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Villiers-Fossard, CPA collection LPM 1900 | ||||||||||||
"Villiers-Fossard" Monographie de la commune écrite en 1942 par l’Abbé Debrix Extraits du journal Ouest-Eclair de 1919 à 1938
Cinquante-et-une petites communes de France, d'après le Calendrier-Almanach des P. T. T., portent le nom de Villiers. L'une d'elles, situées dans le Bessin, à six kilomètres au nord-nord-est de Saint-Lô, chef lieu de la Manche, y ajoute celui de Fossard.
Ses vallonnements aux pentes raides, où se cachent et murmurent de limpides ruisselets, ses haies vives et ses futaies, de couleur différente à chaque saison, ses pommiers, bouquets géants au mois de mai, ses herbages toujours verts, où paissent de paisibles vaches normandes, ses fermes et ses villages, aux murs de pisé ou de schiste gris et aux toits de tuiles rouges ou d'ardoises bleu sombre, nichées dans la verdure, son église altière dominant, sur un éperon, la quinzaine de maisons qui se blottissent autour d'elle et qu'on appelle pompeusement le bourg, tout cela lui compose un visage souriant.
Est-il nommé Villiers-Fossard à cause de son relief accidenté ? Non, sans aucun doute, quoi qu'en pense parfois le vulgaire. Plus sérieuse l'étymologie proposée par l'abbé Bernard, auteur, au XIXe siècle, de notices estimées sur les paroisses rurales du Saint-Lois (1). " Villare, villaris, dit du Cange (2), est une petite ville ou plutôt un village de dix à douze feux ou familles appelé en français, hameau ". Fossard est un nom d'homme, " dont le souvenir se conserve encore de nos jours dans le titre du village de la Fossarderie " situé à Couvains sur le bord de la route de Saint-Lô à Isigny. " Villiers-Fossard signifie tout simplement village Fossard. "
Cependant une troisième explication (3), qui fait de Villiers, comme de Villers ou de Villars, un dérivé de villa, est peut-être la meilleure : la villa était, à l'époque gallo-romaine, une très grosse exploitation rurale se suffisant à elle-même. Villiers-Fossard fut, à l'origine, une villa du nom de Fossard. Il devint ensuite un hameau, puis une paroisse et une commune.
A TRAVERS LES SIÈCLES
Que de questions se posent sur le passé de la commune qui, vu la pauvreté ou la brièveté des documents historiques, ne seront jamais satisfaites ! Les hommes de la préhistoire, puis les Gaulois vécurent-ils en la forêt qui la couvrait ? L'invasion romaine au Ier siècle avant Jésus-Christ, celle des Saxons au IVe et celle des Francs au Ve, y eurent-elles leur répercussion ? Quand y fut prêché la Christianisme ? Fût-ce par les soins de S. Vigor, l'un des premiers évêques de Bayeux, qui établit des moines à Cerisy-la-Forêt ? A quelle date se délimita la paroisse ? Les Normands, au IXe siècle, y furent-ils des envahisseurs terribles ou pacifiques ? Quelques villariens participèrent-ils à la conquête de l'Angleterre en 1066, aux guerres féodales et aux croisades ? Quel fut le sort de tous lorsque sévit, aux XIVe et XVe siècles, la guerre de Cent ans avec le passage ruineux de l'armée d'Edouard III d'Angleterre par St. Vaast, Saint-Lô et Caen en 1346, avec celui, non moins redoutable, des bandes d'Henri V, son descendant, poussant en 1417-18, de Caen jusqu'à Saint-Lô, Coutances et Avranches et avec les reconquêtes françaises se terminant seulement en 1450 par la victoire prochaine de Formigny ? Qu'advint-il encore au cours des guerres de religion qui ensanglantèrent la seconde moitié du XVIe siècle ? Pour ne pas errer, nous ne retiendrons, en quelques paragraphes, que ce que nous ont révélé les archives paroissiales, communales, départementales et diocésaines . | ||||||||||||
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Villiers-Fossard, CPA collection LPM 1900 | ||||||||||||
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Le premier seigneur de Villiers connu fut, au XIIe siècle, Guillaume de Saint-Clair. Il était de cette illustre famille normande dont l'un des membres avait pris part, en 1066, à la conquête de l'Angleterre et fondé la branche écossaise des Syncler et dont un autre, trente ans plus tard, en 1096, avait suivi Robert Courteheuse à la croisade. Or, en 1139, il adressait à Mathilde, fille d'Henri Ier, roi d'Angleterre et duc de Normandie, une charte pour lui demander confirmation des donations qu'il avait faites sous le règne de son père (1107-35) au monastère de Savigny, en Mortainais, dans les paroisses de Villiers-Fossard et de La Meauffe ; et, la même année, il fondait un prieuré au profit de ce dernier dans la première | ||||||||||||
Sa fille et unique héritière épousa Richard de Creully, second fils de Robert de Caen, comte de Glocester et de Torigni et fils naturel d'Henri Ier, roi d'Angleterre.
Richard, leur troisième enfant, fut le chef de la famille des Creully Saint-Clair. Ses descendants possédèrent la seigneurie de Saint-Clair jusqu'au milieu du XVIIe siècle. L'un d'eux, sans doute, Henry de Creully, Sr de la Houssaye, habita Villiers-Fossard : en 1630, il donnait sa fille Anne en mariage à Guillaume du Manoir, tabellion et, par ailleurs, son nom paraissait en quelques actes paroissiaux.
Villiers avait aussi à la Ponterie son manoir féodal dont il reste, parmi d'infimes vestiges, une élégante poivrière, " mais il ne paraît guère que les propriétaires fussent, dans le principe, les seigneurs féodaux de la paroisse ".
Le premier d'entre eux dont on sache le nom est Guillaume Rogier anobli en 1577. Son fils aîné, Jean, en hérita, puis devint vicomte de Saint-Lô et mourut à Villiers en 1636. Bien vite la Ponterie était passée en d'autres mains ; Guillaume le Jolis, anobli en 1595, la posséda au droit de sa femme, née du Bouillon. Leurs descendants l'habitèrent après eux aux XVIIe et XVIIIe siècles et finalement la vendirent à la fin du XIXe.
D'autres nobliaux résidèrent encore sur la paroisse sous l'Ancien Régime. Ici ou là nous avons relevé les noms des de la Bonde et des Hue de la Rocque. | ||||||||||||