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Quettehou début 1900 |
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HISTOIRE ET ANTIQUITÉS. 1857 NOTES HISTORIQUES ET ARCHÉOLOGIQUES LES COMMUNES DE L'ARRONDISSEMENT DE VALOGNES, par M. Renault, QUETTEHOU.
Quettehou, Katehumus, Katehulmus, Chatoenou, Katheou, Ketheou, Quetehou.
L'église paroissiale de Quettehou appartient en partie à l'époque de transition ; le chœur est du xin" siècle; on y remarque de belles fenêtres à lancettes.
Cette église est sous le vocable de saint Martin; elle payait 133 livres pour décimes, et dépendait de l'archidiaconé duCotenlin et du doyenné de Valognes.
La reine Mathilde donna cette église à son abbaye aux Dames qu'elle avait fondée à Caen ; plus tard Hugues de Morville en donna le patronage avec les deux tiers des dîmes à l'abbaye de Fécamp, il attribua l'autre tiers au chapitre de sa cathédrale; le vicaire eut les menues dîmes et les offrandes . D'après le Livre noir, l'abbé de Fécamp devait payer sept quartiers de froment au prêtre qui desservait la paroisse. Lors de la rédaction du Livre blanc, les revenus de l'église se partageaient comme du temps de Hugues de Morville ; mais le curé était en procès avec l'abbé de Fécamp au sujet de la dime des terres mises en culture. Le curé, outre les menues dîmes et le casuel, avait dans la paroisse des pièces de terre et des revenus en nature.
La baronnie de Saint-Vaast était attachée à la cure, mais par suite d'un arrangement qui se fit dans le cours du xvne siècle, le chapitre de Coutances eut la baronnie, et l'abbaye de Fécamp eut la cure qui, en 1465, valait 2500 livres.
La paroisse avait deux chapelles : la chapelle Saint-Marc, et la chapelle Notre-Dame-de-Gràce. Cette dernière chapelle existe encore.
11 y a eu à Quettehou une léproserie dans l'oratoire de laquelle on n'avait pas l'habitude de célébrer la messe : item quoddam oratorium leprosorum est in dicta parrochia in quo non fuit consueium missas celebrave. Le curé héritait des lépreux, mais il devait leur administrer les sacrements et la sépulture .
Guillaume le Conquérant et Mathilde donnèrent à l'abbaye de Sainte-Trinité de Caen Quettehou avec ce qui en dépendait, ainsi qu'un moulin avec une terre d'une
Les religieux de Fécamp avaient une haute justice à Quettehou : on les trouve, en 1374, y poursuivant les héritiers d'Adam de Dammartin, bailli du Cotentin, pour avoir répétition d'une amende que ce bailli avait induement, suivant eux, levée dans leur haute justice de Quettehou .
La baronnie de Quettehou appartenait aux religieuses de l'abbaye aux Dames de Caen avec tous les droits qui y étaient attachés; ainsi, saint Louis par un mandement donné à Etampes, le 2 juillet 1247, enjoint à son bailli du Cotentin, Luc de Villers, de délivrer àl'abbesse de Caen 7 livres 10 sous, monnaie du Mans, pour prix d'une baleine, échouée à Quettehou, du temps de Jean de Maisons, et dont sans doute il n'avait pas tenu compte à l'abbaye .
Ces mêmes religieuses, d'après les chartes du roi Guillaume, de la reine Mathilde, des rois Henri et Richard avaient : « la » garde de tous les verès venants et arrivants en la cosle entre » feauve de Sare et l'eauve du Perrier. » Le bailli du Cotentin, au mépris des droits de l'abbaye, s'étant saisi des draps, des ancres, des cordages et autres objets que la mer avait jetés sur la côte, les officiers du duché de Normandie, sur la plainte des dames religieuses, leur donnèrent main levée, au mois d'août 1336, de diverses marchandises jetées à la côte de Saint-Vaast et de Quettehou, dont le bailli du Cotentin s'était emparé; et, après avoir pris connaissance des titres et chartes de l'abbaye, ils la maintinrent dans la jouissance des droits de varech et de gravage dont elle jouissait entre les rivières de Saires et du Perrier.
On lit qu'ès assises tenues à Quettehou, le 17 juin 1439, au nom de l'abbesse et des religieuses de Sainte-Trinité de Caen, le sénéchal de ladite abbaye condamna par défaut maître Jehan Osmont, prêtre, curé de Morsalines, « pour s'être ensai» siné de certaine quantité ou portion de certain grand poisson » à couenne, qui venu et arrivé, était au gravage des dites » religieuses , ès mettes de la hogue de Saint-Vast, par devers » le dit lieu de Quetehou, dont le dit prêtre avait fait emporter » la charge à deux bêtes cavallines, etc. » . On remarque que l'abbaye avait sans cesse à défendre les droits attachés à sa baronnie de Quettehou, dont on cherchait à la dépouiller.
L'abbesse de Caen avait à Quettehou, en 1450, un marché le mardi, et une foire àNotre-Dame en mars . Quand elle se rendait à sa baronnie de Quettehou, ses vavasseurs (hommes francs) étaient tenus « de aler montez sur chevaulx masles » ferrez de quatre piez, l'espée sainte (ceinte) et ung gans » blans ès mains, au devant de Madame .»
Il existait dans la paroisse de Quettehou un bois, nommé situa Rabeti, dans l'acte de fondation de l'abbaye de Cerisy-laForèt; mais appelé foresta de Rabeio dans les rôles de l'Echiquier, pour l'année 1180, le bois du Rabey ou le buisson du Rabbé et le bois de Rabet dans des actes des xiv% xv" et xvn" siècles. L'évèque de Coutances, Hugues de Morville, déclare, en 1233, que la dime des essarts du bois du Rabey appartient pour moitié aux moines de Cerisy et à l'évèque. Guillaume le Conquérant avait donné aux mêmes religieux la dime des porcs, du panage, et des vaches dans sa forêt du Rabey.
Il y avait à Quettehou, dans le XVIeme siècle deux familles nobles du nom de Collas : l'une anoblie, en 1582, prit, en 1612, le nom de Brevalles; l'autre anoblie, en 1576, pour services, prit le nom de Vernoix. Il y avait encore les Bernard, anoblis en 1646.
Chamillard, en 1666, maintint nobles à Quettehou Hervé de Brévalles, Christophe et Pierre Colas, et François Troussey dont la noblesse remontait à 1576.
La paroisse de Quettehou avec titre de baronnie dépendait de l'intendance de Caen, de l'élection et de la sergenterie de Valognes. Masseville, en 1722 et Dumoulin, en 1765, lui comptent 245 feux imposables. Sa population, en 1871, est de 1531 habitants. |
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Eglise Saint Vigor | ||||||||||||
Un spécimen caractéristique de l'architecture du XIIIe siècle
L'église actuelle, telle que nous la voyons a été achevée en 1765. Auparavant existait vraisemblablement une église romane. En 1086 la reine Mathilde, épouse de Guillaume le Conquérant, attribue l'église de Quettehou à son abbaye aux Dames de Caen. Mais en 1214, l'évêque de Coutance confie le patronnage de l'église avec les 2/3 des revenus correspondants (dîmes) à l'abbaye de Fécamp.
Toutefois la baronnie de Quettehou continue d'appartenir à l'abbaye aux Dames de Caen avec tous les droits qui y étaient attachés, ce qui permit aux religieuse de gagner des procès et le roi saint Louis dut payer 7 livres dix sous pour droits d'une baleine échouée à Quettehou. Un patron
Saint Vigor , Evêque de Bayeux, fonda au VIe siècle l'abbaye bénédictine de Cerisy-la-Forêt. La légende conte que deux missionnaires, Vaast et Vigor, évangélisaient le Val de Saire. Arrivés à Quettehou, ils voulurent gagner le village voisin, près de la Hougue. Un cours d'eau séparait les deux territoires. En guise de pont, il y avait une planche sur laquelle Vaast passa en premier. La planche se cassa sous son poids et ils en conclurent que Dieu, par ce moyen, leur indiquait que Vaast devait rester de ce côté et Vigor de l'autre.
Un passé historique
Dans cette église, Edouard III, Roi d'Angleterre, fit chevalier son fils, ainsi que d'autres jeunes hommes, le 12 juillet 1346. Une plaque apposée sur le mur de la basse nef en témoigne. A l'origine, l'église ne possédait qu'un cœur et une nef. Le chœur peut dater du XIIIe siècle, bâti sur l'initiative des bénédictins de Fécamp. La nef à cinq travées, fut construite par les fidèles. Toute la côtière sud de la nef fut sauvagement éventrée au XVIe siècle pour construire le bas côté. L'actuelle voûte d'arête date de 1765. | ||||||||||||
Une tour du XVe siècle fut construite de 1485 à 1498 par les maçons Jehan Fafin et Maugis.
Une inscription sur les cloches indique que la voûte fut faite en l'an 1485 et nous donne le nom du curé, Jehan du Mesnil ainsi que les trésoriers. Cette tour massive forme une chapelle au rez-de-chaussée et ouvre sur la nef par une arcade assez pittoresque.
Les nervures de la voûte retombent sur quatre consoles figurant les symboles des évangélistes. La petite bâtière coiffant la tour est presque complètement cachée par le parapet qui l'enveloppe. De nombreuses gargouilles assurent l'écoulement des eaux. Le portail occidental date du XIIIe siècle. En 1615, une petite chapelle fut construite en contrebas du chœur. Hormis cette chapelle, l'église apparaît encore au nord dans sa forme primitive.
A l'intérieur
Une vierge en pierre du XVIe siècle, une statue de Sainte Anne en bois du XVIIe siècle, un "Dieu de piété" en bois polychromé du XVe siècle, les reliques de Sainte Placide Viel béatifiée en 1951. | Quettehou Vitail de ST Louis et Ste Françoise | |||||||||||
Eglise de quettehou Yohlg — Travail personnel | ||||||||||||
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La Halle aux Grains Texte issu du blog http://quettehou.tourisme.over-blog.com
En 1066, Guillaume le Conquérant donne le bourg de Quettehou et ses dépendances à l'Abbaye aux Dames de Caen, qui vont construire des halles pour les marchés.
Au 15e siècle, elles sont situées sur la place du marché de l'époque. C'est la période plus prospère pour le commerce à Quettehou. A la fin de la guerre de 100 ans, le bourg, qui était encore auprès de l'église, s'installe sur ses bases actuelles.
En 1610, les Halles tombent en ruines et sont rebâties. En 1741 les halles, devenues trop petites, sont à nouveau rebâties, toujours sur la même place. Pendant le Révolution, les Dames de Caen se voient privées de leurs droits.
2 nouvelles foires sont instituées en 832, dont le 20 juillet pour la Ste Marguerite, qui deviendra le jour de la fête communale. C'et seulement presque 1 siècle après la Révolution, en 1866, que la commune érige les nouvelles halles sur l'emplacement actuel. Il est à noter qu'elles se nomment désormais la Halle aux Grains.
Cette halle aux grains a été construite pour permettre aux cultivateurs de la commune d'y mettre leur récolte à l'abri. L'architecture s'explique par le but de cette bâtisse.
La culture des céréales diminua progressivement et les emplacements furent loués pour ranger du matériel agricole, les fagots de bois des boulangers, une partie servit même de prison et une autre permettait d'entreposer le corbillard.
Dans les années 50, l'aménagement de la halle aux grains en salle des fêtes débuta par la mise en place d'une scène. De 79 à 82, de gros travaux sont effectués, et en 2000 une mise en valeur de l'ossature architecturale du bâtiment est faite.
La Halle aux Grains est bien connue dans la région est très réputée pour son acoustique, de nombreux concerts y sont donnés. |
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