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2012 Mairie de Biville Réalisation CH1 Biville avant l’histoire
Le livre « Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie » signale au XIX ème siècle la présence, entre deux monticules appelés les Huches, non loin du stade actuellement, le restes de deux tombelles, peut-être des tumulus de l’âge de bronze, comme on en trouve dans la Hague, mais qui auraient disparu suite à l’aménagement de la route Biville à Sainte-Croix Hague. | ||||||||||||
Ce livre site également la découverte de monnaies antiques dites de « Trajan » et petit bronze en grand nombre, prés du village du Vinnebus, en un lieu dit « la mine » appartenant à la famille Groult et également la présence de ruines d’habitation et découverte de médailles romaines dans les « mielles » de Biville.
Voilà à peu prés tout avant que l’on voit apparaitre le nom de Biville (Buistot villa) dans une charte , vers l’an 1013 et 1020, retranscrite dans le cartulaire du monastère St Martin de Marmoutier, prés de Tours, sous le règne du duc Richard II de Normandie, par lequel il fait don d’une partie de son domaine dans le pays du Cotentin, dont ses terres à » Buistot ville » aux moines et au vénérable Ebrald, abbé de St Martin, pour le salut de son âme et celle de toute sa famille.
« BUISTOT, BUIVILLA, BIVILLE »
De beaucoup s’interrogent sur les noms de lieux de la Hague et du Cotentin, parfois difficile à prononcer quand on est « horsein », et dont l’origine n’est toujours pas évidente à cerner. Le nom de notre village n’y échappe pas, et pour qui veut un début de réponse il faut remonter au Xème siècle, à la fin de l’empire Carolingien, lors des invasions scandinave et de la formation de la Normandie, pour en trouver une.
Origines Nordiques ou germaniques ? Si ces scandinaves on d’abords été vikings, à la recherche de bonnes affaires et de bonnes terres, ils se sont vite intégrés au pays et constitués de nombreuses propriétés et les deux termes pour désigner ces propriétés, à l’époque, sont le scandinave tot, ou l’ancien norrois topt que l’on peut traduire par « domaine rural, pièce de terre avec habitation » puis latin ou plutôt le gallo-roman villa « domaine rural » et qui vient terminer le nom de Biville, le début étant un anthroponyme (nom de personne) dont l’origine et l’identification a occasionné certaines divergences chez les spécialistes :
Nom de personne francisque Boio, solution préconisée entre autres par Albert Dauzat , Adigard des Gautries et Lechanteur , puis Marie-Thérèse Morlet .
Nom de personne anglo-saxon Boia (forme anglo-saxonne du précédent), envisagé par François de Beaurepaire. Ce dernier, on le sait, a souvent mis l’accent dans ses travaux sur la présence de noms d’Anglo-Saxons dans la toponymie normande. Nom de personne francique Bovin, attesté en Gaule sous la forme latinisée Buvinus, avancé par Ernest Nègre.
Enfin, considérons l’éventualité d’un nom scandinave : en l’occurrence, l’ancien norois Bói , représenté par l’ancien danois et suédois Bo et l’ancien norois de l’ouest Bó, Búi, en tant que nom individuel ou surnom. C’est cette toute dernière variante qui semblerait le mieux convenir. Ce nom repose sur l’ancien norois de l’ouest búi « habitant, résident », dérivé du verbe búa « demeurer, habiter, résider ». Cette solution est rendue d’autant plus probable que la première attestation de ce toponyme, Buistot villa, (vers l’an 1013 et 1020), comporte l’élément d’origine remplacé par ville par la suite. On peut penser que, lorsque que les propriétaires scandinaves avaient besoins des clercs pour leurs actes officiels, baux, ventes, testaments … ceux-ci utilisaient tantôt le terme scandinave tot , tantôt le terme latin villa, pour designer le domaine, et c’est ainsi qu’apparu Buivilla et le toponyme ville si commun dans le Cotentin et en Normandie. Buivilla, c’est au fils des siècles transformé et francisé en Biville. (Boivilla ou Boiville en 1062, Buevilla en 1080 et 1217, Boevilla au 13e s, Buievilla en 1280, ecclesia de Boevilla en 1332, Buevilla 1351/1352 et Biville à partir du 15e s).
Ce type toponymique, dans le sens de « domaine rural de Boio / Boia / Bovin / Bói », se rencontre également en Normandie sous la forme Biéville (une fois dans la Manche, deux autres dans le Calvados), et par trois fois en Seine-Maritime sous la forme Biville et tous ont la même origine, apportée par les « hommes du Nord » qui ont fait souche dans notre région voilà plus de mille ans. | ||||||||||||