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Les trois moulins, CPA collection LPM 1900 | ||||||||||
Les trois moulins Louis LELIEVRE
Ils sont là, trois guetteurs immobiles et muets Noyés dans des lambeaux de lande. Des fougères rougeâtres viennent lécher leurs pieds. Il n'est personne qu'on y attende.
Je viens les saluer en cette fin d'automne. Il fait presque nuit à midi. Ciel bas, herbes luisantes et flaques d'eau, tout donne Une douce mélancolie.
Depuis longtemps déjà ils ont perdu leurs ailes. Plus de meunier et plus de blé ! Plus de chariots montant ici entre ridelles La riche moisson de l'été.
Dressés l'un près de l'autre, et pourtant solitaires, Ils songent à la vie qui a fui. Un étrange silence recouvre cette terre Toute imprégnée d'ombres et de pluies. | Fantômes de moulins Nicolas REMON
Fantômes de moulins, vous les trois ci-devant Qui, à longueur d’année, faisiez des étincelles, Tourniez jusqu’au couchant et dès soleil levant, L’impitoyable temps vous a rogné les ailes !
Fantômes de moulins, vestiges émouvants, Vos pierres desserties aujourd’hui s’amoncellent Sur la lande déserte où je vais souvent Votre vieille carcasse efflanquée qui chancelle.
Fantômes de moulins, en vous apercevant, Il ma prend des envies de vous remettre en selle ! Mais qu’y puis-je si vous n’êtes plus dans le vent, Victimes du progrès qui fait toujours du zèle !
Fantômes de moulins, ô vous les survivants D’une époque enterrée, si éloignée de celle D’à présent, pour vous voir j’aurais dû naître avant ! Et j’ai des nostalgies qu’au fond de mois je cèle. | |||||||||