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SAINT-GERMAIN-DE-TOURNEBUT Saint-Germain-de-Tournèbut, de Tornebusc. Article de Mr Renault 1880
L'église paroissiale de Saint-Germain-de-Tournebut appartenait à l'abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte qui en avait le patronage ; elle était taxée pour les décimes à 60 livres, et dépendait de l’archidiaconé du Cotentin et du doyenné de Valognes.
L'abbé de Saint-Sauveur avait les deux tiers des dîmes ; le curé avait l'autre tiers, le casuel et des revenus en nature. On voit que, dans le XIVeme siècle, les religieux de Cherbourg et les chanoines de Coutances exerçaient certains droits sur les novales. La part de l'abbé de Saint-Sauveur, d'après le Livre noir, valait 70 livres et celle du curé 49 livres. Celui-ci payait pour la débite 13 sous 4 deniers. Le Livre blanc donne au curé, outre sa part dans les dîmes, un manoir et des revenus en nature, comme 4 poules et 40 oeufs avec 6 sous 4 deniers
En l'année 1312, le comte d'Alençon réclama contre l'abbaye de Saint-Sauveur-le- Vicomte le patronage de l'église de Saint-Germain-de-Tournebut. L'affaire fut portée à l'assise d'Avranches du 21 février, devant Louis de Villepereur, bailli de Cotentin, qui adjugea le patronage à l'abbaye.
En 1665, l'abbaye avait encore ce patronage et la cure valait alors 800 livres.
Il doit y avoir eu un prieuré dans la paroisse de Saint-Germain-de-Tournebut ; à la fin du xvn* siècle, on y comptait deux chapelles titulaires.
Faits historiques.
— Le surnom de Tournebut que porte la paroisse de Saint-Germain lui vient de son seigneur, dont la famille a, pendant plusieurs siècles, joué un rôle important en Normandie.
Guillaume de Tournebut signe comme témoin, en 1083 une charte de Guillaume le-Conquérant en faveur de l’abbaye de Saint-Etienne de Caen.
Un autre Guillaume de Tournebut, chanoine de Bayeux, fut promu à l'évêché de Coutances, en 1182. On trouve son nom sur plusieurs chartes de l'abbaye de Saint-Nicolas-de-Blanchelande ; il fit, en 1190, la dédicace de l’abbaye d'Aunay ; il mourut, en 1202, laissant la réputation d'un homme d'une grande piété, d'un grand zèle pour l'honneur de la religion et les libertés de l'église ; il portait d’argent à la bande d’azur.
Jean de Tournebut, figure au nombre des chevaliers normands portant bannières. On le compte parmi les seigneurs qui furent admonestés pour l'ost du Roi, à Saint-Germain-en-Laye, en 1236.
Jean de Tournebut devait pour sa baronnie le service de deux chevaliers, et il avait 16 fiefs qui dépendaient de lui pour son service
Pierre de Tournebut fut, en 1356, impliqué dans les complots du roi de Navarre, Charles le-Mauvais , et arrêté à Rouen, par ordre du roi Jean ; mais il rentra en grâce, figura honorablement dans la guerre contre les Anglais, et fut fait prisonnier à la défense du château de Caen. Il avait épousé une nièce de Du Guesclin ; il mourut en 1394.
Le sire de Tournebut figure au nombre des 119 gentilshommes qui, en 1423, défendirent le Mont-Saint-Michel contre les Anglais, sous le commandement de Louis d'Estouteville.
Les seigneurs de Tournebut possédaient plusieurs paroisses dans le Val-de-Saire.
Saint-Germain-de-Tournebut et plusieurs fiefs des environs, relevaient du duché d'Alençon qui avait un siège de vicomte à Valognes.
Robert Blondel, poète, historien et moraliste du temps de Charles Vil, né en Normandie, en 1390, appartenait à la famille Blondel de Tournebut, plus connue sous le nom de Blondel de Nouainville.
Montfaut, en 1463, trouva nobles, à Saint-Germain-de-Tournebut, Thomas de Grimouville et Guillaume Torel.
Roissy, en 1599, y ajourna les Hautmoitiers, y maintint Pierre Passemer, y renvoya les Michel qui depuis justifièrent de leur noblesse et en jouirent.
La paroisse de Saint-Germain-de-Tournebut dépendait de l’intendance de Caen, de l'élection et de la sergenterie de Valognes. Masseville, en 1722, lui compte 134 feux imposables, et Dumoulin 162, en 1765. Expilly lui donne 735 habitants. Sa population, en 1869, est de 741 habitants. |
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