SAINTE-GENEVIEVE
  CC 18.13 DU VAL DE SAIRE 
   
  HISTOIRE
         
 

  Eglise Sainte-Genevieve, collection CPA LPA 1900

 
         
 

 

HISTOIRE ET ANTIQUITÉS.1857

 

NOTES HISTORIQUES ET ARCHÉOLOGIQUES

 

LES COMMUNES DE L'ARRONDISSEMENT DE VALOGNES, par M. Renault,

 

 

 

Sainte-Géneviève, Sancta Genovefa.


Le fief d'Arreville prend progressivement le nom de la paroisse, Sainte-Geneviève.

 

L'église paroissiale de Sainte-Geneviève appartenait á l'abbaye de Notre-Dame-du-Vœu de Cherbourg, qui en avait le patronage. A la présentation de l'abbé de Cherbourg, Guillaume de Tournebu, évêque de Coutances, conféra la cure de Sainte-Geneviève à Ambroise d'Évreux, auquel il la contesta plus tard. Mais, en 1205, Vivien, évèque de Coutances, la confirma audit Ambroise d'Évreux, qui en fit la remise aux religieux de Cherbourg, lesquels présentèrent pour le remplacer Étienne de Poitiers. Vivien confirma cette dernière nomination à condition que le curé payerait au chapelain de cette église une rente de 20 sous.

 

Hugues de Morville, évêque de Coutances, donna, en 1219, aux moines de Cherbourg les deux tiers de la dime de la paroisse Sainte-Geneviève, un quartier de froment, deux poules et vingt œufs. D'après le Livre noir, le patronage appartenait toujours à l'abbé de Cherbourg, qui prenait les deux tiers de la dîme des gerbes ; le curé avait l'autre tiers, l'autelage, cinq boisseaux de froment, quatre sous six deniers, trois pains, trois poules, quarante œufs et un presbytère. Le revenu de l'abbé valait 74 livres ; celui du curé était de 100 livres.

 

Philippe VI, en 1330, donna l'église de Sainte-Geneviève à l'abbaye de Cherbourg, et le pape Jean XXII confirma cette donation.

 
         
 

En 1333, les trésoriers de l'église de Sainte-Geneviève achetèrent des rentes pour leur église. La donation de Philippe VI eut pour effet de modifier le partage des revenus de l'église ; ainsi, en 1369, l'abbé de Cherbourg, qui en avait toujours le patronage, prenait cinq parties des grosses dimes et la moitié de tous les autres produits, le vicaire qui desservait la paroisse avait le reste.

 

En 1665, le patron était encore l'abbé de Cherbourg, et la cure valait 430 livres.

 

Philippe de Greuilly, fils de Richard, donna, en 1187, à l'abbaye de Cherbourg, les fief et domaine qu'il possédait à Arreville, en la paroisse de Sainte-Geneviève. On distingue, au nombre des témoins, Guillaume, abbé de Montebourg, Guillaume Panthol, Richard et Philippe de Saint-Marcouf, Richard d'Ozeville, Robert, clerc de Falaise, etc.

 

D'après Dumoulin, l'abbé de Cherbourg avait une baronnie à Sainte-Geneviève; aussi voit-on que la ferme de cette baronnie, gage-pleige, casualités et dimes dans ladite paroisse et celle de la Pernelle, étaient affermées, en 1753, au prix de 5010 livres.

 

  Manoir d'Arreville, collection CPA LPM 1900

 
         
 

Montfaut, en 1464, imposa, à Sainte-Géneviève, Etienne Fouquet; mais Jean Fouquet fut maintenu noble par arrêt des Aides du 14 mai 1487, et Roissy, en 1598, y maintint noble Jean Fouquet.

 

Chamillard, en 1666, y trouva encore les Fouquet; et Jacques Fouquet prouva quatre degrés. Il y avait aussi alors à Sainte-Géneviève les Lacour, anciens nobles, Antoine de Hennot dont la noblesse datait de 1310, les Lecalley anoblis en 1543, et les Dagier, en 1652.

 

La paroisse de Sainte-Géneviève, avant 1789, relevait de l'intendance de Caen, de l'élection de Valognes et de la sergenterie du Val-de-Saire; elle avait 142 feux imposables en 1722; 147, en 1733, et 600 habitants, en 1762; sa population, en 1871, est de 607 habitants.