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Joganville. CPA collection LPM 1900 | ||||||||||||
Joganville au temps de la Révolution Française E. Bridrey, Cahiers de doléances, Tome 2, 1908.
Vers 1789, la commune compte environ 130 habitants. Le 1er mars de cette même année, 28 personnes du village se réunissent pour rédiger leurs doléances au roi de France, Louis XVI. Une quinzaine de points sont évoqués.
Comme beaucoup d’autres, les Joganvillais se plaignent de la répartition des impôts qui ne pèsent pas de manière identique sur chaque citoyen, mais certaines revendications sont plus spécifiques à la commune et à sa position géographique.
Les habitants demandent au roi de favoriser l’agriculture. Ils veulent qu’on arrête « d’enlever les hommes les plus utiles à ce travail pour les mettre sur la mer ». Au XVIIIème siècle, les gardes côtes sont tirés au sort dans les paroisses proches des rivages. Ainsi, en 1787, Joganville fournit 10 garçons et un canonnier à la compagnie de gardes côtes de Saint Floxel. Ces jeunes gens n’ont pas l’habitude de la mer et sont donc plus vulnérables, les décès sont fréquents. Les Joganvillais réclament également la destruction des colombiers car les pigeons ravagent les cultures. En outre, ils souhaitent pouvoir brasser et vendre leur cidre librement.
Enfin, les villageois demandent à ce que l’entretien de l’église et des presbytères ne pèse plus sur eux mais soit à la charge des curés de la paroisse. Vers 1789, la commune compte en effet deux curés et deux presbytères. Cette plainte semble cependant infondée. Les deux presbytères ont été reconstruits à neuf après 1757, l’église est entretenue par les curés, la couverture du bâtiment a d’ailleurs été refaite en 1786. Il y a donc probablement peu de frais qui pèsent sur les villageois pour l’entretien des édifices liés au culte.
Comme des milliers d’autres, les doléances des Joganvillais seront examinées lors des Etats Généraux à Paris, mais les membres de cette assemblée, en particulier les représentants du Tiers Etat, oublieront très vite les revendications locales pour réclamer de profonds changements politiques. | ||||||||||||