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Église de Saint-Nicolas-de-Pierrepont Clocher fortifié du XIVe Xfigpower — Travail personnel |
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SAINT-NICOLAS-DE-PIERREPONT Annuaire de la Manche 1885
Saint-Nicolas-de-Pierrepont, Sanctus Nicolas de Petroponte, de Ponte petroso, de Petra ponte. Ce nom de Pierrepont semble indiquer l’existence sur ce point d'un ancien pont de pierre.
L'église se compose du chœur, d'une nef et de deux chapelles. Le chœur et la nef sont voutés en bois. La voûte du chœur date de 1768.
Les fenêtres qui éclairent l’église au nord et au midi sont rondes et insignifiantes.
Une arcade à ogive met les deux chapelles en communication avec l’église. L'arc triomphal entre chœur el nef est aussi à ogive.
Une tour carrée et massive, couronnée par un toit à double égout, s'élève au sud de l’église , à l'extérieur. Il règne autour de sa partie supérieure une galerie, soutenue par cinq petites arcades sur chaque façade. Sou premier étage est voûté en pierre, et les rampans du toit à double égout de cette tour sont garnis de crochets. On trouve souvent, surtout sur les bords de la mer, de ces tours, espèces de forteresses, élevées sans doute comme moyen de protection et de défense contre les descentes des pirates, et qui, plus tard, auront peut-être servi dans les guerres de seigneur à seigneur ou dans celles des temps malheureux de la réforme.
Il existe dans la chapelle septentrionale un tombeau avec plusieurs personnages. Jésus-Christ est couché dans le tombeau : à sa tète est une sainte femme qui tient un suaire, deux autres femmes sont en prière. La forme de l’arcade de ce petit monument et celle des colonnettes révèlent la fin du XVIeme ou le commencement du XVIIeme siècle. La fenêtre qui éclaire cette chapelle est à deux arcades cintrées que divise un meneau.
On remarque dans cette église une pierre tombale qui porte la date de 1560.
Le retable de l’autel et ses colonnes sont chargés de dorure; il est couronné par le Père éternel qui sort d’un nuage, bénissant le monde de la main droite, et tenant de l'autre un globe surmonté d'une croix.
L'antéfixe qui termine l’un des murs de la chapelle septentrionale est en forme de petite croix dont les branches sont écotées, c'est-à-dire hérissées de pointes et de nœuds.
L'église est sous le vocable de saint Nicolas. Elle était comprise dans l'archidioné du Bauptois et dans le doyenné de Saint- Sauveur-le-Vicomte. La paroisse avait deux portions. La grande payait une décime de 43 livres, et la petite une décime de 26 livres.
Lors de la rédaction du Livre noir, Richard Frapier, écuyer, avait le patronage de la portion du roi : le curé était seul décimateur. Robert de Pierrepont avait le patronage de l'autre portion qui appartenait au comte : le curé, qui dîmait tout, avait aussi les aumones et environ une demi-acre de terre.
Dans le cours du XIVeme siècle, et quand fut rédigé le Livre blanc, les héritiers de Nicolas Frapier avaient le patronage de la grande portion. Le curé avait tous les fruits, les grosses et menues dimes appartenant à l'église. Sa grange était située dans le cimetière. Il payait 18 deniers pour droit de visite, et 2 sols pour la chape de l'évêque.
Les héritiers de Pierrepont avaient a la même époque le patronage de la petite portion. Le curé prenait tout ce qui appartenait à cette portion : lorsqu'il fut nommé , il ne trouva pas de manoir, mais il acquit une pièce de terre, sed acquisivit quamdam peciam terre, sur laquelle il bâtit une grange et une chambre pour lui, in qua edificavit quamdam grangiam cum quadam caméra. Il payait deux sous pour la chape de l'évêque, et 18 deniers pour droit de visite. |
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