LITHAIRE
  CC 11.09 CÔTES DES ILES
   
  EGLISE SAINT THOMAS
         
 

Montsenelle

La commune est créée le 1er janvier 2016 par la fusion de quatre communes Coigny, Lithaire, Prétot-Sainte-Suzanne, Saint-Jores

 

LITIIAIRE Annuaire du

Département de la Manche 1889

 

On arrive à l’église par des chemins, les uns couverts et d'une pente douce, les autres escarpés et hérissés de rochers de grès quartzeux.

 

La nef, sauf les retouches qu'elle a subies, est de l'époque romane ; ses murs au nord sont encore en grande partie du XIeme ou XIIeme  siècle, et offrent de Vopus spicaium, ainsi que des petites fenêtres cintrées, comme on en faisait à cette époque pour les églises de campagne. Ces fenêtres ont environ deux pieds de hauteur et quatre pouces de largeur

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Le mur méridional de la nef est percé de trois fenêtres à ogive simple, sans ornements. L'église de ce côté a été refaite en grande partie.

 

Le chœur, au nord, est éclairé par des fenêtres du XIVeme siècle. Cette portion de l'église est postérieure à la nef.

 

Un arc triomphal partage le chœur et la nef; le mur absidal est droit ; toute l'église est voûtée en bois.

 

Une porte romane est ouverte dans le mur occidental ; son cintre est en forme d'anse de panier, et un simple cordon forme son archivolte qui retombe sur des colonnes romanes ; le battant de cette porte offre la date de 1695 ; celui de la porte de la chapelle méridionale présente aussi un millésime, celui de 1677 ; ces deux battants sont couverts de têtes de clou dessinant des espèces de losanges.

 

Il est à désirer que ces deux anciennes portes soient conservées avec soin, et qu'on se garde bien de les remplacer par des portes de maison bourgeoise, peintes en imitation de bronzé ou de bois veiné, décoration anti monumentale et du plus mauvais goût.

 

Une tour quadrilatère et couronnée par un toit en bâtière est placée au nord, à l’extérieur, entre chœur et nef: sous son étage inférieur, il existe une chapelle qui est mise en communication avec l’église par une arcade en pierre.  Cette tour est privée du coq symbolique et traditionnel.

     
       
     
       
 

Le font baptismal se compose d'une cuve octogone dont la circonférence est de 2 mètres 40 centimètres, et la hauteur de 45 centimètres ; un cordon en forme de torsade règne autour; elle repose sur un pédicule octogone, haut de 35 centimètres et placé sur un piédestal carré.

 

La chapelle méridionale de l’église est sous le vocable de saint Jean-le-Fort (s. Génefort ?). Sur un bas-relief, au pied de la statue du saint, on remarque de petits enfants emmaillotés. Saint Jean le Fort est en grande vénération dans le pays, et on lui présente les enfants malades et infirmes.

 

On remarque dans le cimetière un de ces ifs antiques et énormes, qui semblent destinés à survivre à toutes les générations et rappellent ce qu'un grand écrivain a dit de l'if des cimetières : On aimait à voir le gros if qui ne végétait plus que par son écorce. Sa circonférence est de 5 mètres 8 centimètres ; il est creux, et au milieu s'en trouve un autre dont le contour est d'un mètre 34 centimètres. Ce végétal, aussi curieux pour le naturaliste que pour l'antiquaire, est sans doute contemporain de l'église. J'ai toujours trouvé les plus beaux ifs près des églises des Xieme ou XIIeme siècles, ce qui donne à penser qu'ils sont contemporains de la construction de l'église près de laquelle ils s'élèvent.

 

L'église est sous le vocable de saint Thomas ; elle faisait partie de l'archidiaconé du Bauptois et du doyenné de la Haye-du-Puits. Le roi, dans le XIIIeme siècle et au commencement du XIVeme en avait le patronage et présentait à la cure ; mais, eu l'année 1322, il abandonna ses droits en faveur des chanoines de la Sainte-Chapelle, auxquels le pape Jean XXII concéda plusieurs églises, au nombre desquelles était celle de Luthehaire. Depuis lors et jusqu'à la révolution, la Sainte- Chapelle a eu le patronage de cette église.

 

A l'époque où le Livre noir fut écrit, le curé était seul décimateur; il avait 10 livres sur la bourse ou cassette du roi, son chauffage et le pâturage pour ses animaux C'est sans doute à cause de cette concession, qui s*était maintenue, qu'en l’année 1673, M. de Chamillard, conseiller du roi et député pour la réformation des eaux et forêts, reconnut que te curé de Lithaire avait droit à 300 fagots dans les bois de Montcàtre, de Uortefemme et du Coudray, ou à 45 livres de rente.

 

Dans le XIVeme siècle, le curé, qui continuait à dimer seul sur toute la paroisse, avait aussi un manoir presbytéral, et payait pour droit de visite deux sols, pour la chape de l’évêque 18 deniers, et pour la débite 15 sous.