Le nom de la commune vient du nom propre "Thorketill". Jusqu'au XVIIème siècle, on disait "Turketeville". La commune de Teurthéville doit son nom à un chevalier normand nommé Turquetil qui s'y installa à l'époque des invasions scandinaves. Le terme Bocage y fut ajouté seulement au XVIIIe siècle à cause justement de son paysage : grands herbages clos de haies, coteaux verdoyants et boisés, vallées où serpentent des rivières – tout cela sur une étendue de 2150 hectares. L'élevage bovin et les cultures légumières de plein champ constituent l'activité principale. La petite commune voisine de Sainte Croix Bocage fut rattachée à Teurthéville en 1818. Il ne reste aucune trace de son église et son petit cimetière est maintenant un herbage. Le charme agreste de ses paysages, la richesse de son long passé, dont témoignent encore d'intéressants vestiges, font de Teurthéville une commune digne d'attention. Discrètement vallonnée, encadrée par les bois du Rabey, de Boisnet et de Barnavast, elle est composée de nombreux villages qui rayonnent autour du bourg. C'est la plus vaste commune du canton de Quettehou. La présence de nombreux moulins sur les bords de la Saire et du Querbot, son affluent, laisse à penser qu'une industrie meunière prospère existait autrefois dans la commune : moulins Lallemant, Troude, Varette, de Coisel, de Broquet. Le moulin de l'Huilerie broyait, non pas le blé, mais les fruits des loyers plantés en abondance à Teurthéville. L'histoire de Teurthéville est extrêmement riche. Les voies reliant Valognes à Barfleur et au cap Lévi devaient traverser Teurthéville. Dans le bois de Barnavast, au Pas de Vivray, on a trouvé des médailles et des tuiles romaines, vestiges d'un camp romain. Quelques pierres levées, les " Pierres Grises ", ont disparu au XIXème siècle. Au temps des guerres de religion, la paroisse fut le théâtre d'une guerre acharnée. Au lieu-dit "Le Piège", un détachement catholique fut décimé dans un audacieux traquenard. En septembre 1591, les Ligueurs, conduits par le seigneur d'Anneville, François de la Cour du Tourps, vinrent assiéger le château de Teurthéville, qu'ils ne prirent, après six mois de siège, que le 15 février suivant. Les Ligueurs parvenaient souvent à forcer les lignes des assiégeants pour ravager les paroisses voisines. Ce n'est qu'en décembre que le château fut repris par les troupes royales. A Teurthéville existait un prieuré, le Prieuré de Barnavast, dont la chapelle du XIIIème siècle, désaffectée, existe toujours. Ce prieuré cessa d'être religieux en 1767 et fut mis en vente comme bien national, acheté par Nicolas d'Ozouville, curé de Teurthéville, légué à sa sœur, Madame du Mesnil.
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