MONTFARVILLE
  CC 18.07 DU VAL DE SAIRE
   
  HISTOIRE
         
 

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vivre.valdesaire.pagesperso-orange.fr

 

Montfarville s'écrivait Morfarville et viendrait d'un nom propre scandinave : Morfar, qui dut être attribué à la paroisse au temps de Rollon. Une autre interprétation étymologique est souvent donnée ; une locution galloise, signifiant " près de la mer ".

 

Le littoral est une grève de galets et de rochers, très fréquentée lors des grandes marées. La commune comprend quatre km de côte et jouit d'un micro-climat bénéfique à la culture légumière, principale ressource de Montfarville.


Autrefois, 150 marins vivaient dans la commune. Plusieurs naufrages eurent lieu sur ce littoral. C'est ainsi qu'on parla longtemps de la " Nuit des Bretons ", cette nuit de Noël 1836 qui vit, dans l'anse de Brévy, la perte simultanée d'une vingtaine de bateaux bretons. De nombreux tailleurs de pierre exerçaient dans cette commune - plus de 70 - au XIXème siècle.

 
 
       
   
 
         
 

Réparties dans les villages voisins, de magnifiques et anciennes maisons construites en granit en témoignent.


Vikings et Anglais ont occupé cette région.


Les Anglais ont laissé une trace architecturale de leur passage jusqu'à la Révolution : des maisons typiques dotées de cheminées extérieures très droites.

En 1369, on comptait trois chapelles dans la paroisse: une chapelle saint-Denis, dont le roi avait le patronage, la chapelle du château et la chapelle de la léproserie. Les lépreux ne pouvaient faire de testament, et le curé officiant héritait de leurs biens, tenu en contrepartie d'administrer les sacrements et la sépulture. Cette léproserie, fondée par Samson Folliot au XIIème siècle, située près de la route d'Anneville à Barfleur, fut sans doute à l'origine d'une " foire aux lépreux " dès le XIIème siècle.

Au XVIème siècle existait, dans le hameau de la Madeleine, un cimetière pour les Huguenots. Deux champs du village s'appellent encore le champ de la chapelle et le champ du malade.

La motte du château-fort de Montfarville, le plus important de la région, est encore visible près du rivage. Parce qu'il défendait comme un bastion l'accès de Barfleur, le château-fort de Montfarville fut pillé, incendié et détruit par les troupes d'Edouard III en juillet 1346.


Près du vieux château-fort, on a découvert l'existence d'un souterrain. La vieille ferme qui domine la motte se nomme le Manoir. Le hameau voisin est celui du Castel, et est constitué d'un alignement de maisons qui forment un demi-cercle, indiquant l'emplacement des anciens fossés.


Ce château appartenait à la famille des Folliot, dont un membre partit avec Guillaume à la conquête de l'Angleterre et reçut des biens dans le Comté d'Oxford. Un autre sire de Montfarville suivit Robert courte-Heuse à la croisade en 1096.


Dans le château des Folliot, Guillaume le Conquérant aurait passé la nuit avant de s'embarquer à Barfleur sur la " Mora ". Cette affirmation relève plus de la légende que d'une vérité historique. Henri Ier y aurait également séjourné avant le naufrage de la " Blanche-Nef ".


Jean-sans-terre est allé plusieurs fois au château de Montfarville et s'y arrêta en l'an 1200 avant de s'embarquer à Barfleur et de quitter définitivement la Normandie.

 
     
 
 
         
 

HISTOIRE ET ANTIQUITÉS.

NOTES HISTORIQUES ET ARCHÉOLOGIQUES

LES COMMUNES DE L'ARRONDISSEMENT DE VALOGNES, par M. Renault,

MONTFARVILLE.

 

Montfarville, Morfarvilla. Montfarvilla. On trouve aussi Morfarville.

 

Il existait, dans la paroisse, en 1369, trois chapelles : la chapelle de Saint-Denis, dont le roi avait le patronage, et qui, d'après le Livre blanc, valait 8 livres de revenu; la chapelle du château, annexée à l'église, et celle de la léproserie, où le curé devait célébrer la messe, le jour de la fête de sainte Madeleine, et y avoir un vicaire.

 

Cette léproserie était située sur le bord de la route d'Anneville à Barfleur. Le Livre blanc de l'évèché contient, en ce qui concerne les lépreux de Montfarville , un passage d'après lequel un lépreux de cette paroisse ne peut et ne doit faire de testament, et quand il vient à mourir ses biens appartiennent au curé : nec potest, nec débet jaceve testamentum. Quando aliquis leprosus defunctus est, reclor débet babere bona dicti defuncti.

 

On trouve qu'en 1210 l'abbé de Montcbourg afferma à Pierre de Morfarville les deux tiers de la foire des lépreux qui se tenait à Montfarville (1). L'abbaye possédait cette foire dès le xne siècle.

 

Sur la liste de la croisade de Kobert Courte-heuse, en 1096, on trouve le sire de Morfarville.

 

La famille Folliot, à l'époque de la Conquête, possédait des biens à Montfarville. Cette famille fut long-temps puissante en Angleterre et en Normandie; plusieurs de ses membres firent des donations à l'abbaye de Montcbourg et à l'IIôtelDieu de Barfleur. Elle se maintint en Angleterre, même après la conquête de Normandie par Philippe-Augusie : ainsi, sous Henri III, Samson Folliot fut gouverneur d'Oxfort et sbérif du comté. Un autre membre, Gilbert Folliot, fut évèque de Londres. Les biens de la famille Folliot, en Normandie, tombèrent dans le domaine du Roi ; car, en 1231, saint Louis donna à Jean de Friscamps, bailli du Cotentin, les terres que possédaient Richard et Samson Folliot. Les Folliot existaient encore dans le Cotentin, à la fin du Xiii" siècle; ainsi, en 1278, Richard Folliot, fils de Samson, confirma à l'abbaye de Montebourg des biens situés à Joganville.

 

D'après le registre des fiefs de Pbilippe-Augufte, Guillaume Lefevre (Faber) avait à Montfarville la quatrième partie d'un fief qu'il tenait du seigneur d'Angoville, et qui dépendait du fief du Neubourg, de feodo Novi Buryi, lequel relevait de la baronnie de Lithaire.

 

Le roi Jean, duc de Normandie, est passé plusieurs fois par Montfarville soit pour aller s'embarquer à Barfleur, soit à son retour de Barfleur. D'après son itinéraire, il y était le 27 septembre de l'an 1200; il y séjourna dans le château les 26, 27 et 28 novembre suivant, ce qui fait ressortir l'importance qu'avait alors le château de Montfarville. Le 23 décembre 1203, le roi coucha au château do Gonneville; ce fut la dernière nuit qu'il passa en Normandie.

 

A la fin du XIVeme siècle, la. Juridiction de la baronnie de la Haye-du-Puits s'étendait sur Montfarville.

 

Le manoir actuel de Montfarville a dû remplacer un château à molle, clos de murs et de fossés, et qui fut détruit en 1356. On sait que les Anglais, dans leurs guerres contre la France, dans le xiv" siècle, pillèrent, brûlèrent et dévastèrent, entre autres châteaux, celui de Montfarville. On remarquait encore, il y a quelques années, les traces des fossés, les restes de la motte de l'ancien château et de sa chapelle, fondée par Guillaume Folliot, vers la fin du xn" siècle. On trouve, dans le courant du xvii* siècle, les Duparc comme seigneurs châtelains de Montfarville.

 

On a découvert, à Montfarville, deux médailles romaines en or, dont une de Néron.

 

Montfaut, en 1464, trouva noble à Montfarville Jean de Belleval.

 

Roissy, en 1599, y mentionne les Lemoigne, anoblis en 1579, et les de Signé.

 

La paroisse de Montfarville dépendait de l'intendance de Caen, de l'élection de Valognes et de la sergenterie du Valde-Saire; elle comptait 247 feux imposables, en 1722 ; 261, en 1735, et 1,180 habitants. Sa population, en 1871, est de 1319 habitants.

 
         
   
  MONTFARVILLE
  CC 18.07 DU VAL DE SAIRE
   
  EGLISE NOTRE-DAME
         
 

L'église Notre-Dame de Montfarville, CPA collection LPM 1900

 
     
 

L'église de Montfarville a été édifiée en 1763 et construite en granit blanc. Elle contient d'exceptionnelles richesses artistiques : une Vierge à l'enfant en pierre polychromée (XII ème siécle), quatre grandes statues en bois de Saint-Paul, Saint-Charles, Saint-Maur et Saint-Jean-Baptiste adolescent.


Cette église s'enorgueillit de très beaux tableaux du paintre Révillais, Guillaume Fouace.18 toiles, représentant des scènes de la vie du Christ, tapissent la voûte et le choeur de l'église.


Ces tableaux sont classés à l'Inventaire des Monuments Historiques.

 

Extérieurement, elle ne paye pas de mine. c'est une Eglise trapue, sans charme particulier, construite dans la pierre du coin: le granit.

Mais quand vous entrez à l'intérieur, tout change. Vous remarquez immédiatement les nombreux tableaux au plafond, peints par Guillaume Fouace, l'autel aux magnifiques dorures, les tableaux en relief du chemin de croix, les vitraux... Une visite à ne pas manquer.

 

HISTOIRE ET ANTIQUITÉS. 1857

NOTES HISTORIQUES ET ARCHÉOLOGIQUES

LES COMMUNES DE L'ARRONDISSEMENT DE VALOGNES, par M. Renault,

MONTFARVILLE.

 

Montfarville, Morfarvilla. Montfarvilla. On trouve aussi Morfarville.

 

Le clocher de l'église de Montfarville sert de guide aux marins dans le passage difficile de l'énorme remous formé par les courants de la mer, et connu sous le nom de raz de Barfleur.

 

L'église paroissiale est sous le vocable de Notre-Dame ; elle était taxée à 70 livres pour les décimes, et dépendait de l'archidiaconé du Cotentin et du doyenné de Saire. L'abbaye de Montebourg en avait le patronage qu'elle tenait de Sanson de Morfarville, qui le lui avait donné vers la fin du XIe siècle, avec la foire, les terres, les dîmes et toutes leurs appartenances. Cette donation fut faite du consentement de Robert du Neufbourg et de ses frères, et confirmée, en 1159, par Richard de Bohon, évêque de Coutances; et ecclesiam de Morfavilla cum feria, et terris et decimts et omnibus ad eam pertinentibus. L'abbaye, d'après le Livre noir de Févèehé, avait les deux tiers de la dime des gerbes, de l'aulelage et des droits d'inhumation; le curé avait le surplus. Lors de la rédaction du Livre blanc," le patronage appartenait encore à l'abbé de Montebourg, et les revenus se partageaient dans la même proportion entre lui et le curé. En 1065, l'abbé de Montebourg était toujours patron de l'église de Montfarville, et la cure valait alors 1,000 livres de revenu.

 
     
 
 
     
 

Jésus et les docteurs de la loi Guillaume Fouace