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Ruines de l'Eglise de Rideauville 2008 Auteur Trebligyerod |
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Rideauville, Ridauvilla. L'ancienne paroisse de Rideauville dont l'église était sous le vocable de saint Martin, a été réunie à celle de Saint-Vaast-la-Hougue pour le spirituel et le temporel. Le patronage en était laïque et le seigneur du lieu présentait il la cure; elle dépendait de l'archidiaconé du Cotentin et du doyenné de Valognes. Le Livre noir indique comme seigneur Richard de Courcy, chevalier. Le curé était seul déeiinateur; il avait tous les produits de l'église, et des revenus assez considérables en nature. Dans le courant du xine siècle, la cure valait 32 livres. En 1663, le patronage appartenait à la famille du Mesnildot, et la cure valait alors 400 livres.
Montfaut, en 1463, trouva noble à Rideauville Guillaume du Quesney.
Les paroisses de Saint-Vaast et de Rideauville dépendaient de l'intendance de Caen, de l'élection et de la sergenterie de Valognes. Masseville, en 1722, comptait à la première 187 feux; Dumoulin, 271, en 1765; et Expilly 1226 habitants. Rideauville n'avait que 30 feux. La population des deux paroisses réunies s'élève, en 1871, à 4,098 habitants.
HISTOIRES INSOLITES EN MANCHE
Par Les Goubelins ⋅ dimanche 5 avril 2009 in René Letenneur "Magie, sorcellerie et fantastique en Normandie" Ocep 1979 p.307 (source Claude Pithois, légendes du Cotentin) L’Eglise ruinée de Rideauville, abandonnée en 1792 et dont la flêche s’effondra après une tempête en 1848, abrite une légende effrayante. On attribue parfois cette histoire à la petite chapelle sur le sommet du Mont de Doville. La voici :
Un prêtre réfractaire, l’abbé Roupsard, décidé à continuer ses fonctions sacerdotales dans son village de Rideauville, proche de St Vaast la Hougue (M), d’était caché dans la vieille demeure de Dur Ecu ; il était assisté dans son ministère par un fidèle garçon, Jean-Pierre, marié à la fille d’un pêcheur et qui lui servait de custôs (bedeau ou sacristain).
Se voyant sur le point d’être arrêté, l’abbé Roupsard dut s’enfuir à Jersey, après avoir fait promettre à Jean-Pierre de s’occuper de l’église et du cimetière. Malheureusement, le jeune homme, de caractère faible et pris dans le tourbillon des évènements, oublia sa promesse.
Un soir de novembre, passant près du cimetière, il vit une forme vague, enveloppée d’un manteau et entendit une voix, qui lui parut familière, lui donner fermement l’ordre de se rendre à l’église à minuit sonnant. Rentré chez lui, bouleversé, Jean-Pierre mit sa femme au courant, disant qu’il avait cru reconnaître la voix de son curé Roupsard. Malgré ses craintes, encouragé par sa femme, il se rendit à l’église à l’heure fixée : il la trouva éclairée, un prêtre était à l’autel, revêtu des ornements sacerdotaux et la tête encapuchonnée.
Emerveillé autant qu’effrayé, Jean-Pierre s’agenouilla et répondit la messe comme il le faisait autrefois, mais au moment de l’élévation, quand le prêtre se retourna, le jeune sacristain affolé vit la face d’un squelette ; il eut à peine la force de répondre aux dernières prières et après l"Ite missa est" il s’enfuit. On le retrouva au petit jour, évanoui devant le portail et quand, revenu à lui, il conta son histoire, on le crut devenu fou. Le soir même, des pêcheurs arrivant de Jersey annoncèrent que, au moment de s’embarquer, ils avaient appris la mort du curé Roupsard, survenue la nuit précédente. Le pauvre Jean-Pierre ne s’en remit pas et mourut peu après, puni bien sévèrement de sa promesse non tenue
Dans la version qui parle du Mont de Doville, on dit que l’homme qui avait répondu la messe avait vu ses cheveux devenir entièrement blancs en l’espace d’une nuit. |
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