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PORTBAIL Annuaire du département de la Manche, année 1867, Article de Mr Renault
La commune de Portbail renferme dans sa circonscription les deux anciennes paroisses de Portbail et de Gouey.
Porihatié-Portus Bali, Ballia.
L'église paroissiale de Notre-Dame de Portbail est du XIeme ou du XIIeme siècle ; on y reconnaît encore plusieurs caractères de l’architecture romane, et notamment, à l’extrémité occidentale, un reste de muraille avec des briques de grande dimension. L'abbé de Lessay en avait le patronage que l’Abbaye tenait d'Anquetil de Claids, qui le lui avait donné avec plusieurs autres églises : el ecclesiam sancte Marie de Portebalio.
Guillaume, comte de Sussex, par une charte, sans date, mais qui doit être de la fin du XIIeme siècle ou du commencement du XIIIeme, confirme à l'abbaye de Lessay la donation de l'église de Portbail par Anquetil de Claids, avec les dîmes et les aumônes qui, dans la paroisse, dépendent de l'honneur (baronnie) d'Aubigny : et ex dono Anquetilli de Cleis et Roberti, filii sui Ecclesiam sancte Marie de Porluballio Um decimis et elemosinis que in eadem parrochia sunt de honore Albineii .
L'église de Portbail payait pour décimes 45 livres et dépendait de l'archidiaconé du Bauptois et du doyenné de Barneville.
Il y avait à Portbail, dans le XIVeme siècle, deux chapelles; l'une, dédiée à saint Michel dans le cimetière ; l'autre était sous le vocable de saint Simon. Elles n'avaient aucuns revenus, non sunt dotale, dit le Livre blanc. Celle dernière fut dans un temps très fréquentée par les pèlerins. Suivant une tradition, saint Simon y avait vécu comme ermite.
Le patronage de l'église de Portbail appartenait à l'abbaye de Lessay. L'abbé et le curé se partageaient par moitié les dîmes et l'autelage. |
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Avant la rédaction du Livre noir, il y avait eu près de l'église paroissiale, dans le manoir de l'abbé; des religieux qui officiaient dans cette église. Le curé, pour la plus grande commodité des paroissiens, allait dans la semaine célébrer l'office dans la chapelle saint Simon, placée aux limites de la paroisse. Ces religieux desservaient aussi un hôpital à Portbail, et tenebant hospitalitatem in hoc loco. Hais lors de la rédaction du Livre noir, il n'y avait plus ni religieux, ni hospice, et rarement dans la semaine on officiait dans l’église de la paroisse.
Il y avait eu à Portbail une très-ancienne abbaye ; car Richard III, duc de Normandie, affecta à la dot de sa fiancée, une abbaye nommée Portbail, auprès de la rivière de Gèrefleur, avec un petit port : abbatiam nec non quœ appellatur Portbail, quœ siia est super aquam jorfluctum cum portu.
Cette maison religieuse qui possédait un petit fief à gage plége avec certains droits seigneuriaux, devint plus tard un prieuré de Bénédictins dont les biens furent donnés à l’abbaye de Lessay qui nomma à la cure et au prieuré. Ce prieuré, qui s'est maintenu jusqu'à la révolution^ payait pour décimes 56 livres. |
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Le prieur et le curé se partageaient la dîme des blés, des légumes et une partie de Fautelage. Le curé avait en outre des produits en nature, entre autres 2 boisseaux de froment, mesure de Barneville.
En 1665, l'abbé de Lessay, patron de l'église, avait encore la moitié de la dîme, et la cure valait alors 400 livres.
Gouey. Ecclesia de Goe, Quoique l'ancienne paroisse de Gouey soit aujourd'hui réunie à la commune de Portbail, elle n'en a pas moins conservé son titre ecclésiastique. Elle datait du XIeme ou du XIIeme siècle et avait dû être bâtie avec des pierres et des briques, provenant de constructions romaines. Elle était sous le vocable de saint Martin. L'abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte en avait le patronage.
L'abbé avait toute la dime de la paroisse, excepté sur le territoire de Gruice, où elle appartenait au curé qui avait en outre l'autelage, un manoir et les aumônes, lui valant environ trois quartiers de froment. D'après le Livre noir, la cure valait 30 livres et la part de l'abbé s'élevait à 76 livres.
Lorsque le Livre blanc fut rédigé, l'abbé de Saint-Sauveur était encore patron. Il percevait les dîmes sur une certaine partie de la paroisse ; sur d'autres il partageait avec l'abbé de Lessay, les curés de Portbail, du Mesnil et le prieur de Portbail. Le curé avait encore des revenus en nature, entre autres 1i boisseaux et demi de froment, mesure de Gouey, ad mensuram de Goe.
En 1665, l'abbé de Saint-Sauveur était seul décimateur, et le curé était réduit à la portion congrue.
L'église payait pour les décimes 36 livres, et dépendait de l'archidiaconé du Bauptois et du doyenné de Barneville.
On comptait à Gouey deux chapelles : Tune, sous le vocable de saint Pierre, était dans le cimetière; l'autre était au presbytère, placée sous Tinvocation de saint Médard (Medardus). |
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Antiquités romaines.
— Portbail et Gouey ont dû être l'emplacement d'une station romaine, nommée Grannonum, et signalée par la Notice des dignités de l'Empire, comme se trouvant sur les côtes de la Manche et comme ayant une garnison. Portbail renferme dans son territoire les restes d'un aqueduc souterrain qui apportait l'eau d'une source ou fontaine dite Jeannetot. On y a trouvé des restes de constructions romaines importantes avec des briques de grande dimension, des médailles, des fragments de marbres, des poteries, des sarcophages en tuf, des débris de placage, couverts de peinture.
Gouey a aussi fourni beaucoup d'objets pareils à ceux découverts à Portbail. Entre Gouey et Portbail, on a trouvé un cercueil en tuf dans lequel étaient des monnaies du XVIeme siècle.
Portbail parait avoir eu une grande importance sous la domination romaine ; son port était alors très-fréquenté.
Plusieurs voies romaines aboutissaient à Portbail; une d'elles qui, au moyen- âge, a conservé le nom de Voie Romaine» conduisait du port d'Omonville-la-Rogue à Portbail-Gouey.
Faits divers.
En 1235, lors du partage du comté de Mortain, Louis IX se réserva Gouey (Goe).
En 1439, il se tenait le dimanche, dans le cimetière de Gouey, un marché qu'on transféra au samedi.
Le Roi y autorisa deux foires en 1454, l'une le 2 avril et l'autre le 28 octobre.
En 1593, Lôobin du Saussey était seigneur de Portbail et de Barneville.
Nicolas du Bouillon, écuyer, sieur de Gouey, était en 1597 lieutenant-général au bailliage de Saint-Sauveur-Lendelin.
En 1463, HoQt£aat trouva noble à Portbail, Jean Fle<ruet, et Roissy, en 1598, trouva noble à Gouey, Guillaume de Bfiroy.
En 1666, Chamillard reconnut nobles à Portbail et d'ancienne noblesse, François de HontBquet. Guillaume du Pert, Gilles, Jacques et Antoine Poërier, sieurs de Gouey, prouvèrent quatre degrés et furent maintenus.
Il reconnut nobles à Gouey Thomas et Jacques Griseline, dont la noblesse remontait à 1 450 ; Nicolas de Briroy, sieur de la Comté et du Gris, Jean de Glatigny, sieur de Villodan et Nicolas-Baptiste Jouhan, qui prouva quatre degrés.
Portbail fut dans un temps le siège d'une lieutenance d'amirauté ; on y comptait de nombreuses salines.
Gouey et Portbail relevaient de l'intendance de Caen, de l'élection de Valognes et de la sergenterie de Beaumont. Portbail. en 1722. comptait 107 feux imposables, 131 en 1726 et 1765. et 690 habitants, en 1762-70. Gouey comptait 137 feux imposables, en 1722, 131, en 1726, 113, en 1765. et 590 habitants, en 1762-70. La population réunie de ces deux localités est, en 1867. de 1864 habitants |
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