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Château de Boucéel, CPA Collection LPM 1900 | ||||||||||||
Avranchin monumental et historique, Volume 2 Par Edouard Le Hericher 1845
Verguncei. (Acte du x« siècle).
UN triangle est la forme générale de cette localité : le côté du nord est marqué par le ruisseau du moulin de Crollon; celui de l'ouest, ou la base, par le ruisseau de Demanche ou des Hogues; le côté du sud, par des chemins ou des lignes conventionnelles. Les villages y sont clair-semés: on remarque les Hogues, Chanteloup, Bcaubuisson, retraite du botaniste Le Chevalier, où est un cèdre, frère de celui dn Jardin des Plantes d'Avranches, et un chêne-liége, Pommeray, les deux Boucéel, le Bois-Rouland, théâtre d'un engagement dans l'époque révolutionnaire.
L'église est un édifice moderne avec une nef gothique et un portail roman, lequel, comme quelques autres du pays, encadre le Mont-Saint-Michel, au bout d'une perspective merveilleuse. Ce portail, avec colonnes , lourd et caduc, semble devoir remonter à l'époque où le duc Richard donna « Verguncei » au Mont Saint-Michel, dans sa grande charte qui est pour l'Avranchin son plus ancien diplôme. Dans le chœur a été encastrée une porte d'un style bizarre et fantastique, dont les lignes et les nervures sont composites. C'est sans doute un travail de la Renaissance. Le chœur et les transepts datent de 1750. Cette église est sous le vocable de Saint-Hilaire.
En 1643, cette église, dont le seigneur était le patron, rendait 800 liv.; en 1698, elle en valait 1200; il y avait quatre prêtres, outre le curé. | ||||||||||||
Château de Boucéel,2000 | ||||||||||||
La terre de Boucéel associe l'aspect de la propriété féodale avec le confortable du parc anglais: de longues avenues , ou chasses, aux hêtres antiques et vigoureux, marquées dans Cassini, conduisent de trois côtés à l'habitation; de vastes prairies s'étendent, comme une mer de verdure, divisées par des barrières. Le château, la chapelle, le village , l'étang, tout se tient, comme une seule propriété, comme les élémens d'un fief; l'ordre élégant, la richesse du sol, la beauté des animaux associent à ce souvenir du passé l'intelligente agronomie du présent. Le château a été construit dans le siècle dernier , près de l'emplacement de l'ancien. Sur un petit tertre, à l'écart, est l'ancienne chapelle avec deux trèfles , un portail cintré , une niche en accolade, une jolie crédence , et surtout un joli dais flamboyant. Elle est du commencement du XVIeme siècle.
L'emplacement de la chapelle marque sans doute le lieu de l'ancien château des seigneurs de Vergoncey. D'après l'analogie générale, et d'après les noms des chefs de paroisses voisines, il est probable qu'il y a eu un chef normand du nom de Vergunci qui a eu ce lieu pour son fief, et peut-être pour sa part, dans le grand partage de Rollon. Quoiqu'il en soit, nous trouvons mention des seigneurs de Vergoncey, à la fin du xir siècle : Odo de Vergoncei figure dans les Rôles édités par M. Stapleton' et M. d'Anisy. Nous trouvons encore que le comte de Chester devait bommage au Mont pour la moitié de Vergoncey. La seigneurie passa daps la famille Pigace qui fournit trois défenseurs au Mont Saint-Michel dans le grand siége des Anglais: Louis Pigace , Charles Pigace et le bâtard de Pigace figurent sur la liste manuscrite. Toutefois Dumoulin appelle les deux premiers Jean et André. Il nous semble mériter créance, puisque dans le Livre des Confiscations de Henri v, on lit: « Don à G. Glacidas, chevalier du manoir et vavassorerie de Boucel et autres terres et seigneuries en la vicomté d'Avranches qui furent à Jean et André dits Pigasse, écuyers rebelles, 8 mars 14204. » Les Pigace donnèrent leur nom a la sergenterie de Pigache et furent trouvés nobles par Montfaut, à la fin de ce xve siècle. Au xvr siècle , ils étaient encore à Vergoncey. Cenalis, dans son Aveu de 1535, mentionne une de leurs redevances: » Jacques Pigace , à cause d'une vavassorerie dite le Varage , située en Vergoucé, me doit, quand je fais mou entrée , un bœuf blanc. » Boucéel passa , au xvn* siècle, dans la famille de Montécot qui le possède encore aujourd'hui. | ||||||||||||
Château de Boucéel, CPA Collection LPM 1900 | ||||||||||||
La cure de Vergoncey a été possédée par un prêtre qui écrivit un livre curieux, cité et apprécié par M. Dupin dans sa Bibliothèque du Droit, et analysé par M. Laisné qui en a fait l'objet d'une Notice. Il s'appelait Jacques de Campront, et le livre est intitulé : Psalterium juste litigantium, publié à Paris en 1597. Il a été composé à propos des accusations d'un Rogcron des Préaux, dont la famille était ennemie des Campront. | ||||||||||||
CPA collection LPM 1900 | Fontaine Saint-Clair | |||||||||||