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Benoistville vers 1910 CPA Collection LPM 1900 | ||||||||||||
Textes, et archives : Gilbert Brisset
On ne sait pas très bien ce qui a donné son nom à la commune. On sait seulement que le duc de Normandie Richard II fit don à sa fiancée du domaine dont Benoistville faisait partie. Au siècle suivant, il fut cédé à l'abbaye de Montebourg qui la céda à Richard d'ANGERVILLE.
- La Haule, - Moulin à l'Abbé, - La Maison.
Des anciennes demeures seigneuriales ne subsiste que la "La Maison", propriété de la famille Thiébot; la façade porte l'empreinte de la fin de la renaissance.
Au siècle dernier plusieurs moulins seront encore en service dont la Fétacherie - Bouillon qui sera transformée en laiterie en 1904, celui de l'Eglise sera transformé en teinturerie et le moulin Piquet se verra accolé d'une usine électrique en 1908.
En 1906, aux Pieux un projet d’éclairage public des bâtiments, rues et places est mis à l’étude, la commune des Pieux avait acheté une chute d'eau à proximité du moulin Piquet à Benoistville pour y construire l'usine. L'inauguration des installations donna lieu à de grandes réjouissances organisées par le comité des fêtes en 1908.
Le 19 juin 1944, les Allemands feront sauter le pont sur la grande route ainsi que la passerelle qui permettait de passer à pied pour éviter le gué.
Les ponts et chaussées referont le pont en béton sans couper la route, en creusant au dessous.
Le moulin de l’église qui fut détruit en 1944 avait été transformé en teinturerie. On y teignait les écheveaux de laine du pays. Un séchoir fur construit au bout de la maison en face de l’église. Il s’agissait de lames de bois que l’on manoeuvrait par travées pour créer les courants d’air nécessaires au sèchage. | ||||||||||||
Benoistville l'école vers 1910 CPA Collection LPM 1900 | ||||||||||||
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Textes, issu du site de la mairie
L'église du XIIIème siècle avec son clocher à huit côtés et assis sur une tour carrée, est assez particulier et porte à la base de sa flèche l'inscription suivante
" SAINTE BARBE PRIEZ POUR NOUS"
Sainte Barbe que l'on priait pour conjurer l'orage | ||||||||||||
A l'intérieur on peut y voir, une perche datant du XIIème-XIIIème siècle, une très belle vierge à l'enfant en pierre du XVème siècle, un curieux petit St Fiacre du XVIème siècle, et de chaque côté de l'autel deux statues en bois, une de St Pierre et une de St Eloi du XVIIIème siècle
Ne subsite dans le coeur qu'une crédence datant du moyen-âge. La chaire a été transformée mais une partie est aujourd'hui classée.
Entre 1867 et 1877 les deux voûtes seront refaites. Celles du choeur qui était en bois de style Roman sera refaite en arcs brisés et nervures croisées, en brique et plâtre. | Vierge à l'enfant | |||||||||||
La nef sera refaite en bois style Roman et sera décorée d’écussons ornés d’armoiries. | ||||||||||||
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Avant 1939, une kermesse est organisée pour installer l’électricité et remplacer un vitrail.
Intérieur de l’église
Le 19 juin 1944, les Allemands feront sauter le pont sur la route principale et l’église subira d’importants dégâts. Les travaux de rénovations ne traineront pas. La voûte de la nef en partie détruite qui était en bois ornée d’écussons et d’armoiries sera refaite en plâtre, les murs seront également enduits de plâtre imitant la pierre. Le retable de l’autel cachait une armature de vitrail, il fut enlevé. Le maître-verrier Gabriel Loire de Chartres fut contacté. IL prit en main la direction des travaux et remplaça les vitraux.
L’autel fut exécuté et placé par l’entreprise Giovannon de Flamanville.
Les travaux furent terminés en 1946 et financés grâce aux paroissiens, kermesses, tombolas et quêtes (1 Million de francs à l’époque). Certains vendaient une vache pour payer un vitrail, bel attachement à son église. Elle fut consacrée par Monseigneur Guyot en 1950.
Une revue d’art sacré critiquera beaucoup les travaux jugés trop modernes et choquants. Des erreurs furent commises (comme le décapage des statues polychromes). Les curés de l’époque faisaient un peu ce qu’ils voulaient, on enlevait les statues, faisait disparaître les petits autels etc…
En 1953, on changera les bancs du choeur puis un peu plus tard on fit un petit autel central d’une partie de ces bancs.
Actuellement c’est toujours cet autel qui est utilisé. | ||||||||||||
Benoistville l'école vers 1910 CPA Collection LPM 1900 | ||||||||||||
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La laiterie de Benoitville en 1908, CPA collection LPM 1900 | ||||||||||||
LA LAITERIE TEXTE: GILBERT BRISSET
Une crise frappant la vente du beurre français, les exportations ont considérablement baissé, en particulier celles de la Manche conccurencées par les beurres étrangers. Ces circonstances poussèrent ( sous l’impulsion de Mr Sorel de Grosville ) un certain nombre de cultivateurs à créer une coopérative laitière. | ||||||||||||
Le 23 novembre 1903, une réunion aura lieu sous les auspices du S.A.M ( syndicat agricoles de la Manche ). Sollicité à l’issue de cette réunion Mr Charles Milcent se chargera d’une mission près des coopératives de Charentes récemment constituées.
Il regroupa autour de lui une cinquantaine de cultivateurs qui constituèrent par la suite le noyau de la coopérative. Les statuts furent adoptés et servirent de modèle aux autres coopératives. La première coopérative laitière de Normandie voyait le jour à Benoistville. Un vieux moulin ( de Bouillon ) retint le choix des administrateurs. Il fut transformé en très peu de temps et le 2 décembre 1904, la laiterie se trouva en état de fonctionner.
En 1904 – 126 coopérateurs En 1909 – 585 coopérateurs En 1913 – 613 coopérateurs
Au concours général de Paris, le beurre de Benoistville se classera premier avec une sérieuse avance sur ses concurrents charentais. Dans les années qui suivirent, plusieurs médailles d’or lui seront décernées. | ||||||||||||
Le lait écrémé était rendu aux producteurs pour l'élevage. Une clause des statuts assurait le bétail contre la mortalité. Une cariole portait le beurre à la gare de Couville. Le ramassage se faisait par des voitures à chevaux puis progressivement par des camions dans des bidons de 20 litres en fer étamé qui pesaient. (7 Kg). Ils furent remplacés des années plus tard par de plus légers en aluminium et d'un poids de 3 Kg.
La guerre de 1914-1918 entraînera un ralentissement de l’activité et modifiera profondément son fonctionnement et son caractère de coopérative car elle fut confiée a un industriel M.Grillard. La progression reprendra après la guerre pour atteindre: En 1939 : 566 coopérateurs En 1949 : 603 coopérateurs En 1956 : 800 coopérateurs
Elle ne trouvera sa forme de coopérative qu’en 1949.
Elle n’aura jamais cessé de s’adapter et de se moderniser, mais en 1949 de nouveaux travaux s’imposeront en raison de la quantité toujours croissante du nombre de litres de lait collectés : 2 300 000 litres en 1905 7 000 000 litres en 1949 | ||||||||||||
Sous l’impulsion de son nouveau président Mr René Thiébot, le conseil d’administration décidera de l’agrandissement de la laiterie. Une demande de permis de construire sera accordée en 1950, assortie de certaines recommandations concernant le respect de l’environnement et de la qualité de l’eau servant à la fabrication du beurre.
Sur ce dernier point, il n’y avait aucun problème car la source à côté de l’usine était de parfaite qualité. La laiterie étant limitée par la route d'un côté et de l’autre par la rivière, l’extension ne pouvait se faire qu’en hauteur. Une surélévation fut entreprise, tâche difficile, car l’activité ne pouvait s’arrêter, il fallut donc procéder par étapes.
Les travaux furent terminés en 1954 et le 4 septembre de cette même année eut lieu le 50ème anniversaire de la coopération laitière. Un banquet organisé à Diélette réunit toutes les autorités départementales et nationales.
Le matériel de plus en plus performant permettra de traiter chaque jour en période de pointe 40000 litres de lait en 2 heures. | ||||||||||||
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