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Collection CPA LPM 1900
Texte issu de Groupe de Recherches Archéologiques du Cotentin
Ce trafic qui s’est éteint à la fin du XIXe siècle, a porté sur le tabac, stocké dans des caches domestiques comportant une cruche pour protéger leur précieuse denrée de l’humidité. De nombreuses anecdotes sont parvenues jusqu’à nous mettant en scène fraudeurs et douaniers, « gabelous », le plus souvent à l’avantage des premiers.
Mais au XVIIe siècle, la fraude n’était pas l’affaire de pacotilliers, mais de quelques « grossistes », transportant des textiles, tels le chevalier de Rantot, corsaire-fraudeur à l’époque de Louis XIV, frère cadet du comte de Beaumont. Les caches, beaucoup plus grandes et souvent éloignées des villages, sont de véritables dépendances consacrées exclusivement au stockage de produits importés en fraude. Ainsi, cette structure à peu près ovalaire, en pierres locales montées à sec en encorbellement, quatre grosses dalles plates scellant la construction au sommet et reposant sur des pierres en dépassement. Ses dimensions maximales sont les suivantes : 2,70 x 1,55x 1,85 mètres. Au dessus de la pierre du seuil, percée à la base, l’entrée mesure 1,30 x 0,55 mètre. L’entrée se trouve à quelques dizaines de centimètres au-dessus de la route, sous un petit escalier en pierre menant à un petit jardin, actuellement en herbe. D’autres structures de mêmes types (sauf dans un cas) sont connues à Digulleville, Omonville-la-Petite, Omonville-la-Rogue, Saint Germain des Vaux et Beaumont-Hague, au lieu dit « La Landette ». Quoique modestes, ces caches à produits de fraude témoignent d’une page d’histoire de la Hague.
LA CACHE A PRODUITS DE FRAUDE – DITE CACHE A TABAC Au lieu-dit La-Rue-de-Beaumont, une cache à produits de fraude a été rendue récemment accessible au public avec le panneau explicatif suivant :
La vie a été traditionnellement rude dans la Hague : un sol pauvre sur un socle granitique, une végétation maigre, un climat difficile en raison du vent, une mer capricieuse. Mais les gens de la Hague ont su tirer parti de tout ce que le pays leur offrait : - le littoral de la mer (poisson, crustacés, coquillages) - les épaves (le gravage) qui fournissaient le bois, rare dans le pays, - le goémon, « varech » en normand, « vrai » dans la Hague, utilisé comme engrais pour fabriquer la « soude », - les îles anglo-normandes proches, notamment Aurigny-Alderney, à l’origine d’un trafic rapportant un peu d’argent dans ce pays pauvre. | ||||||||||