BREVANDS
  CC 21.03 BAIE DU COTENTIN 
   
  HISTOIRE ET POLDERS
         
 

Pont du Vey, collection CPA LPM 1900

 
     
 

Article tiré de Wikipédia

 

Une historienne qui se penchait sur l'histoire de la Basse-Normandie se trouvait ramenée à la baie des Veys.

 

Elle découvrait que ces lieux étaient un des plus grands points stratégiques de l'histoire de France avant 1824.

Jusqu'à cette date où un pont fut construit sur la Vire (le pont du Vey, le passage le plus sûr pour aller de Caen à Cherbourg était par Saint-Lô, mais le plus rapide était le passage de Saint Clément (Calvados) au Grand-Vey (Manche). Une petite commune, d'ailleurs en garde la trace dans le sens originaire de son nom : Brévands, qui viendrait du mot latin brevandus qui est apparenté à la conjugaison du verbe "abréger". Il existe en effet dans cette langue, un mode n'existant pas en français, qui littéralement signifie dans le cas présent "devant abréger", ainsi Brévands signifierait "raccourci". D'ailleurs si on prend des cartes anciennes, les appellations des chemins de ce temps confirment cette réalité passée. Ainsi du bourg de Saint-Pellerin, où passait une voie romaine allant vers Saint-Côme-du-Mont (Coriollum), un chemin partait vers Brévands appelé le "chemin du Grand Vey). À l'approche de la mer, face au Grand Vey, il devenait "le chemin de la Brèche du Grand Vey. Il y a une centaine d'années, à cette brèche dans la digue on voyait la carcasse d'un bateau. C'est de là qu'on partait à travers les herbiers : la Douve et la Taute divisaient leurs cours en plusieurs grands ruisseaux guéables, des "naues" comme on disait dans le pays.

 

Brévands est l'une des rares communes à avoir doublé sa superficie en 200 ans. Effet, en 1765, elle comptait 780 hectares et 1290 en 1979. Les De la Luzerne, par leur alliance, garderont la seigneurie de Brévands pendant 220 ans de 1600 à 1820, or, c'est un des seigneurs secondaires : Jacques De Coupesarte qui laissa le document le plus tangible de son passage : une carte des polders communaux conservés aux archives de la mairie, dont voici le libellé du titre : « Le présent plan dressé par nous, Pierre Gervaise, arpenteur royal pour les eaux et forêts de Caen et Bayeux, résident de la paroisse de Rots, de la réquisition de Monsieur Jacques De Coupesarte, seigneur de Brévands ce 25 avril 1770 ». Cette carte devait permettre de régler les litiges qui survenaient au sujet des droits des riverains sur les terrains laissés par la mer. Après pas mal de tergiversations, par le jugement du 27 avril 1793, c'est la commune qui prenait jouissance des biens paisibles des grèves. La loi du 10 juin 1793 autorisait le partage des grèves. La première charte des grèves de Brévands date du 2 avril 1807 : « La commune de Brévands est reconnue propriétaire du fond de la grande grève et du Clos Poisson sis à Brévands. Mais la dépouille de ces deux pièces se divise en 308 droits égaux, transmissibles à perpétuité par succession, legs, donation, vente ou échange aux ayants droit ou leurs représentants sur justification ». Le nombre de droits a été déterminé d'après le nombre d'habitants au moment de l'arrêté préfectoral de 1807.