URVILLE-NACQUEVILLE
  CC 14.17 DE LA HAGUE
   
  LES TROIS EGLISES DE NACQUEVILLE
         
 

Crédit photos : Bernard Granier

 
     
 

Article issu des sites;

- © Paroisse Saint Clair Urville-Nacqueville 2014

- © Comité Paroissial Urville-Nacqueville 2014

 

LES TROIS EGLISES DE NACQUEVILLE


La chapelle d'aujourd'hui est en fait la troisième église de Nacqueville bâtie à cet endroit.

 

Il y eut d'abord l'ancienne église démolie en 1902. Le dernier curé de Nacqueville, Albert Hue (curé de 1901 à 1938), écrit "qu'elle était convenable, propre, bien décorée ; mais elle ne présentait aucun caractère artistique". Mais il ajoute qu'elle remontait "parait-il" au XIIIè siècle. La description qu'il en fait et les rares dessins que nous en avons, nous font penser à un modeste édifice de style gothique. Quelques pages plus loin, il ajoute cependant qu'il fit l'objet de réparations conséquentes à partir de 1850.

 

En 1901, Hildevert Hersent, châtelain de Nacqueville, propose de prendre en "charge la démolition de l'ancienne église, la construction de la nouvelle et tous les frais prévus et imprévus". (A la tête d'une entreprise de génie civil, M.Hersent a laissé son nom à de multiples chantiers dans le monde entier, comme la digue "Hersent" à Cherbourg). En quinze jours, l'ancienne église est démolie, pour la pose de la première pierre le 10 août 1902. Et l'édifice néo-gothique, granit de Flamanville, de Gréville et d'Omonville, pierre de Caen, est livré au culte le 11 octobre 1902. Longueur : 36 m. Largeur : 16 m 50 au transept, 7 m 50 dans la nef et dans le chœur. Dix mètres sous les voûtes et la flèche monte à 28 m de haut. A noter le nom de l'architecte, M.Levesque qui entreprit vers 1930, l'agrandissement de l'église de Biville. Plus tard, en 1945, son fils devint curé d'Urville-Hague.

 

Le 4 juin 1944, les allemands firent sauter l'édifice, officiellement parce que le clocher servait de repère aux avions alliés, mais aussi en représailles après de sévères bombardements.

 

Dès 1945, il fut décidé par l'évêché et la préfecture qu'on ne reconstruirait qu'une seule église pour les deux communes. La commune de Nacqueville exigea qu'on construisît à l'emplacement de l'église "Hersent" au moins une chapelle "pour faire les mariages et les enterrements". Une exigence qui fut bien vite acceptée puisque, partout dans le département, lorsque les églises n'étaient pas reconstruites à leur emplacement, on y érigeait un mémorial. (Exemples : Graignes, Saint-André-de-Bohon, Urville-Hague).

 

L'édifice actuel est l'œuvre de deux architectes locaux : MM.Levavasseur et Lebreton. A noter que M.Levavasseur a construit et reconstruit, après la Libération, la Gare maritime de Cherbourg, aujourd'hui la Cité de la Mer. Les vitraux sont de la maison Le Comte à Caen. Cette chapelle fut terminée en 1965.

 

La chapelle de Nacqueville vue par un architecte :


"La chapelle-mémorial se présente extérieurement sous forme d'une succession de triangles étonnants, dus aux fortes pentes et aux dénivelés des toitures de la nef et de la sacristie. Brisé par des lucarnes débordantes, l'ensemble prend des allures de construction nordique. Intérieurement, l'utilisation des matériaux locaux (schiste, granit, bois), les teintes vives des vitraux, la haute charpente lambrissée, ainsi que les proportions intimes du lieu confère à l'ensemble une atmosphère chaleureuse et recueillie".
(Alain Nafilyan in Une Renaissance au 20è siècle, la reconstruction de la Manche).


Sources
:
Albert Hue, Histoire paroissiale de Nacqueville (1909).
Roger-Jean Lebarbenchon, La Hague (1998).
Elisabeth Marie, Une Renaissance au 20è siècle, la reconstruction de la Manche (2011).

AB Septembre 2012

 
         
 

Crédit photos : Bernard Granier