APPEVILLE
  CC 21.01  DE LA BAIE DU COTENTIN
   
  L'ISLE
         
 

@Yves Conraud Le 50enligneBIS

 
 

 
 

A l’extrémité de la commune, face au village de Vindelonde, surplombant les marais, se trouve un bâtiment du XVIème siècle.

 

C’est le dernier vestige d’une construction   qui a été beaucoup plus importante dans les temps anciens. Pendant les hivers pluvieux, cette ancienne demeure est pratiquement entourée d’eau, d’où   lui vient son nom de l’Isle. Elle été construite probablement pour la surveillance du trafic fluvial, au même titre que l’îlot semblable de l’île Marie à Picauville.

 
       
 

L'Isle

Rédigé par l’abbé Cardet Curé d’appeville de 1905 à1942 

Publiés dans la revue :Notices, Mémoires et documents publiés par la Société d’Agriculture, d’archéologie et d’histoire naturelle du Département de la Manche

 

Le fief de Germanville, occupait la pointe du hameau de Vindelonde. Actuellement, comme autrefois d’ailleurs, cette pointe triangulaire porte le nom de « l’Isle » ;et ce nom lui est venu probablement de ce que les eaux des marais, dans les hivers pluvieux, l’entourent presque entièrement. A la base du triangle s’élève un antique pavillon qui présente encore quelque intérêt, malgré les modifications utilitaires qu’il a subies. Il termine au midi, un corps de bâtiment qui a perdu, lui aussi, son ancien cachet, surtout par la destruction de ses fenêtres . Au nord, ce pavillon avait pour pendant un autre édifice qui a été rasé et dont on ignore le genre et la destination.

 

Quant au pavillon sud, il comprend un rez-de chaussée et une chambre à feu. Extérieurement le rez de chaussée, présente en pleine maçonnerie deux grands arcs en pierres taillées, l’un à l’est et l’autre à l’ouest. S’agit il simplement de deux arcs de décharge ,ou bien ,faut il y voir les anciens contours de deux grandes ouvertures ?on ne sait au juste , de même qu’on ignore à quel usage ce local était affecté.


La chambre à feu, qui est au dessus, est éclairée par deux croisées dont les meneaux de pierres, en forme de croix, qui partagent l’ouverture sont demeurés intacts, bien qu’un côté de l’ouverture ait été muré. Ces deux fenêtres sont établies juste au dessus des arcs du rez de chaussée. La cheminée n’a rien de particulier à l’intérieur ; mais à l’extérieur, sa tête s’élève à une hauteur qui n’est pas ordinaire, ce détail frappe immédiatement le visiteur.

 
 

 

 
 

On remarque aussi dans les murs de cette chambre, de petites embrasures à hauteur d’homme permettant, par un petit jour, d’avoir vue sur les marais.

 

On suppose que cette chambre fut utilisée jadis, comme poste de chasse, dans la saison où le marais se de gibier sauvage. Mais d’autres prétendent que le pavillon tout entier ,joua le rôle d’une petite bastille, pendant la guerre de cent ans ,alors que les anglais et autres ravageaient le Cotentin et livraient bataille, à maintes reprises ,aux abords de Carentan.

C’est du reste à la même époque et pour se défendre de l’ennemi commun, que fut construite la bastille de Beuzeville dont on pouvait voir les imposantes ruines jusqu’en 1932, date à laquelle on les fit sauter, de propos délibéré pour permettre l’élargissement du pont de la chaussée.


Notre pavillon mieux conservé et mieux entretenu ,subsistera longtemps encore, grâce à son excellente maçonnerie ,obtenue par un procédé spécial qui n’est plus employé par les maçons de nos jours.