OCTEVILLE L'AVENEL
  CC 18.09 DU VAL DE SAIRE
   
  UN PEU D'HISTOIRE...
         
 

CPA collection LPM 1900 Château d'Octeville l'Avenel

 
     
 

HISTOIRE ET ANTIQUITÉS. 1857

NOTES HISTORIQUES ET ARCHÉOLOGIQUES

LES COMMUNES DE L'ARRONDISSEMENT DE VALOGNES, par M. Renault,

OCTEVILLE-LA-VENELLE.

 

Octeville-la- Venelle, suivant l'orthographe administrative, mais Octeville-FAvenel, suivant l'orthographe historique. Cet affixe d'Avenel lui vient de la famille Avenel.

 

L'église paroissiale d'Octeville-1'Avenel est sous le vocable de saint Martin. Elle était taxée à 25 livres pour les décimes, et dépendait de l'archidiaeoné du Colentin et du doyenné de Valognes. L'abbaye de Blanchelande en avait le patronage qui lui avait été donné par Guillaume Avencl auquel il appartenait par droit d'hérédité, jure heredilario.

 

Hugues de Morville, évèque de Coutances, à la demande de Robert de Ravenoville, ive abbé de Blanchelande, lui confirma la donation de l'église d'Oeteville-l'Avenel. Richard de Vernon la lui confirma aussi comme seigneur suzerain.

 

Les religieux de Blanchelande remirent plus tard l'église tout entière à l'évèque Hugue de Morville qui, en retour, leur abandonna deux gerbes de la dîme du blé sur toute la paroisse, exemptes de toutes coutumes épiscopales, et se rétrécit, dit l'acte, (se borna) à disposer de la troisième gerbe, de l'autelage et des terres d'aumône, en faveur de la vicairie qui paierait les droits épiscopaux. L'évèque abandonna aussi aux chanoines deux acres de terre, afin d'y bâtir une grange et un ménage pour celui qui en aurait la garde.

 

Le Livre noir indique comme patron l'abbé de Blanchelande. Lors de la rédaction du Livre blanc, l'évèque de Coutances avait le patronage de cette église. L'état de 1065 l'attribue à l'abbé de Blanchelande auquel il était revenu. La cure valait alors 600 livres.

 

La famille Avenel fut très-connue en Normandie, en Angleterre et en Ecosse. En 1221, Robert Avenel donna un bois à l'abbaye de Kelso, en Ecosse.

 

Thomas Avenel, seigneur d'Octeville, confirme, en 1210, les donations fuites à Blanchelande par Odon Le Bouteiller. En 1329, un Guillaume Avenel était seigneur d'Arnfreville. En 1367 Fraslin Avenel fut nommé capitaine de Pontorson  Au xive siècle, Guillaume Avenel tenait d'Olivier Paisnel, en Servon, une vavassorie.

 

La seigneurie d'Octeville fut possédée par la famille de Hennot; car on trouve en l'année 1739 des « lettres d'u» nion et d'érection de fiefs et fiefferme, en chàtelleuie, sous » le nom d'Octeville Leslre, en faveur du sieur de Hennot » d'Octeville »

 

Le fief du castel qui avait appartenu à la famille d'Octeville l'Avenel, et avait ensuite passé dans les mains du duc de Coigny, fut, avec le fief et la baronnie de Prétot, réuni et incorporé au duché de Coigny, en vertu de lettres patentes du Roi de l'année 1785.

 

On a signalé à Octevillc-l'Avenel, sur une hauteur, les traces de l'un de ces camps, nommés les castiatix, qu'on lait remonter à l'époque des Romains. Des vestiges d'habitations romaines ont été découverts dans un terrain de la cour d'Octeville.

 

En 1163, Montfaut trouva nobles à Octeville Guillaume d'Octeville et Guillaume Cabourt.

 

En 1598, Roissy y trouva noble Louis de Sainte-Mère-Eglise. . Chamillard, en 1666, maintint à Octeville-l'Avenel, François Cabourt, comme étant d'ancienne noblesse; Louis Le Bourgeois, anobli en 1507, et Robert Doyard qui prouva quatre degrés. Jacques Le Bourgeois, fils de Robert, anobli, avait épousé Jeanne de Sainte-Marie,

 

La paroisse d'Octeville-l'Avenel dépendait de l'intendance de Caen, de l'élection de Valognes et de la sergenterie de Tollevast. Masseville, en 1722, lui compte 158 feux, Dumoulin 141, en 1765, et Expilly 636 habitants. Sa population, en 1871, est de 560 habitants.

 
         
 

@Balade en Cotentin Château d'Octeville l'Avenel

 
         
   
  OCTEVILLE L'AVENEL
  CC 18.09 DU VAL DE SAIRE
   
  Le camp d'Octeville l'Avenel
         
 

Splendide éperon barré, fortification construite par les hommes en aménageant le relief naturel d'un cap pointant dans la vallée de la Sinope. Eperon entouré au nord, à l'ouest et au sud par des pentes inclinées à environ 60° plongeant dans la rivière.

 
     
 

© Eric Leconte 2003

 
     
 

Camp appartenant à la catégorie des éperons barrés, situé dans la vallée de la Sinope. Cet éperon rocheux est d'abord coupé par une levée de terre en forme d'arc de cercle. L'éperon se rétrécissant, un profond et large fossé en joint les deux bords, suivi par un rempart de terre. Vient ensuite, un vaste espace délimité une nouvelle fois par un fossé également suivi d'une levée de terre.

   
 

1 : levée de terre d'environ deux mètres de haut coupant le plateau suivant un axe nord-sud, en son milieu cette levée de terre est coupée par un passage permettant l'accès à l'intérieur du camp. Ce chemin est bordé sur une longueur de 60 mètres. Au nord de ce chemin, une enceinte pentagonale elle-même bordée par un chemin encaissé par un talus. Au nord de cette enceinte, autre chemin permettant l'accès au camp (ne figure pas sur le plan).

2 : à 115 mètres à l'ouest de cette première levée, le plateau se rétréci et est coupé par un fossé large de 10 à 15 mètres et profond de 3 à 4 mètres, précédant un rempart de terre. La longueur de cet ensemble est d'environ 75 mètres. La dénivellation entre le point le plus haut du rempart et le point le plus bas du fossée est d'environ sept mètres. Il est à noter que ce dispositif ne barre pas la totalité de l'éperon, l'espace resté libre est toutefois assez pentu.

3 : 50 mètres après ce dispositif, dernier ensemble fossé-rempart. Ce fossé a une largeur d'environ 10 mètres pour une profondeur d'environ deux mètres, le rempart est encore visible sur une hauteur de deux mètres. Tout comme précédemment, ce système défensif s'interrompt avant l'extrémité sud du plateau. 

 

La superficie de cet ouvrage est d'un peu plus de deux hectares. F. SCUVEE, qui a procédé à ces constatations semble douter de son origine protohistorique et note que l'on pourrait très bien le comparer à une structure semblable située en Allemagne. Il s'agit d'un éperon barré occupé au Moyen Age et présentant effectivement des similitudes avec celui d'Octeville. Mais comme le souligne R. FOSSIER, il est probable que nous soyons en présence d'une fortification-refuge d'époque celtique et qui fut remaniée à différentes époques dans un même but.

Près des Castiaux, au lieu-dit les Forges, existaient auparavant des mines de fer.

 
         
   
  OCTEVILLE L'AVENEL
  CC 18.09 DU VAL DE SAIRE
   
  EGLISE SAINT-MARTIN
         
 

Octeville-l'Avenel. L'église Saint-Martin. Ikmo-ned — Travail personnel

 
     
 

L'église est sous le vocable de saint Martin. Guillaume Avenel, l'homme de confiance de Jean-sans-Terre, donna l'église à l'abbaye de Blanchelande ; la donation fut ratifiée par l'évêque Hugues de Morville. Mais par la suite, l'abbaye rétrocéda la donation à l'évêque tout en continuant de présenter à la cure.

 

La paroisse dépendait, sous l'ancien régime, du diocèse de Coutances, de l’archidiaconé du Cotentin et du doyenné de Valognes.

 

Elle fut donnée au XIIe siècle par Guillaume Avenel à l'abbaye de Blanchelande et dont la tour actuelle fut construite par Jacques Le Bourgeois au XVIIe siècle (en même temps qu'une chapelle Saint Jacques), a connu bien des vicissitudes. Elle eut beaucoup à souffrir sous la Révolution et, pendant la dernière guerre, un bombardement endommagea gravement la nef.

 

D'importants travaux de réfection durent être effectués vers 1898. Une nouvelle restauration s'est imposée en 1950. Elle conserve cependant un beau chœur gothique du XIVe siècle.

 
         
 

Eglise d'Octeville l'Avenel