LITHAIRE
  CC 11.09 CÔTES DES ILES
   
  HISTOIRE
         
 

Montsenelle

La commune est créée le 1er janvier 2016 par la fusion de quatre communes Coigny, Lithaire, Prétot-Sainte-Suzanne, Saint-Jores

 
     
   
     
 

Annuaire du Département de la Manche 1889

 

Lilhaire, Litahare, Lutheare; Lutheara, Littehard Uniehare, LImleare, Literia, Lilheaire, tels sont les noms par lesquels on trouve celte localité désignée dans les anciennes chartes et les actes du moyen-âge.

 

Le mot Lilhaire, suivant les uns, vient de lichthom, deux mots qui, dans la langue germanique, signifient montagne de belle vue et, suivant d'autres, de ces mots lit-hou, qui veulent dire belle vue, en langue danoise. Il est certain que, placé près des ruines du château, le visiteur jouit d'un point de vue varié et fort étendu.

 

Il existait au pied du château, vers le sud-ouest, une chapelle sous le vocable de saint Etienne, pour laquelle, chaque année, le curé recevait 10 livres tournois du vicomte de Carentan : Ibi est quedam capella prope castrum de qua dictus rector percipit a vicecomite de Karenlonio decetnlibras lur. pro quolibet anno. Cette redevance, la même sans doute que celle qu'il recevait sur la cassette du roi, lui était encore payée dans lesXVIIeme etXVIIIeme siècles pour fondations attachées à la chapelle s' Etienne, dans le château de Lithaire. Le curé de Lithaire prenait aussi le litre de chapelain de Saint-Etienne.

 

La chapelle de Saint-Etienne était placée dans une enceinte en forme de demi-cercle, qui ne datait que du moyen-âge. On a trouvé dans cette enceinte des ossements humains en grande quantité. On prétend que la chapelle a été substituée à un autel druidique; il serait possible qu'en effet elle eût été bâtie sur l'emplacement d'un autel Payen t souvent on trouve une église élevée sur l'emplacement d'un édifice consacré aux faux dieux. La chapelle Saint-Floxel, à Coutances, qui plus tard s'appela la chapelle Saint-Maur, a dû remplacer un temple druidique : les cathédrales de Bayeux et de Séez occupent l'emplacement de constructions romaines. On raconte que la cathédrale de Rouen, élevée par saint Mellon, au IVeme siècle, fut bâtie sur la maison d'un païen que le saint évéque avait converti : suivant la tradition, l'église Saint- Paul, à Rouan remplace aussi un ancien temple païen.

 

Il existait dans la paroisse un prieuré nommé le prieuré de Brocquebeuf, sous le vocable de saint Jacques, et de l'ordre de Prémontré ; il payait une décime de 38 livres, et le prieur percevait 20 livres sur l’église de Montgardon. On trouve, en 1680 et 1681, comme prieur commendataire, Messire Denis de la Barde , président aux enquêtes au parlement de Paris ; l’abbé de Bayeux en était titulaire en l’année 1789.

 

Dans des actes anciens ce prieuré est désigné sous le titre de prieuré et baronnie de saint-Jacques de Brocquebœuf, et le prieur y prend le titre de prieur-baron de Brocquebœuf,  Les religieux qui furent appelés par les fondateurs de l’abbaye de Blanchelande vinrent du prieuré de Brocquebœuf .

 

La chapelle de ce prieuré n'a pas été détruite ; elle sert aujourd'hui de bâtiment d'exploitation ; sa voûte est en pierre, et ses arceaux, croisés é(, angles aigus, retombent sur des modillons eu forme de verre évasé. On remarque à leur point de jonction des armes qui sont de au chevron de. ..... chargé d'un croissant de accompagné de deux étoiles

 

On distingue dans les bâtiments du prieuré des portes cintrées et de grandes fenêtres que divisent des pierres en croix. Les murs d'une salle, prés ifi la cuisine, sont encore couverts d'une tapisserie foud rouge. Dans la chambre du prieur, la cheminée est soutenue par des colonnes de l'ordre ionique, et sur le devant elle est garnie d'un rang de dents de scie.

 

Suivant une ancienne tradition, il y a eu à Lithaire une maison de Templiers, dont les biens auraient été réunis à ceux de la Sainte-Chapelle ; elle était sans doute placée dans cet endroit de la paroisse nommé la Templerie; du moins une pièce de terre porte encore ce -nom. Ce qui a pu donner lieu â cette tradition, c'est qu'un domaine important, dépendant de la baronnie de Lithaire, avait été donné aux Templiers ; mais â l'époque de la destruction de cet ordre fameux, Philippe le Bel aliéna ce domaine à charge de redevances de service militaire au château, et de remplir les fonctions de sergent fieffé de Lithaire, C'était du moins ce titre que portait, en 1463, celui qui alors possédait ce domaine. . Dans une autre partie de la paroisse, appelée Fontenny, à peu de distance de l'église, il a dû y avoir une maladrerie. On remarque dans la maison où l'on dit qu'elle était établie des fenêtres dont les arcades sont en accolade ce qui annonce la fin du XVeme siècle ou le commencement du XVIeme; les fenêtres sont aussi divisées par des croix en pierre. Toutes ces constructions sont évidemment bien postérieures à l'époque où devait exister la prétendue maladrerie.