LE VAST
  CC 17.18 DU CANTON DE SAINT-PIERRE-EGLISE
   
  LA FILATURE DU VAST
         
 

Maisons basses le long de la Saire

 
 

 

 
 

Extrait du livre de Claude Pithois, le Val de Saire,

éditions imprimerie Claude Bellée.

 

Vers 1795, M. Philippe de Fontenillat, négociant à Rouen, acheta la terre du Vast pour y créer une importante filature de coton. Sur ce domaine, traversé par la Saire, existaient quatre anciens moulins, deux à blé et deux à papier. (Des papetiers vinrent de Vire s'établir au Vast vers 1860). M. Fontenillat en détruisit trois, réunit leurs chutes à celle du quatrième et obtint ainsi une chute totale de sept mètres, d'une force de 100 à 150C CV. Il y ajouta un canal de fuite, long de 1400 mètres, bordé d'arbres.

 

L'usine commença à fonctionner en 1803 occupant 600 ouvriers et produisant de 1500 à 1600 livres de coton filé par jour. En 1817, pour augmenter la puissance de l'usine, le fondateur convertit en étangs ou réservoirs près de trois hectares de prairies situées près de son moulin. Il fit aussi beaucoup pour l'amélioration du réseau routier du Vast et des communes avoisinantes. C'est dans son usine que fut installée la première turbine en Europe d'une puissance de 100 CV. Cette filature donna un grand essor à la petite cité. elle en fit pendant près d'un siècle la plus forte commune du canton, avec 1700 habitants, une commune qui possédait un marché quotidien ! Elle entraîna la création d'une foule d'artisanats, aujourd'hui disparus.

 

On construisit le long de la Saire de petites maisons basses pour les ouvriers, maisons qui se mirent dans les eaux de la rivière. L'exploitation de la filature resta dans la famille après la mort du fondateur, décédé en 1827. En 1858, M. Hippolyte de la Germonière, mari de la petite-fille de l'industriel, resta seul à la tête de l'usine. Une gravure de l'époque nous montre la filature, vaste bâtiment de trois étages, flanqué d'une cheminée d'usine.

 

L'exploitation devait se poursuivre jusqu'en 1886, ayant péréclité à la suite des traités de 1860. L'usine fut détruite en 1891. On édifia à sa place le "château" que l'on voit aujourd'hui, construction irrégulière, mais qui séduit par la grandeur de son ensemble et par ses deux pavillons pittoresques qui datent du XVIème siècle