CANVILLE-LA-ROQUE
  CC 12.03 DE LA COTE DES ILES
   
  LE CHATEAU D'OLONDE
         
 

 - Le château d'Olonde. Ed. F. Gosselin

 
   
 

A l’origine, château-fort construit sur une motte féodale entouré de douves et de murs dont certaines parties subsistent, il appartenait aux seigneurs de Canville et d’Olonde. Démoli en 1204 sous Philippe Auguste puis reconstruit sur l’ancienne motte féodale, les ruines actuelles et les éléments restés debout sont encore impressionnants. Les fenêtres à croisées de pierre, les tourelles en encorbellement avec leurs toits coniques évoquent le XVIe.

 

Des ouvertures de défense sont pratiquées dans les tours. Le manoir qui a été restauré dans le corps principal de bâtiments a encore très belle allure. Il appartient toujours à la famille d’Harcourt. On ne s’étonnera pas que Barbey d’Aurevilly en ait fait le cadre d’une de ses plus grands romans, Une histoire sans nom. Barbey d’Aurevilly nous fait vivre l’histoire inqualifiable « ni diabolique, ni céleste mais aussi sans nom » d’une demoiselle d’Olonde enlevée par un capitaine au régiment de Provence, stationnée à Saint Sauveur-le-Vicomte et qui revient habiter son château pour échapper à la honte et au déshonneur en pleine Révolution Française :

 

« La baronne de Ferjol, de son nom Jacqueline-Marie-Louise d’Olonde, s’était éprise du baron de Ferjol, capitaine au régiment de Provence (infanterie), dont le régiment, dans les dernières années du règne de Louis XVI, avait fait partie du camp d’observation dressé sur le mont de Rauville-la-Place, à trois pas de la rivière la Douve et de Saint-Sauveur-le-Vicomte, qui ne s’appelle plus maintenant que Saint-Sauveur-sur-Douve, comme on dit Strafford-sur-Avon. Ce petit camp, dressé là en prévision d’une descente des Anglais sur la côte qui menaçait alors le Cotentin, n’était composé que de quatre régiments d’infanterie, placés sous le commandement du lieutenant-général marquis de Lambert. Ceux-là qui auraient pu en garder le souvenir sont morts depuis longtemps, et l’immense bruit de la Révolution française, passant par-dessus cet infiniment petit de l’Histoire, l’a fait oublier. Mais ma grand’mère, qui avait vu ce camp, et qui en avait reçu somptueusement tous les officiers chez elle, en parlait encore dans mon enfance avec l’accent qu’ont les vieilles gens, quand ils parlent des choses qu’ils ont vues. Elle avait fort bien connu le baron de Ferjol, qui avait tourné la tête à Mlle Jacqueline d’Olonde, en dansant avec elle, dans les meilleures maisons de Saint-Sauveur, petite ville de noblesse et de haute bourgeoisie, où l’on dansait beaucoup alors. »

 

Enfin, le château d’Olonde a peut-être été le cadre de l’enfance de Marie de France, poétesse qui a vécu au XIIe siècle et qui représenta «  la quintessence de la poésie courtoise médiévale en portant à la perfection la technique des « lais », petits poèmes » romantiques sur des sujets inspirés de la littérature traditionnelle bretonne.

 
 

 

 
 

 

 
 

  Le château d'Olonde, CPA collection LPM 1930

 
     
 

  Le château d'Olonde, photo2010