuera néanmoins d'accueillir les foules pieuses.

 

 

 

 
         
 

Annexée on l'a vu à la cure du Buat, le curé prenait possession des deux bénéfices en même temps et était chargé de toutes les réparations. Pendant la Révolution, elle conserva sa cloche ; son calice et ses ornements furent gardés précieusement dans la famille Davalis. Au moment du Concordat, la commune et la fabrique cédèrent leurs droits à M. Davalis.

 

En 1859, cette chapelle faillit être remplacée par une grande église qui aurait servi aux paroissiens d'Isigny et du Buat. L'idée était venue aux habitants de Pain d’Avaine de proposer la vente des biens curiaux et de bâtir, avec le produit de cette vente, un seul presbytère et une seule église pour les deux paroisses. Idée hardie mais non chimérique que l'évêché de Coutances prit en considération. Mgr Daniel vint lui-même sur les lieux, le 11 mai 1859, étudier la question. Il dut se heurter à des oppositions préfectorales ou municipales et à des intérêts particuliers, car on abandonna l'affaire.

 

Au XXème siècle, l'édifice s'était lentement dégradé dans l'indifférence générale et ce furent les travaux du chanoine Bindet, natif de Virey, professeur à l'IND d'Avranches, qui le sortirent de l'oubli. En 1977, la commune fit poser une bâche qui sauva le bâtiment des intempéries et d'une destruction qui s'annonçait inévitable.

 

En janvier 1984, le conseil municipal achetait le bâtiment et programmait la rénovation. Et la population locale (plus de 150 personnes) s'est bien associée à cet élan ; le comité de restauration créé en 1984 a étroitement collaboré par des fêtes et manifestations à ce beau sauvetage digne de « monuments en péril » qui aboutit à l'inauguration du 23 mars 1986. Le petit édifice s'intégra alors parfaitement aux autres réalisations du quartier comme la bibliothèque Jacques-Philippe Guilmard qui la jouxte (1989) ou la salle du Puits St-Jean (1991) remplaçant le préfabriqué qui servait de chapelle et de salle de catéchisme. Tout cet ensemble s'est fondu, à la satisfaction de tous les pratiquants de la commune-canton, dans la seule et unique paroisse St-Martin, unissant toutes les églises du canton.

 

La chapelle est dotée d'une importante statuaire : un retable représentant la Miséricorde de la Vierge, des statues des saints Marc, Michel, Martin, Sébastien, des saintes Anne et Noteburge, d'un évêque, d'un pèlerin ; certaines ont été retrouvées sur place, d'autres ont été offertes par Bernard Pinel.