VARENGUEBEC
  CC 11.20 DE LA HAYE-DU-PUITS
   
  PRIEURE DE SAINT-MICHEL-DU-BOSC
         
   
     
 

ANNUAIRE DU DÉPARTEMENT

ANNEE. — 1858.

VARENGUEBEC.

 

— Le prieuré de Saint-Michel-du-Bosc fut fondé, vers 1153, par Richard de la Haye-du-Puits et sa femme Mathilde de Vernon , dame de Varenguebec. L'emplacement de cette maison religieuse fut pris sur le territoire de la seigneurie de Varenguebec : les fondateurs y appelèrent des religieuses da l'ordre de saint Benoit, qui furent tirées du prieuré de Sainte-Marie de Moutons . Richard de Bohon, évèque de Coutances, donna la charte de confirmation suivante :A tous les fidèles bien aimés en J. C. qui ces présentes verront , Richard par la grâce de Dieu , évêque de Coutances, salut en Notre Seigneur.

 

Vu la requête à nous présenter par les pauvres servantes de J. C. les religieuses de Saint Michel du Boscq, nous avons dédié leur monastère en l'honneur et sous le nom de Saint Michel ; avons en outre par le présent écrit et par notre sceau que nous y avons fait apposer, confirmé et ratifié les donations que nos diocésains, dont il y avait un grand nombre présent â cette dédicace, ont faites â cette église.

 

Et premièrement, Raoul, abbé de Lessay, a quitté et cédé la terre où est bâti le monastère en tout ce qui pouvait lui appartenir, et l'a donné â Sainte Marie de Moutons, et aux sœurs de ce présent monastère de Saint Michel du Boscq. Richard de la Haye a donné â ladite église de Saint Michel 10 quartiers de froment à prendre sur son moulin de Cretteville, sa terre de Robert d'Harcourt, évêque de Coutances, confirma, en 1294, cette charte de Richard de Bohon, son prédécesseur, eu faveur des religieuses de Saint-Michel-sur-Bosc ; l'acte est du 4eme jour après le dimanche Lœtare. Trois jours avant, il avait confirmé une autre charte de Hugues de Morville, contenant l'approbation que faisait Guillaume du Hommet, connétable de Normandie, des donations faites à Saint-Michel-du-Bosc par Richard de la Haye, son aïeul, Richard du Hommet, son père, et Gillette, sa mère. Ces donations comprenaient, entre autres choses, la chapelle de SainteMarie-du-Parc avec son enclos, 40 quartiers de froment de rente sur le moulin de Cretteville, 4 sur celui de Varenguebec, avec divers dons, libertés et privilèges sur ses bois et par toutes ses terres.

 

Jusqu'à l'épiscopat de Léonor de Matignon, le prieuré de Saint-Michel-du-Bosc fut le seul couvent de filles dans le Cotentin. Il avait été, pendant les guerres du xti® siècle, pillé et ruiné, et.les injures du temps l'avaient rendu désert. Par un traitè passé le 24 octobre 1626, entre Henri d'Orléans, marquis de Rothelin, seigneur et châtelain de Varenguebec, représentant en cette qualité le fondateur du monastère , et dame Elisabeth de Bouille, abbesse de Moutons, Saint-Michel- du-Bosc fut uni à l'abbaye de Moutons, sans autre obligation que celle d'y entretenir un prêtre qui dirait trois messes la semaine , tant audit lieu de Saint-Michel qu'au prieuré du Parc. Il fut stipulé qu'au cas où le revenu de Saint-Michel- du-Bosc augmenterait soit par les libéralités du seigneur de Varenguebec ou autrement, la réunion cesserait. Le cas prévu arriva : en 1640 et 1641, sœur Marlhé de la Roque, religieuse de Moutons, et titulaire de Saint-Michel-du-Bosc, s'y relira à cause de quelques difûcultés qu'ellç avait avec sœur Renée d'Arclaîs de Montanis. Elle obtint une sentence de l'olficial de Rouen en 'sa faveur contre l'opposition de l'abbesse de Moutons. Vers la fin de Tannée 1652, elle rétablit le monastère , et résigna ensuite en cour de Rome Saint-Michel-du- Bosc à soeur Jacqueline d'ÂrcIais, sœur dé Renée, et religieuse de Villers-Bocage. Cette petite communauté continua d'exister ainsi Jusqu'à la révolution.

 

La chapelle et presque tous les bâtiments ont disparu ; ce qui en reste est insignifiant et n'offre aucun intérêt. On y troQve à l'entrée de la cour , comme dans toutes les maisons religieuses, une grande et une petite porte cintrée. Au-dessus on remarque un écusson dont les armes sont presque entièrement détruites. Le domaine sur lequel était le prieuré appartient aujourd'hui à M. Pezet, président du tribunal civil de Bayeux, et membre de l'Association normande.

 
     
 

Église Saint-Martin de Varenguebec