| Eglise Saint-Nicolas (XVIIe-XIXe) @Le site des clochers de la France
Construite sur un promontoire rocheux au centre d'un cimetière marin, d'allure trapue, il a fallut 223 ans pour l'édifier, du XVIIème au XIXème, l'ensemble est équilibré, de style classique. Son clocher, à la croisée du transept, a perdu sa flèche, supprimée après une tempête en 1763. Un belvédère, servant aussi de poste de guet, a été alors aménagé. La partie plus ancienne est le choeur, entouré d'un démabulatoire, et construit de 1630 à 1637. Puis, devant, les 4 piliers soutenant le massif clocher et les transepts ont été bâtis de 1649 à 1660. Dans le pilier du fond, à gauche, est ménagé l'escalier d'accès au clocher. La nef a été construite de 1830 à 1844. Le cadran solaire installé au-dessus de la baie du transept sud date sans doute de la même époque. Cette nef a été clairement construite dans un style néo-gothique rustaud, en granit. Epaulée par des arcs-boutants passant au-dessus des bas-cotés, elle est éclairée dans sa partie supérieure de baies en arc brisé jumelées et de petites ouvertures dans les trois travées des bas-cotés. Une triple baie plutôt romane éclaire la tribune, derrière l'orgue primé à l'exposition Universelle de 1889, soit, comme il est écrit sur la plaque qui rappelle l'événement, apposée sur l'orgue, "la plus haute distinction pour un orgue". Enfin, en 1853, une chapelle axiale couverte d'un toit en coupole oblongue, à épi, a été rajoutée. Au-delà s'accroche une sacristie dont le toit en croupe se raccorde à celui des bas-cotés du choeur du XVIIe. Dans le transept gauche (nord), les fonts baptismaux et le chandelier pascal sont du XVIIIème, mais la Vierge de Pitié (transept droit), sur un piedestal en maçonnerie, date du XVIe et a été réalisée en chêne. On peut aussi admirer une Visitation , toile de l'école flamande, signée par MAERTENS DE VOS (1532-1603), datant du XVIe et classée monument historique, face à l'autel du transept gauche. Elle a été restaurée avec la patricipation des Beaux-Arts, du département de la Manche, de Pàlerin Magazine et de l'Association des Amis de l'église de Barfleur. Dans le choeur, à droite et à gauche de l'autel se trouve les statues de saint Nicolas et de saint Romphaire, datant du XVIIIe. Le déambulatoire du choeur est garni de stalles en bois. Le vitrail du transept nord, réalisé après 1944, remercie la Vierge pour la protection accordée à Barfleur durant la guerre et la libération sans dommages de la ville. Le vitrail du transept sud montre bien son origine XIXe en rendant hommage à Notre-Dame de Lourdes. | |
| Geoffroy de Monmouth, dans le neuvième livre de son Historia regum Britanniae, fait partir le roi Arthur de Barfleur pour combattre les Romains chez les Allobroges, au VIe. Le livre est écrit entre 1135 et 1138. Aujourd'hui, beaucoup pensent que le nom de Barfleur n'est pas apparu plus tôt qu'au Xe ou au XIe siècles, le r final n'étant qu'un ajout du XVIe siècle. Aujourd'hui encore, dans le dialecte du Cotentin, Barfleur se dit Barfleu et ses habitants sont les barflotais. Pendant toute la période ducale (jusquà 1204, date du rattachement de la Normandie au royaume de France), Barfleur était le port préféré des ducs de Normandie qui étaient aussi rois d'Angleterre. En 1066, la bataille de Hastings marque le début de la conquête de l'Angleterre par les Normands parmi lesquels figurent de nombreux Cotentinais et Avranchinais. Sur le port de Barfleur, devant l'église, fixé sur un rocher, un médaillon rappelle que Guillaume le Conquérant fit sur le Mora la traversée depuis Barfleur piloté par un jeune Barfleurais, Étienne. En 1120, la Blanche-Nef, navire royal, sombra au large de Barfleur avec à son bord le fils du roi Henri Ier d'Angleterre, Guillaume Adelin. Ce naufrage signe le déclin de la préférence ducale. À la fin du XIIe siècle, Richard Cœur de Lion aurait embarqué à Barfleur pour rejoindre l'Angleterre. Jean sans Terre y séjourne entre le 5 et le 10 février 1200, puis entre le 15 et 17 septembre de la même année. En 1346, Barfleur est détruit par les troupes anglaises d'Édouard III, débarquées à la Hougue. En 1865, c'est à Barfleur que fut construite la 1re station de sauvetage sur le modèle des stations britanniques, en raison du danger que représente la pointe de Barfleur. Durant la Seconde Guerre mondiale, Barfleur est liberé le 24 juin 1944 par les troupes américaines sans combat. Le port sera par la suite utilisé pour débarquer du matériel et des vivres. L'église de Barfleur, autrefois au centre de la cité médiévale, voit son cimetière marin ballayé par les embruns. Lors de la démolition du château en 1597, certaines pierres furent réutilisées à la reconstruction d'une partie de l'ancien lieu de culte en ruine. Les vestiges d'un mur de soutènement du fossé de l'ancien rempart lui servirait d'assise. On y trouve les reliques de saint Juste, saint Illuminé et de sainte Marie Madeleine Postel. De nombreux ex-votos témoignent des vies épargnées mais aussi de celles prises par la mer. Dans le déambulatoire droit, juste avant l'actuel chantier visant sa dernière travée, une plaque rappelle que, le 20 juillet 1946, au centenaire de la mort de sainte Marie-Madeleine POSTEL (voire ci-dessous), Monseigneur Roncalli, évêque de Coutances, officia en public accompagné du chanoine fauvel comme prédicateur. Ce dernier devint par la suite évêque de Quimper. L'ensemble de l'église est recouvert de motifs peints sans doute au XIXe : les voûtes, à l'exclusion de celle du choeur, sont peintes en bleu ciel, les murs sont parsemés de motifs floraux et géométriques, la chapelle absidiale est entièrement peinte et abrite au fond, dans le mur contigu à la sacristie, une grotte de Lourdes. A l'entrée du choeur, au-dessus de l'autel, une arcade en bois sculpté soutient une statue du Sauveur. Cet ensemble est appellé perque dans la Manche, poutre de gloire ou TREF ailleurs | |