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Les Biards château de L'Aubiniere, CPA collection LPM 1900 |
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LES BIARDS Isigny le Buat Publié par Georges DODEMAN Le château de l'Aubinière
Discrètement situé en contrebas du carrefour des Biards, ce joli manoir mêle tout à la fois de pittoresques tourelles et une harmonie très ancien régime qui lui confère un charme provincial certain. On sait par la date de 1787 portée en tête d'une de ses cheminées qu'il fut construit par Jean Joseph Julien Lair de la Gérardière. Il était fils (en 1755) du seigneur de ce lieu, allié aux Monthallé et à la tête d'une fortune considérable.
Il avait racheté pendant la Révolution ce qui restait des propriétés du marquis d'Oillamson, dernier baron des Biards (voir ci-dessus) et était en 1812 une des personnalités les plus importantes du canton. Il avait été délégué de la commune à l'élection des États généraux de 1789, maire de 1800 à 1816, membre du conseil d'arrondissement.
Après plusieurs ventes, héritages et partages, le manoir fut acheté en 1924 par Victor Garnier du Mesnil-Boeufs et attribué par donation-partage, quatre ans plus tard, à sa fille Armandine Garnier. A la mort de cette dernière en 1955, l'association diocésaine de Paris en hérita,en fit une colonie de vacances, puis le vendit en 1957 à M. Denis Renaudin qui le restaura avec beaucoup de soin. Depuis 2006, le château de l’Aubinière appartient à M. Jean-Pierre Derouand.
On y entre par un petit mur en demi-cercle et ce qui frappe, c'est la symétrie rigoureuse de la façade. A l'intérieur, les pièces du rez-de-chaussée ont conservé leurs boiseries anciennes et un escalier central du XVIIIème siècle. Une cheminée à hotte du XVIIème siècle, donc de récupération, est surmontée d'un écu bordé d'une torsade avec des fleurs de lys qui sont l'enseigne des nombreux tabellions qui exerçaient aux Biards à cette époque dont un certain François Lericollais-l'Aubinière en 1662. Serait-il l'ancien propriétaire du manoir originel... et le fantôme dont la jolie bâtisse serait, paraît-il, hantée ?
On sait par les registres paroissiaux qui font état des visites épiscopales de Mgrs César Leblanc (1721) et surtout Durand de Missy (1748), qu'il y avait plus de 1600 habitants aux Biards et des tas de professions étonnantes de nos jours : avocats, chirurgiens, tabellions, des émigrants au Canada (1) et même un gros poste de « gabelous », c'est-à-dire employés des fermes du Roi, chargés de traquer les faux-sauniers, contrebandiers du sel avec la Bretagne toute proche. Un lieutenant et quatre ou cinq archers ou gardes s'embusquaient aux points de passages connus comme ce 24 février 1737 où ils interpellèrent un convoi de 8 chevaux, mettant la main sur près d'une tonne de sel gris. Les fraudeurs parvinrent à s'échapper mais se vengèrent en assiégeant et fusillant le poste ! Le 14 mars 1772, ces « douaniers » furent de nouveau mêlés à une échauffourée bien loin de leurs bases, en renfort jusqu'au sortir de Parigny sur la route de Mortain, passé Saint-Hilaire. |
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Les Biards, CPA collection LPM 1900 |
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