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Chef-du-Pont, Restaurant de la gare, CPA collection LPM 1900 |
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Annuaire du département de la Manche, année 1867, Article de Mr Renault
Chef-du-Pont, Caput ponlis.
L'église paroissiale de Chef-du-Pont se compose d'un chœur et d'une nef avec bas-côtés. Le chœur présente un certain intérêt; il peut dater du XIIeme siècle ; il est voûté en pierre et ses arceaux sont croisés, leur retombée se fait sur des colonnettes en pierre. Le haut des murs est garni de modillons romans.
La nef, dans certaines parties, peut dater du XI siècle; la tour et les bas-côtés ont été l'objet de travaux de réfection.
Les bas-côtés communiquent avec la nef par quatre arcades cintrées, que portent des piliers carrés.
Dans une ancienne porte méridionale du chœur, on remarque, dans le tympan, un curieux bas-relief qui parait être du XIIeme siècle, et qui peut figurer saint Michel terrassant le démon, ou peut-être Samson déchirant la gueule d'un lion, figure symbolique qu'offrent souvent les monuments du XIIeme siècle.
L'église est sous le vocable de sainte Colombe ; elle était une des cinq églises comprises dans l’enclave du diocèse de Bayeux, dont Sainte-Mère-Eglise était le chef-lieu, et dépendait de l’archidiaconé des Vez et du doyenné de Trévières. L'évêque de Bayeux nommait à la cure. Cette église, depuis 1853, est classée au nombre des monuments historiques.
Louis d'Harcourt, évêque de Bayeux fondant, en 1475, six obits dans son église, donna au chapitre les dîmes de la paroisse de Chef-du-Pont, avec un trait de dîmes dans la paroisse de Sainte-Mère-Eglise.
Une voie romaine venant de Granville, passait par Chef-du-Pont, et prenait la direction connue sous le nom de Quérière Bertrand, et traversait le Grand-Vey pour se rendre à Bayeux.
En 1396, le fief du Homme, tenu par Jeanne d'Eully, veuve de Guillaume Aux-Epaules, avait une foire à Chef-du-Pont, le jour saint Simon et saint Jude. Le baron de Bricquebec y prenait une rente de 40 sous, et y exerçait sa juridiction; elle a été transférée à Sainte-Mère-Eglise où elle est encore nommée la Chef du Pont.
Pendant l'occupation anglaise, Chef-du-Pont était un point fortifié qui commandait le bas pays, dans la vallée de l’Ouve, depuis l’ile-Marie et Picauville jusqu'à la bastille de Beuzeville. En 1463, Jean Duval était seigneur de Chef-du-Pont. Le fief de Chef-du-Pont arriva dans la famille de Bellefonds, en 1607, par le mariage de Bernardin Gigault avec Jeanne Aux-Epaules, fille de Robert, baron de Sainte-Marie-du-Mont. Dans les premières années du XVIIIeme siècle, ce fief appartenait à Jacques-Antoine de Saint-Simon Courtomer. Le château actuel a été bâti par la famille Osbert, et appartient aujourd'hui à M. Tostain, ingénieur en chef en retraite des ponts et chaussées. Le colombier porte la date de 1702.
Montfaut, en 1463, trouva noble à Chef-du-Pont Jean Duval, et y imposa Guillaume Sauvegrain.
En 1666, Chamillard y maintint noble Jean de Reviers. Louis-Adrien d'Osbert était, en 1789, seigneur du fief Duval à Chef-du-Pont
La paroisse de Chef-du-Pont dépendait de l'intendance de Caen, de l'élection de Carentan et de la sergenterie de Sainte-Mère-Eglise. Masseville lui comptait 30 feux imposables, et Expilly 299 habitants. En 1871, sa population est de 385 habitants. |
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Le château du Val, CPA collection LPM 1900
C'est une construction classique du XVIIIème siècle : décoration très sobre, large pavillon central surmonté d'un fronton triangulaire, fenêtres en plein cintre, lucarnes ovales. On peut voir un beau pigeonnier à proximité de la maison.
Dans ce château fut arrêté, en 1793sous la terreur, François Claude Marie, vicomte de Bricqueville, chef régional des Chouans.
Le château déjà abîmé pendant l'occupation a été partiellement détruit par un incendie en 1995 et n'est toujours pas remis en état. |
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