VARENGUEBEC
  CC 11.20 DE LA HAYE-DU-PUITS
   
  HISTOIRE & EGLISE
         
 
 
 

 

 
 

Histoire de la commune

 

Pendant la période révolutionnaire, la commune fut rattachée au canton de Prétot.

 

Sous l'ancien Régime, la paroisse relevait du bailliage secondaire de Carentan et du grand bailliage du Cotentin ou de Coutances. Elle dépendait de l'élection de Carentan, de la généralité de Caen. Elle dépendait de la sergenterie de Varenguebec.

 

La sergenterie

 

Siège d'une sergenterie1 qui comprenait, en 1735, 6 paroisses : Appeville, Creteville, Prettot, Beuzeville-en-Bauptois, Varenguebec, Neufmesnil. Ces paroisses faisaient partie du ressort de l'élection de Carentan, de la généralité de Caen.

 

La baronnie

 

La baronnie de Varenguebec que nous avons vue aux mains de Raoul de Gacé, l'un des tuteurs de guillaume-le-Batard, passa à sa mort, dans la seconde branche de la même famille, dite de Reviers-Vernon, Mathilde de Vernon la porta en mariage à Richard de la Haye-du-Puits, le fondateur de Blanchelande. Gilette, leur fille, la porta en mariage à Richard du Hommet. Julmienne du Hommet, dernière héritière, la porta en mariage à Robert de Mortemer, qui mourut en 1277. Jeanne, sa fille, la porta en mariage à Guillaume Crespin, maréchal de France. Jeanne, leur petite fille, la porta en mariage à Guillaume de Melun, comte de Tancarville. Des tancarville, elle passa par un autre mariage dans la famille d'Harcourt. Jeanne d'Harcourt, dernière héritière, la légua, en 1488, à François d'Orléans, son cousin. Léonor d'Orléans la céda en 1563 à François de Rothelin, son frère naturel. François de Franquetot, duc de Coigny, l'acheta vers 17402.

 

L'église

Abbé LECANU, Coutances, 1878,

Histoire du diocèse de Coutances et d’Avranches

 

L'église est sous le vocable de saint Martin.

 

Déjà Guillaume de Baudreville avait donné à l'abbaye de Lessay, du vivant du Conquérant, une partie de l'église. Richard de la Haye-du-Puits et Mathilde de Vernon, son épouse, dame de Varenguebec, lui donnèrent le reste, ainsi que l'église Saint-Michel-du-Bosc, dite aussi chapelle de la Raulière. L'abbaye donna cette même église au prieuré de Saint-Michel, lors de sa fondation, et elle devint ainsi la première église des religieuses. L'abbaye de Blanchelande fut construite en partie sur Varenguebec.

 

La paroisse dépendait, sous l'ancien régime, du diocèse de Coutances, de l’archidiaconé du Bauptois et du doyenné de Saint-Sauveur-le-Vicomte.

 
     
 

ANNUAIRE DU DÉPARTEMENT

ANNEE. — 1858.

VARENGUEBEC.

 

Varenguebec, Warengebek, Warembek, Warengebec, Varengebec. Telles sont les différentes dénominations sous lesquelles est désignée la baronnie de Varenguebec. Càssini indique sur sa grande carte , dans la paroisse de Varenguebec, une rivière nommée Houllebec, un ruisseau appelé Filbec, et un pont dit le pont Colbec. D'après des renseignements recueillis sur les lieux, ces indications sont en partie erronnées. Dans un ravin coule le ruisseau Colbec, qui divise Varenguebec de Vindefontaine. D'un côté de ce ravin, sur Varenguebec, il existe une butte nommée indifféremment la Butte Sauvage, la Butte des Lieurs, la Butte Bertrand. Cette butte, très-étendue, parfaitement ronde, et entourée de fossés, était, il y a quelques années, couverte d'arbres. De l'autre côté de ce ravin, sur Vindefontaine, se trouve un bois taillis, appelé le bois Colbec. Ce mot Colbec, en langue tudesque , signifie passage de la Bulie ; et le mot Varenguebec, composé des trois mots toare, bataille, inge, champ, et bec, butte, veut dire butte du champ de bataille.

 

Suivant d'autres étymologistes, Waren serait un nom propre ; quant au mot bec, il signifierait dans le langage celtique une langue de terre au confluent de deux rivières. On trouve ce mot appliqué ô plusieurs localijtés normandes traversées par un petit cours d'eau : Beeus dicitur veterum Gallorum seu Danorum lingua, aquœ cursus in alium fluvium intrans .

 

L'église de Varenguebec n'offre aucun intérêt. Elle se compose du chœur, d'une nef principale, et, au nord, d'unbas-cété ou nef latérale qui, lors de son adjonction, fut mise en communication avec la grande nef par cinq arcades cintrées. Les feoétres qui éclairent Téglise sont sans caractère.

 

Le mur absidal est droit, et se termine par un fronton triangulaire.

 

On remarque dans le mur méridional du chœur trois portes bouchées : deux sont cintrées, la troisième est à simple ogive

 

Une tour carrée et moderne est placée à rextérienr , au nord de l'église. Elle se termine par une petite flèche à huit pans, à la naissance de laquelle il existe une galerie.

 

L'église est sous le vocable de saint Martin. Elle payait une décime de 40 livres et dépendait de l’archidiaconé du Bauptois et du doyenné de Saint-Sauveur-le Vicomte. L'abbaye de Lessay en avait le patronage. Cette église lui avait été donnée par Richard de la Haye, et Mathilde deVernon, sa femme, dame de Varenguebec; et, en 1186, elle lui avait été confirmée par le pape Urbain III, ainsi que celle de Sakit-Michel-des-Bois : Ecclesiam de Warengebech cum decimis et aliis pertinentiis suis ; ecclesiam sancH Michaëlis de nemore cum decimis et omnibus pertinentiis suis.

 

Lorsque le Livre noir fut rédigé, l'abbé de Lessay perce- vait deux gerbes sur le flef du Roi ; le curé avait la troisième avec l'autelage ou le casuel. Le chapitre de Coutances dîmait seul sur les novales du Comté. Le curé avait un manoir sur une terre d'environ un demi-acre ; sa cure lui valait alors 40 livres, et la part de l'abbé était de 23 livres.

 

Dans le cours du XIIIeme siècle, Guillaume Crespin, seigneur de Dangy prétendit avoir des droits sur l'église de Varenguebec ; mais, par une lettre , datée de Rouen , le 17 mai 1271, il annonça à Jean de Chevreuse , bailli du roi en Cotentin, ' qu'il renonçait à ses prétentions : le bailli, à l'assise qui se tint à Carentan , le 22 mai , donna aux religieux de Lessay acte de ce désistement .

 

Lors de la rédaction du Livre blanc, l'abbé de Lessay et le chapitre se partageaient les dîmes; mais, sur celle des gros fruits, le curé percevait, chaque année, au synode d'automne, 60 sols ; il percevait aussi les menues dimes et les oblations. Il avait un manoir presbytéral sur une terre aumônée, annexée à l'église, et deux poules de rente annuelle. Il payait pour droit de visite trois sols et quatre sols pour la chape de l’évêque. Il y avait alors dans la paroisse deux chapelles. L'une, sous le vocable de saint Gilles, se trouvait dans le château du seigneur de Varenguebec qui en avait le patronage : l'office divin devait y être célébré trois fois par semaine; le chapelain avait les oblations, un manoir annexé à la chapelle, des aumônes et des rentes sur lesquelles le curé percevait huit sols, chaque année, moitié à Noël, et moitié à Pâques. Cette chapelle est aujourd'hui complètement détruite. L'autre chapelle se nommait Notre-Dame-du-Parc ; les religieuses de Saint-Michel-du-Bosc en avaient les oblations.

 
     
 

Église Saint-Martin de Varenguebec Xfigpower — Travail personnel