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Hamelin le bourg, CPA collection LPM 1900 | ||||||||||
Avranchin monumental et historique, Volume 2 Par Edouard Le Hericher 1845
Ego Hildranda nxor Escirardi do S. Michaeli eee. S. Martini de Capella Hamelini. (Carlulaire du Mont).
Jetée dans un coin de l'Avranchin , dans l'angle le plus oriental que l'arrondissement d'Avranches projette vers la Bretagne, cette humble commune, le plus petit territoire de l'arrondissement, dans son isolement et sa simplicité, a quelque chose qui inspire un intérêt tout particulier. La fraîcheur des bords de sa jolie rivière de Lair ou Sehunce , ses routes solitaires , ses chemins en ravins , recouverts de berceaux et tapissés de la gracieuse campanule à feuilles de lierre, son modeste oratoire sur un tertre au bord du grand chemin , a deux pas de la rivière, ses croix historiées qui annoncent le voisinage de la Bretagne , tous ces caractères font d'Hamelin tout ce qu'il y a de plus simple et de plus rustique dans l'Avranchin. Toutefois , cette petite commune a l'honneur d'être très-fréquemment citée dans les chartes, combinant ainsi l'intérêt de la nature à celui de l'archéologie. Quelques noms locaux ne manquent pas de charme : c'est la rivière de Lair ou Sehunce, le ruisseau de la Planche-auRenard, celui de la Ramée avec le Gué-du-Saule.
Cette commune a la forme d'un triangle qui appuie sa base sur le Lair, à l'est, et dont les deux côtés sont déterminés, au tiers de leur longueur, par deux petits cours d'eau. Les villages sont le Tertre et Villiers. Le ruisseau de la Quesnelière, qui sépare Hamelin de Montjoie, est bordé de tripoli (Menyanthes trifoliata).
La chapelle, qui avec le nom du chef primitif du village compose le nom communal, est, dans sa modeste apparence et l'humilité de sa tinterelle à deux niches, en rapport avec une population de trois cents habitans. Assez moderne, elle offre d'anciennes pierres replacées dans sa maçonnerie : une d'elles a dû porter l'écusson des Roumilly, seigneurs du lieu; une autre est insculptée de lettres illisibles, fragment de pierre tumulaire. Le principal intérêt qu'offre l'intérieur , c'est un sillon ininterrompu de tombes le long de la nef, signe d'antiquité. Une d'elles est celle de Gaud de Roumilleie, 1719; une autre est de 1680. Une madone, royalement drapée, avec l'inscription : S. Maria, une autre statue ancienne, un devant d'autel en brillantes arabesques végétales, le bénitier, semblable à un canon , les fonts , simples et élégans , un fragment de vitrail monochrome, arrêtent encore les regards.
Cette église fut donnée au Mont, en 1114, par « Hildrande, noble et puissante dame , » dit dom Huynes'. On trouve la charic de cette aumône dans le CartuUiire : « Ego Hiidranda tixor Escirardi cujusdam milita do et concedo inspirante D. J. C. S. Michacli ecclcsiam S. Martini de Capella Hamelini que mei juris atquè patrimonii esse dinoscitur, cum omni cimeterio et cum omni decima terre mee tam de Capella quam de Racineio, omniumque meorum liberorum hominum qui in mea terra decimas videbantur habere mecum ad montcm profisciscentium, Isemberto videlicet popclto omnibusque aliis summo cordis desiderio S. Micltaelis ecclesie omnem partcm decimarum suarum donantibus. Do ctiam duas masuras in burgo Petri et terram Amalrici, cum omnibus Iwminibus et triginta quinque acras terre tam in capella quam in Racineio, duodecim acras in villa capelle et tres ultra Ligerim fluvium et reliquat in Racineio ad spinam de Viteirs medietariam videlicet patris mei Hamelini que in meo dominio manebat. Huic autem donationi consensit Hamelinus filius meus tali tenore quatenus Rogerius abbas Cadomensis cenobii monachus et monachi S. Michaelis W. filium meum ad monachatum recipient eumque in omni spiritali doctrina erudient. Si quis huic donationi resistere voluerit, ex auctoritate Dei omnipotentis et omnium SS. Dei in perpetuum sit maledictus. »
Nous avons transcrit toute cette charte à cause de son importance : outre la physionomie scandinave des noms propres, et la signification politique et morale de ses détails, on y remarquera sans peine le nom du chef qui est resté accolé à sa chapelle , les noms de Racigny et de Villiers , du Lair , etc.
Cette paroisse est très-souvent citée dans les Titres, comme on a pu le voir déjà au chapitre d'Argouges, auquel nous renvoyons. Outre ces titres , nous en avons plusieurs autres.
Le seigneur des Landullos devait apporter son blé à moudre au moulin delaChapelle-Hainelin, ce qui résulte d'un diplôme du Caitulaire du Mont : « Ann. D. 1224 , in assis'a Abr. recognovit Petrus de Landell. miles quod moltam hominum suorum de septem masuris de proechia de Landell. debebat adducere ad molendinum nostrum de Capclla Hamelini. La charte suivante relate des concessions faites par le Mont Saint-Michel au curé de cette paroisse :
« Concessisse D. W. Desert rectori Capelle Hamelin quoad vitam suant imam virgatam terre sitam inter terram J. Sohier ex uno latere et viverium prioris prioratus nostri de Balan ex altero et butitt ad presbùeratum? dicte capelle usque ad metas ibidem sitas... aliquantulum edificii infra metas ubi fecit presbiterium siaun augmentando concedimus... »
Dans l'Inventaire des Titres de ce monastère sont mentionnées :
« Carta Rog. d'Ardenne pro molendino Capelle Hamelini, que nous trouvons sous cette forme dans D. Huynes: « En 1221, Roger d'Ardenne donna les droits qu'il avait au moulin et à l'étang de la Chapelle-Hamelin; » Carta de manerio de Capella; Carta Hammelini de Capella pro mouta de Terragasta; Littera Ade de Romille de manerio de Capella. »
Au XIVeme siècle, J. Chevalier, sieur de Roumilly , devait au Mont hommage et 50 liv. pour un fief de la Chapelle.
En 1648, l'église rendait 100 liv. , en 1698, 300 liv., 60 taillables payaient 494 liv. Le gentilhomme était Pierre de Roumilly.
Le manoir des Roumilly, à la Chapelle-Hamelin, est une simple habitation, à toit élancé , entouré de douves, n'ayant d'ancien qu'un pavillon. | ||||||||||
Église Saint-Martin et son if | ||||||||||
Hamelin, CPA collection LPM 1900 | ||||||||||