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HISTOIRE ET ANTIQUITÉS.1857 NOTES HISTORIQUES ET ARCHÉOLOGIQUES LES COMMUNES DE L'ARRONDISSEMENT DE VALOGNES, par M. Renault, MORSALINES.
Morsalines, Mortuœ Salinœ, Morsalinœ, Morsalina.
L'église paroissiale de Morsalines est sous le vocable de la Sainte-Vierge; elle était taxée pour les décimes à 25 livres et dépendait de l'archidiaconé du Cotent in et du doyenné de Valognes.
Le patronage de cette église était en débat dans le cours du XIIIeme siècle, entre l'abbaye de Montebourg et le prieuré de Saint-Côme-du-Mont. Le pape Adrien IV commit Richard de Bohon , évêque de Coutances pour terminer ce différend . La décision de l'évèque dut être favorable au monastère de Saint-Côme-du-Mont; car le Livre noir indique le prieur comme patron de l'église de Morsalines. L'abbé de Montebourg avait la moitié de toutes les gerbes, et sur cette moitié, il payait au prieur de Saint-Côme une rente de 10 sous ; l'autre moitié des gerbes se partageait encore entre l'abbé de Montebourg, qui en prélevait les deux tiers, sur lesquels il payait 30 sous au prieur de Saint-Côme. Le prieur de Révillc, Begis ville prior, avait l'autre tiers des gerbes. Le curé n'avait que l'autelage, qui lui valait 40 livres, et un manoir, et encore devait-il payer sept sous huit deniers pour la débite.
Lors de la rédaction du Livre blanc, le patronage de l'église appartenait encore au prieur de Saint-Côme. Les dimes se partageaient aussi à peu près dans la même proportion entre l'abbé de Montebourg et le prieur de Réville; cependant le curé avait la sixième partie des dimes et tous les produits de l'église. L'abbé do Montebourg avait dans son manoir une chapelle dont le curé avait tous les revenus.
Par suite d'accords faits au XIIeme siècle, l'abbé de Montebourg devait au prieur de Saint-Côme une rente de 10 sous angevins ou de Roumois sur la dime de Morsalines.
En l'année 1665, le patronage était en litige entre le seigneur du lieu et le prieur de Saint-Côme ; la cure valait 600 Gvres.
On lisait, en lettres gothiques, sur une des vitres de cette église:
L'an 1587, le 27 septembre, ceste vitre
a été placée et donnée par noble et discrète personne maître Robert Osbert, doyen et patron de s' Côme du Mont et de Morsalines.
Dans le cours du xm° siècle, on trouve Guillaume de Morsalines au nombre de ceux qui affirmèrent les droits de Jean Bertrand à prendre dans la foret de Saint-Jean, in nemore Sancti Johannis, le bois nécessaire pour son hébergement de Barneville, pour brûler et se clore, ainsi que son droit de pâturage pour ses propres bestiaux.
L'abbesse de Caen avait certains droits à exercer dans la paroisse de Morsalines; ainsi, elle obtint aux assises de Valognes, tenues par le bailli du Cotentin, le lundi après l'Epiphanie de l'an 1334, un jugement qui la maintenait en possession de tous les venons et arrivons en la coste de la mer entre l'eau de Sarre et l'eau du Perrier, courante en la paroisse de Morsalines.
Elle eut aussi à lutter contre les religieux de Montebourg pour le maintien de ses droits ; car un arrêt du parlement de Paris de l'an 1430 adjugea à l'abbaye de Sainte-Trinité de Caen certains poissons, nommés climtderons, trouvés sur le gravage de Morsalines, et condamna tes religieux de Montebourg aux dépens.
Les fiefs, terres et seigneurie de la paroisse de Morsalines, avec le droit de patronage, relevaient de la baronnie de Varenguebec.
Le sieur Avice de Tourville obtint, en 1736, des lettrespatentes portant érection eu nef, sous le nom du fief des Taillis, de douze à treize vergées de bois taillis, situées en la paroisse de Morsalines..
François I", visitant le Cotentin en avril et mai 1532, passa par Morsalines, où il prit goût au cidre du lieu; car on lit, à l'occasion de ce voyage du Roi que « à Morsalines, près la » Hogue en Costentin, il y a une espèce de pommes qu'ils » appellent â'espice, desquelles on fait sidre si excellent qu'il » est par dessus les autres. Le feu grand roy François, passant » par là en l'an mil cinq cens trente deux en fist porter en » barreaux à sa suite, dont il usa tant qu'il put durer . »
Monlfault trouva noble à Morsalines, en 1463, Raoul Hébert.
Roissy , en 1399, maintint dans cette paroisse Louis du Prael, sieur de Morsalines.
En 1666, Chamillard mentionne René Senot, sieur de la Peinlerie, comme noble par quatre degrés.
La paroisse de Morsalines dépendait de l'intendance de Caen, de l'élection et de la sergenterie de Valognes; elle comptait, en 1705, 113 feux et 512 habitants. Sa population, en 1871, est de 439 habitants. |
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