AUDERVILLE
  CC 14.02 DE LA HAGUE
   
  HISTOIRE
         
 

 
         
 

Auderville est la commune du cap de la Hague. Très touristique, elle est connue pour le port de Goury, qui abrite la station de la SNSM et son canot le Mona Rigol qui sort par tous les temps , ainsi que le phare de la Hague qui se dresse sur le rocher « le Gros du Raz » à 800 m de la côte. Il balise le courant du Raz Blanchard et le passage de la Déroute entre le cap de la Hague et l'île d'Aurigny. Un canon pointé vers le sud permettait autrefois au sémaphore d'alerter l'équipage du canot de sauvetage.

 

Le territoire communal témoigne, par de nombreux restes de fortifications, de l'importante présence des militaires allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.

 

Le 31 octobre 1823, le paquebot Le Paris, en provenance de New York et à destination du Havre, s'échoue sur les rochers des Camelards. Toute la population se précipite pour sauver passagers et équipages. Parmi eux, se trouvait Jean Lefebvre de Cheverus, évêque de Boston, rentrant en France pour être nommé évêque de Montauban. De santé fragile, un marin le prit sur les épaules et l'amena au presbytère. Il fit l'honneur aux paroissiens de présider la messe de la Toussaint, le lendemain.

 

En 1903, Branly monte le premier mât TSF auprès du sémaphore, mais doit le démonter en l'absence d'autorisation militaire.

 

Le 8 juin 1912, le sous-marin le Vendémiaire (modèle Pluviose) coule par 50 mètres de fond avec ses 24 hommes d'équipage au large de Goury. Sorti pour une simulation d'attaque sous-marine, il est éperonné par le navire Saint-Louis alors qu'il effectuait une remontée, et son épave est emportée par le Raz Blanchard. Une croix au bout du port commémore cet événe-ment tragique.

 

En 2006 a été tourné dans le village le documentaire Paul dans sa vie sur la vie d'un paysan à l'ancienne, Paul Bedel et récompensé d'un FIPA d'argent.

 
 

 
 


Le port de Goury

 
         
   
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  PHARE DU CAP DE LA HAGUE
         
 

CAP DE LA HAGUE

 

Phare du cap de la Hague, sur le rocher dit le "Gros -du-Raz


Premier novembre 1837

 

Feu fixe blanc de premier ordre au sommet d'une tour cylindrique en pierres de taille de 47m de hauteur. Travaux commencés en 1829 sous l'égide de l'ingénieur en chef Morice de la Rue


25 avril 1890

Feu provisoire


31 août 1890

Feu à éclat toutes les 10 secondes


3 septembre 1905

Puissance renforcée et un éclat toutes les 5 secondes, les trois derniers gardiens, Robert Chilard, Lionel Jeanne et Hubert Dejarcy descendent

 

Histoire d'une construction

   
         
 

Le phare de la Hague, situé face au port de Goury (Auderville), est inscrit aux monu-ments historiques. Pour le maire d’Auderville, Alain Dixneuf, c’est un motif de fierté. Le phare est bien sûr un symbole identitaire fort tout comme les paysages de la Hague. Par arrêté du 11 mai 2009, le préfet de Basse-Normandie a considéré que le phare présentait « un intérêt d’art et d’histoire en raison de la qualité de sa composition architecturale néo-classique ». Cette reconnaissance nationale est l’occasion de revenir sur la construction de ce phare, construction qui ne fut pas une partie de plaisir (entre 1834 et 1837).   Le projet de construction d’un phare au cap de la Hague   Dans un rapport, l’ingénieur des Ponts et Chaussées de l’agglomération du nord du département de la Manche, Morice de La Rue, revient sur la construction du phare qui devait signaler aux navigateurs les dangers du fameux Raz Blanchard après de nombreux naufrages. Selon l’ingénieur, le Raz Blanchard est l’un des plus mauvais coins de France. Quand le vent souffle, par grande marée, la vitesse des courants peut atteindre 12 nœuds, c’est-à-dire 23 kilomètres à l’heure. La zone porte bien son nom : le canal de la Déroute.   Il est prévu d’installer le phare de 46 m sur le Gros du Raz, rocher séparé du littoral par un canal d’environ 800 m de largeur. Comme l’indique le rapport de l’ingénieur, il existe de grandes difficultés à vaincre la construction du phare sur le Gros du Raz. Pour se rendre à ce rocher qu’envelopperont des courants d’une violence extrême, la côte voisine ne présente qu’un seul point de départ un peu abrité, le havre de Goury

 

 

 

 
 

On comprendra sans peine que pour naviguer dans des courants dont l’impulsion ressemble à la chasse d’une écluse, il ne faut ni employer de lourds navires, ni compter sur la force si inconstante du vent. L’apport de matériaux ne pourra se faire qu’à l’aide de barques plates et légères, plates pour moins de prises aux courants, légères pour être manœuvrées à la rame. A cela s’ajoute au départ de Goury des installations coûteuses et la fourniture du granit en provenance de Flamanville.

 

L’ingénieur des Ponts et Chaussées précise dans son rapport comment il réussit à vain-cre les difficultés d’implantation et de cons-truction du phare. Lors de l’établisse-ment des ouvriers sur le chantier, ces derniers refusèrent de s’y installer tant les habitants du pays leur avaient répété que le Gros du Raz serait leur tombeau, et qu’aucune cons-truction ne résisteraient aux déferlements.

 

Il fallut donc recourir à un autre expédient pour inspirer aux travailleurs plus de sécurité. Ainsi, une estacade constituée de pieux et dont le plan supérieur ne dépassait que de 0,50 m le niveau des hautes mers de vive eau d’équinoxe, a résisté aux plus violentes attaques, non sans démolition.

 

Parfois même, les déferlements ont couvert la grue toute entière et dépassé son sommet.

 

La construction du phare (1834 - 1837)

 

Le rocher du Gros du Raz, à 1 m environ au-dessus des hautes mers d’équinoxe, présen-tait une surface circulaire de 10 m de rayon.

 

Le phare proprement dit n’avait pas besoin d’une assiette aussi large ; cependant, il est apparu nécessaire pour l’ingénieur Morice de La Rue d’utiliser toute l’étendue disponible en établissant une plate-forme autour du soubassement de la colonne. Pendant la construction, un réduit insubmersible, où l’on pût déposer les ustensiles et les matériaux flottants, était indispensable, et la plate-forme a rempli cette fonction ; en outre, elle présente le double avantage de former une véritable défense contre le choc des lames, et d’offrir aux gardiens un espace moins rétréci que leurs chambrettes, espace où ils pourront au moins marcher et jouir de l’impression de l’air libre et du soleil.

 

L’ingénieur a aussi pensé aux conditions des agents affectés au service des phares. Dans cette optique, il a placé l’escalier dans une cage particulière qui communique avec les différents logements sans les faire dépendre les uns des autres. Cette disposition est convenable car elle rend les chambres plus commodes, et les voûtes de séparation des différents étages sont aussi solides que si elles étaient entières. Chaque pièce contient l’encadrement nécessaire pour admettre un lit, est munie d’une cheminée et reçoit le jour par deux fenêtres. Le massif qui supporte la plate-forme, au milieu de laquelle s’élève le phare proprement dit, est enveloppé par un gros mur dont le revêtement extérieur se compose de pierres de taille de granit ; et qui est formé dans le reste de son épaisseur par de la maçonnerie de moellons. L’intervalle compris entre ce mur et le soubassement de la colonne a été rempli avec des pierres sèches soigneusement arrimées.

 

Le phare proprement dit est entièrement formé de blocs équarris dont les parements extérieurs sont finement taillés et les faces intérieures simplement piquées à la grosse pointe. Les marches de l’escalier hélicoïdal (200 marches) qui règne du bas jusqu’à la chambre de service du phare sont engagées dans le mur de la cage. Toutes les voûtes de séparation des différents étages (10 au total), n’ont été construites qu’après l’achèvement complet de la colonne, le montage des matériaux ayant été opéré par l’intérieur.

 

Pour finir cette description, l’ingénieur rappelle que pendant les trois ans qu’ont duré les travaux, il s’est dévoué sans partage. La récompense de ses efforts a porté ses fruits car la construction du phare du cap de la Hague n’a pas coûté la vie d’un seul ouvrier. Morice de La Rue s’est estimé d’autant plus heureux de ce résultat, que les habitant de la côte ne cessaient de répéter, avant l’exécution des travaux, que le phare du Gros du Raz ne s’achèverait jamais, et qu’après avoir perdu bien des hommes, on renoncerait à cette entreprise.

 

Le phare a été allumé pour la première fois le 1er novembre 1837. Ses derniers gardiens en sont descendus définitivement en mai 1990, deux ans après son automatisation.

 
         
 

Le phare de Goury, Collection CPA LPM 1900

 
         
   

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  STATION DE SAUVETAGE
         
 

 
 

 

 
 

La mise en service du phare  a diminué les risques et donc les naufrages mais ceux-ci restent fréquents.

 

Une société dénommée Société Centrale des Naufragés prend l'initiative en 1865 de doter l'ensemble des côtes de France de moyens d'intervention.

 

En 1870, un canot de sauvetage prend place au port de Goury.

 

Un abri est construit en 1878 (l'actuel office du tourisme).

 

En 1928, le canot à rames est remplacé par un canot à moteur. A cet effet, un abri de forme octogonale sera construit.

 

Celui-ci permet le lancement par deux voies différentes : l'une dirigée vers l'intérieur, l'autre vers l'extérieur du port.

 

Le canot pivote à l'intérieur de l'abri sur une plaque tournante avec rotation sur galets. Soutenu par un chariot, il est lancé sur des rails.

 
     
 

Le Mona Rigolet, du nom de son plus important donateur a pris place dans son nouvel abri en 1990.

 

Ce nouveau canot, de 17 mètres 60 est équipé de 2 moteurs de 350 CV et file à 18 noeuds.

 

 

Figure de proue

Sous le toit on peut également observer une magnifique figure de proue récupérée sur un vieux bateau par des plongeurs.

 

Elle semble veiller sur le canot et l'équipage.

 

Figure de proue

 
     
 

Le canot de sauvetage est prêt à prendre la mer.

 
         
 

La station de sauvetage et le  port de Goury en 1905  Collection CPA LPM