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Elle s'inscrit dans le Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin.
C'est une commune de rivières et de marais.
Elle est bordée par la Taute et la Vire tandis qu'elle est traversée sur plus de 11 kilomètres par le canal de Vire et Taute.
Les marais couvrent plus du tiers de sa superficie. Ceux-ci sont pour la plupart privés et servent de pâturages et de fourrage. Seuls 280 hectares des marais sont communaux et loués à bail.
Limitrophe du département du Calvados, les liaisons avec ce voisin étaient jadis difficile. Il fallait emprunter le bac au lieu-dit La Nef du Pas. Depuis, la Vire se franchit au pont de la Raye. Auparavant, ce pont s'appelait le pont d'Hiegathe, rapport avec le château maintenant ruiné de ce lieu-dit.
De 1793 à 1801, Montmartin est chef-lieu de canton.
Jusqu'en 1801, la commune se nomme Montmartin. A cette date, lui est rajouté le suffixe : en-Graignes.
Les Salines La géographie de la généralité de Caen, 1765 - Annuaire de l'Ancienne Normandie, Caen, 1840 - Bulletin de la société des Antiquaires, Caen, 1939, et Le Petit Montmartinais, n° 8.
Au Moyen Âge, les salines des côtes normandes formaient une importante branche commerciale. Au XVIIIe siècle, cette industrie florissante utilisait beaucoup de main-d'œuvre.
Dans la zone de balancement des marées, les sales et algues flottantes plus ou moins salés, cueillis par des ouvriers, chargés dans des tombereaux tirés par des chevaux étaient lavés puis portés à ébullition, sorte de décoction pour obtenir le sel gris.
"Par ordonnance de Louis XIV et jusqu'à la révolution, il y avait dix-huit salines de la dépendance du bureau des gabelles d'Isigny-sur-Mer, à savoir dix à Isigny, à une demie lieue (2kms) sur le rivage du petit Vey, cinq à Neuilly-la-Forêt du même côté du petit Vey et trois au village de Montmartin-en-Graignes de l'autre côté du Petit Vey.
Ces trois salines étaient nommées : Neuve, du Pas et des Vignes. Celles-ci n'avaient que deux plombs ou fourneaux
Chaque plomb pouvait bouillir trois boisseaux soit 12,5 litres de sel en 24 heures mais le rendement était très variable.
Les règlements étaient draconiens et les droits à payer fort lourds sur la production, il fallait déduire :
- La part du Roi, appelée quart-bouillon*, c'est-à-dire le prix de quatre boisseaux de sel fourni, puis le Parisis équivalent au quart du quart et encore le quart de Parisis, enfin une taxe finale. - Le prix du bois selon les degrés de feu : quarante fagots pour bouillir trois plombs pendant 24 heures. - Le matériel et la main d'œuvre.
Les saulniers avaient pour salaire le septième boisseau de sel qu'ils fabriquaient.
Sous l'Ancien régime, existait l'impôt sur le sel, la gabelle, qui était un monopole d'État.
Chaque sujet du Roi était tenu d'acheter une certaine quantité de sel soit 25 livres par personne ayant atteint l'âge de huit ans.
Il faut savoir aussi que les commis de gabelles mettaient tout en œuvre pour limiter la production de sel afin d'en augmenter le prix.
La gabelle fut supprimée à la Révolution.
En plein rapport, en 1791, les salines de Montmartin-en-Graignes bénéficiaient de l'avantage d'être situées entre deux villes : Carentan et Saint-Lô, dont les principales industries étaient les salaisons des beurres, des viandes et du poisson.
Les produits des marais salants de Bretagne ont concurrencé les salines et ce fut tout à fait terminé après la construction du Pont du Vey en 1822 : la mer ne remontant plus sur les grèves, on ne pouvait plus fournir assez de sel pour couvrir les frais de chauffage et de manutention.
* Quart-bouillon
Le quart-bouillon est une taxe sur le sel qui était prélevée dans une partie de la Normandie. On faisait bouillir la saumûre issue du sablon ramassé en Baie : 1/4 de la production revenait au Roi qui la renvendait avec taxe 3/4 restants commercialisés par les producteurs (détaxés) La volonté de supprimer le quart-bouillon en janvier 1639 par le gouvernement, au profit de la gabelle provoque la révolte des va-nu-pieds. |
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Les marais Utilisateur:Larayevire |