PORTBAIL
  CC 12.09 COTE DES ILES
   
  EGLISE SAINT-MARTIN de GOUEY
         
 

Église Saint-Martin de Gouey

 
     
 

L'église Saint-Martin

Par Jean Barros   historien

 

L'église Saint-Martin est aujourd'hui l'église paroissiale de Portbail; elle était autrefois l'église paroissiale de Gouey, l'église Notre-Dame étant l'église paroissiale de Portbail.


Portbail et Gouey ne forment plus qu'une seule commune depuis 1818; la paroisse Notre-Dame de Portbail fut rétablie à titre de succursale en 1827. La fusion des deux paroisses fut de nouveau réalisée, définitivement en 1909.

 
     
 

Dans la soirée du 16 au 17 juin 1944, l'aviation alliée bombarda Portbail: plusieurs maisons furent détruites et l'église Saint-Martin fut incendiée. C'est seulement le 15 septembre 1956 que l'église, restaurée, fut rendue au culte. L'essentiel de la structure de l'église avait résisté aux destructions: une grande nef et un choeur à chevet plat, un clocher au nord, un bas-côté au sud.


L'édifice, remanié à différentes époques, a conservé une partie de sa construction romane dans le mur nord de la nef, le portail à l'ouest qui s'abrite sous un porche, le pignon ouest.

 

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Le porche a été édifié au XVème siècle.  L'arc  du portail repose sur deux piliers de triples colonnettes surmontées par autant de chapiteaux au décor très primitif: tête d'homme barbu, tête ailée, tête grossière, personnage à grosse tête écartelé dans un cercle.


Des niches aménagées dans les murs du porche abritent deux statues trouvées dans les murs lors des travaux de 1955-1956: à gauche, une charité de Saint-Martin, oeuvre en pierre du XIVème siècle, à droite une Piéta, oeuvre en pierre du XVIème siècle

 

Le clocher, avec sa toiture à bâtière et sa fenêtre en lancette, est daté du XIVème ou du XVème siècle. Le mur nord de la nef a conservé ses modillons romans; têtes grotesques, animaux, têtes d'animaux, motifs géométriques.

 

Le bas-côté, ou chapelle sud, est constitué de six travées rythmées parsix fenêtres en tiers-point et sept contreforts. L'ensemble est voûté sur croisées d'ogives dont les arcs aux moulurations prismatiques retombent directement sur des piliers sans chapiteaux ( XVème siècle ).


La nef, telle qu'elle existe maintenant, semble résulter de deux campagnes de construction distinctes: l'une romane vers l'ouest, l'autre gothique vers l'est. Ces deux parties sont séparées par un arc triomphal et tiers-point. L'ensemble est couvert d'une voûte en bois édifiée lors de la restauration de 1955-1956


L'actuelle chapelle baptismale, située sous la tour, s'ouvre sur la nef par un arc en tiers-point, elle abrite les statues des diacres saint Etienne et saint Laurent ( pierre, fin du XIVème siècle ).


Sur le mur du choeur, dans des niches, statues de Saint-Lô et de saint Martin ( bois décapé, fin XVIIème ou début XVIIIème siècles ).

 

Les vitraux modernes s'harmonisent parfaitement avec le décor sanctuaire.

 

Le vitrail ouest du bas-côté sud illustre le " merveilleux évènement de 747 " relaté dans la chronique de l'abbaye de Fontenelle ( Saint-Wandrille ): le flot déposa sur le rivage de Portbail une embarcation dans laquelle on découvrit un reliquaire en forme de tour contenant un manuscrit des évangiles et des reliques de saint Georges.

 

Quatre pierres tombales, autrefois dans le pavé du choeur, ont été déplacées à l'extérieur de l'église. Les inscriptions sont aujourd'hui effacées. Une d'entre elles était la pierre tombale de Pierre Vivien, seigneur du Dicq, décédé au XVIIème siècle, l'autre était celle de Gilles Poërier, seigneur de Dicq, décédé en 1665.


Sous le porche, une pancarte, aujourd'hui quasiment illisible, porte l'épitaphe Me Henry Vautier, curé de Gouey, inhumé près du portail de l'église le 20 avril 1743.

Le calvaire de l'ancien cimetière de Gouey a été déplacé au chevet de la sacristie.

 

Le cimetière qui occupait tout l'emplacement de l'actuelle " place aux arbres " a été désaffecté au début du XIXème
siècle.

 

Le patronage de l'église Saint-Martin de Gouey appartenait à l'abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte.

 

L'abbé de Saint-Sauveur avait le droit de présentation d'un prêtre à la nomination de l'évêque lorsque la cure était vacante et percevait les grosses dîmes.


Le curé percevait seulement " menues dîmes ". Jusqu'à la fin du XVème siècle, ou au début du XVIème siècle, la grange de dîmes de l'abbaye était bâtie au voisinage de l'église Saint-Martin.

Elle fut ensuite transférée ( avant 1526 ) au village de " La Grange de dîmes " ( situé sur l'actuelle D 332 ).

 

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