Annuaire du département

de la Manche, année 1867,

Article de Mr Renault

Carquebut, Kerquebn, Querquebu, Kerquebue.

On sait qu'en langue germanique kerk signifie église. Cette paroisse tire son nom d'une ancienne église que visita saint Ouen, archevêque de Rouen, du temps de Bernuin, abbé de Nanteuil, vers l'an 650.

L'église paroissiale de Garquebut date du XIeme siècle et appartient, sauf les retouches, à l'architecture romane; elle est classée au nombre des églises à conserver; son mur absidal est droit, et une sacristie avec pans coupés y a été accolée. La largeur de l'église n'est pas uniforme.

Cette église est sous le vocable de saint Ouen. En 1278, le roi en avait le patronage, et le curé était seul décimatnur, excepté sur un ûef où le prieur de Saint-Gôme dimait. En 1665, la cure valait 1300 livres, et la Sainte-Chapelle de Peuris avait le patronage de Téglise et présentait à lu cure ; elle était taxée à 140 livres de décimes, et dépendait de l'archidiaconé du Cotentin et du doyenné du Plain.

Carquebut église Saint Ouen

CPA collection LPM 1900

En l'année 1557, Antoine, roi de Navarre, comme curateur des biens et de la personne de Henri de Rohan, son cousin, pourvut Mr Pierre Guillote, chanoine scholastique de Coutances, de la cure de Carquebut, dont le seigneur de Carentan était le patron.

Un aveu rendu par l'abbé de Blanchelande, en 1390, mentionne la paroisse de Saint-Ouen de Querquebu (Carquebut) ou clos de Cotentin.

On trouve, en 1599, création et érection en quart de fief de haubert du fief nommé Laporte, composé des vavassoires et aînesses frère Brache, Hubert, Burges, Bellières et Michel, en la paroisse de Carquebu, avec cens vergers de terre, assises en la dicte parroisse, appartenant à Jehan Truffault, pour estre ledict fief teneu et mouvant du fief de Estruville.

En 1463, Montfaut trouva noble à Carquebut Jean du Buret, et y imposa à la taille Guillaume et Jean Gourmont. Dans les premières années du XVeme siècle, un Bernard de Buret possédait la seigneurie d'Agon. Gaultier de Silly épousa, en 1437, Colette, petite-fille de Bernard du Buret, fille de Jean du Buret, seigneur d'Agon et de Carquebut, et veuve de Jean Meurdrac.

Jean de Gourmont qui avait été, à cause de sa noblesse, inquiété par les habitants de Carquebut, obtint en 1477, un arrêt de maintien: il portait d'argent au chef de gueules chargé de (rois roses d'or, et en pointe un croissant de sable. Richard son fils, renvoyé par Montfaut, fut déclaré noble par un arrêt de la cour des Aides du 24 février 1494.

Roissy, en 1599, trouva nobles, à Carquebut, Jean Truffant, sieur de la Barre, anobli en 1576, Charles et Gilles, sieur de Fontaines, lieutenant général du bailli de Cotentin au siège de Garentan.

En 1666, Ghamillard y maintint les Adam, Guillaume de Gourmont, sieur de Courcy ; Henri-François de Franquetot, seigneur de Carquebut, et les Hautchemail, anoblis en 1543.

La famille Guillotte fut anoblie en 1543; un de ses membres obtint, en 4603, de changer son nom de Guillotte contre celui de Franqbetot. Louis, fils de Thomas, épousa, en l'an 1593, Françoise du Buret, de Carquebut

On comptait, à la fin du XVIIIeme siècle, plusieurs fiefs nobles à Carquebut ; la marquise de Premettier était dame du fief des Fontaines, à Carquebut ; et la marquise de Thieuville, dame du fief de Courcy ; de Couvert était seigneur de Querqueville et Boutemont en Carquebut; Gabriel du Mesnildot, ancien capitaine au régiment du Colonel général Dragons, Tétait du fief de la Porte, et Hervé du Bois, de Littry, était seigneur de celui de Vassy, à Carquebut.

La paroisse de Carquebut relevait de Tintendance ce Caen, de l'élection de Carentan et de la sergenterie de Sainte-Mère-Eglise; Masse ville lui compte 425 feux imposables, et Expilly 464 habitants. En 4874, elle en a 576.