Portbail / Gouey: deux agglomérations en un
Par Jean Barros historien
Portbail et Gouey ne forment plus qu'une commune depuis 1818. Les deux paroisses avaient fusionné en 1803 ( réorganisation des paroisses suite au concordat ). La paroisse N.D. de Portbail fut rétablie, à titre de succursale par ordonnance du 14 janvier 1827. La fusion des deux paroisses fut de nouveau réalisée, définitivement cette fois, en janvier 1909. Le plan donnant les limites de Portbail et Gouey a été dressé en 1818, à l'occasion de la fusion des deux communes. L'église Notre-Dame, avec les bâtiments de l'ancien prieuré et les maisons situées en bordure du havre forment une enclave dans la commune de Gouey. Le manoir de Montfiquet est une enclave partie sur Gouey partie sur Portbail.
Les deux églises, Notre-Dame de Portbail et Saint-Martin-de-Gouey, sont proches ( 250 mètres environ ), de cette situation vient le dicton: " Entre Portbail et Gouey Il ne croit ni herbe ni bled "
L'église Notre-Dame, dans son enclave au bord du havre, est excentrique par rapport au territoire de Portbail; par contre, la chapelle Saint-Siméon occupe une position plus centrale. Ainsi on s'explique plus aisément l'indication du Livre Noir du diocèse de Coutances ( rédigé dans la deuxième moitié du XIIIème siècle ):
" ... le curé célébrait, pendant la semaine, dans une chapelle située loin de l'église paroissiale,
dans les limites de la paroisse; et les paroissiens, à cause de sa proximité,
y venaient assister au service divin ... "
Les formes anciennes du nom de Portbail sont: Portus ballii ( chroniques de Fontenelle, 746-753 ); Port Bahil ( Dotalitium Adelae, 1026-1027 ).
Il est possible d'identifier dans le deuxième élément du nom le latin tardif " ballium " qui, avec son dérivé " balliolum ", signifie cour ou enclos. Le nom de Gouey représenterait celui du domaine gallo-romain " gaudiacum ", formé avec le nom d'homme latin ( de type chrétien ) " Gaudius ", issu du latin gaudium= joie. Les formes anciennes du nom sont " Goie " ( XIIème siècle ) et Goe ( vers 1175 et vers 1280 ). En ce qui concerne l'agglomération de la période gallo-romaine ( vicus ), les découvertes archéologiques faites depuis le début du XIXème siècle permettent de la situer sur l'ancien territoire de Gouey avec cependant les exceptions de l'édifice ( villa? ) avec installation de chauffage par hypocauste découvert en 1968 sous le sol de la nef de l'église Notre-Dame ainsi que les vestiges découverts en 1956 et reconnus comme étant ceux d'un baptistère paléo-chrétien. Ces deux édifices et les terrains les contenant constituent l'enclave de Portbail dans le territoire de Gouey.
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