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Montjoie-Saint-Martin. L'église.Ikmo-ned — Travail personnel | ||||||||||||
Montjoie prend officiellement le nom de Montjoie-Saint-Martin en 1921 , du nom du patron de la paroisse, Martin de Tours.
Avranchin monumental et historique, Volume 2 Par Edouard Le Hericher 1845
Mont joie et Saint-Denis.
Le nom de cette modeste localité ne se rencontre pas souvent dans les documens. Si la nature en a fait le point le plus élevé du pays, si le paganisme a consacré cette hauteur, Morts Jovis, comme la plupart des grandes cimes, au roi du ciel, l'histoire semble l'avoir oubliée. Cette montagne de Montjoie s'élève à dix lieues de distance et en vue d'un autre Montjoie, et à quatre d'un troisième Montjoie, nom primitif du Mont St-Michel : triple cime qui semble avoir porté l'Olympe dans notre pays. D'autres traces de l'antiquité romaine paraissent avoir été conservées dans des noms locaux, dont deux se retrouvent assez souvent comme stations sur les voies antiques, les Minières, la Fosse, Valjoie, l'opposé de Montjoie, et, à la limite, Bacchus. La tradition locale parle d'un oratoire très-anciennement fondé à Montjoie, et d'un nommé Guiflot qui donna sept vergées pour son emplacement: elle va jusqu'à préciser la date, et le fonde en l'an 105. L'église actuelle est peu intéressante, à part sa position élevée qui lui valut récemment de porter l'observatoire des géographes de la carte de France. Encadrée dans un cercle d'arbres, elle offre une tour en bâtière, et d'autres constructions qui remontent à 1779. Les vestiges d'une église antérieure sont un autel de pierre, les angles, des pierres tombales, dont une gravée d'un grand glaive, une autre lozangée. Elle est sous le vocable de saint Martin, qui, avec saint Brice, son disciple, évangélisa l'Avranchin.
En 1648, cette église rendait 500 liv. Les patrons étaient autrefois les Menfrai, ensuite les Romilly. Dans ces derniers temps c'étaient les La Paluelle.
La tradition fait la chapelle Saint-Denis plus vieille encore que l'église de Montjoie : l'assertion est au moins vraie pour le présent. Cette chapelle est située près du village de son nom. Elle est encore visitée par la procession paroissiale, une assemblée se tient dans les terrains d'alentour, et des pèlerins viennent invoquer le saint contre le mal de tête, sans doute par une raison tirée de sa décollation. Sa statue n'a jamais pu être portée à l'église paroissiale : un chaisier, nommé Lechat, osa se charger de cette translation; mais arrivé à un certain endroit il ne put passer outre, attaqué du mal dont le saint guérit. On voit encore auprès de la chapelle deux vieux débris , un pied de croix et un fragment d'autel de pierre. Ce pays, assez primitif, est fécond en légendes : on vous y conte l'histoire du chaisier, celle des barils d'or et d'argent enfouis dans les bois, celle de la Pierre au Prêtre, celle de la Croix Wainfray, etc. Nous n'oublierons jamais la nuit d'été que nous y passâmes , à la lueur de la pétoche sur le bêgaud, écoutant les récits d'un vieillard qui associait la légende et l'histoire , César et Guillaume , saint Martin et Charlemagne, comme sa paroisse associe des souvenirs du MoyenAge et du paganisme. Ainsi « Robert Cenal, évêque d'Avranches, dit que Clovis se trouvant en danger à Tolbiac, invoqua saint Denis sous le nom de Jupiter, en disant: S. Denis Mont-Jove, d'où l'on fit Montjoie... »
Le logis seigneurial était le Manoir du Bois-Mainfray. Son nom lui vient des anciens seigneurs de ce nom. Roger Mainfray rendait compte de cent sous en 1195 à l'Échiquier de Normandie. Les Romilly jont habité ce manoir. Montfaut trouva noble à Monjoie G. Janvier. En 1698 , le gentilhomme était Louis Gautier, écuyer. D'après l'aveu de Cenalis , David de Romilly tenait le fief de Montjoie qui dépendait du fief de haubert de Saint-Pierre-Langers, et ses sous-tenans devaient faire un chevalier en acquit de l'évêque pour le service d'ost.
Martin Pinard, chanoine d'Avranches, eut pour compétiteur à l'évêché Philbert de Montjoie : il l'emporta ; Philibert protesta, mais inutilement, devant le métropolitain.
M. Guérin, né à Montjoie près Saint-James, dit M. Cousin t fut nommé abbé de Bonlieu, diocèse de Bordeaux, en 1757.
Cette commune, généralement triangulaire, a des limites assez naturelles : au nord c'est le ruisseau de Thannet, au sud et à l'ouest le Beuvron , à l'est le ruisseau de la Quesnellière. Le ruisseau de la Gravelle la sépare de la Bretagne. | ||||||||||||
Montjoie-Saint-Martin ?, collection CPA LPM 1900 | ||||||||||||