LA HAYE DU PUITS
  CC 11.04 LA HAYE DU PUITS
   
  Le Château de la Haye-du-Puits
         
 

Le vieux chçateau, CPA de 1907, collection LPM

 
         
 

Le Château

Texte issu de la Mairie de La Haye du Puits

 

L’ancien château qui s’élevait sur la motte féodale près du donjon a été complètement détruit.  Le seul document qui nous reste est une lithographie d’Engelmann exécutée entre 1820 et 1830. Elle représente ce qui reste du château, des restes de murailles encore debout avec des ouvertures plein cintre nombreuses et le donjon à peu près tel qu’il est aujourd’hui.

 

Ce château occupait la motte féodale qui subsiste, les morceaux qui subsistent correspondent bien à celles représentées sur la lithographie. Ces murs, qui n’étaient plus soutenus, ont dû s’écrouler ou être démolis pour utiliser les pierres, car quelques années plus tard il n’en subsistait rien. On sait que ce château était entouré de douves.


Nous évoquerons donc le « second château », construit par Arthur de MAGNEVILLE au XVIème siècle. Cet ensemble de bâtiments n’est pas un château, mais plutôt la « basse-cour » de l’ancien château.

 
         
 

Le donjon bénéficia à cette époque de quelques aménagements : tour d’escalier, , ouvertures plus nombreuses avec meneaux…


Arthur de Magneville construisit donc de nouveaux bâtiments, séparés seulement de l’ancien château par les douves qui devaient occuper l’emplacement de la route actuelle. La seule description de cet ensemble est celle laissée par un acte établi après la révolution en 1795 , soit environ 250 ans plus tard

 
 
         
 

Cette description la voici :

 

«  La basse-cour du ci-devant château de La Haye du Puits consistant en caves, salles, chambres et greniers dessus, pressoir à tour, avec une grande cave, grange, deux écuries, deux chambres pour lesquelles il y a deux cachots, deux autres chambres servant de prison, une charterie, sur laquelle il y a un grenier une petite chambre avec un petit appartement au-dessus de l’ancienne boulangerie, un grenier dessus, un hangar, un jardin potager, un puits dans la cour avec seau et chaîne et de tous côtés les douves du ci-devant vieux château, la portion de la maison du ci-devant garde et le vivier du moulin…. L’acquéreur aura le droit de servitude pour accéder, maintenir ou réparer ses maisons et clôtures par les commissaires à la somme de six mille six cents livres ».

 
 

 

 
 
 
 

 

 
 

On peut remarquer qu’il n’est pas question de tout ou tourelle ou des bâtiments d’habitation du marquis, mais de cachots, de prison, du moulin…


Un autre document, est un plan établi lors d’un procès intenté au sieur HUE par M. Mme Caillebot de La Salle pour avoir construit des bâtiments appuyés sur ceux de la basse-cour du château et pour avoir e partie comblé les douves du château. Sur ce plan la motte féodale est entièrement de douves, lesquelles se prolongent au Sud des bâtiments de la basse-cour vers la rivière qui passe derrrière les bâtiments et sur laquelle se trouve le moulin. Ce plan nous apprend que l’on accédait au château ou plutôt à la basse-cour du château par une large avenue « de 100 pieds de largeur » (environ 30 m ) bordée d’arbres..

 

Actuellement, le château, qui a subi quelques dommages à la dernière guerre, a été rénové ce qui a modifié son aspect extérieur et dissimulé ou détruit, les ouvrages spécifiques de sa construction, dans la première moitié du XVIème siècle.

 

Certains éléments sont restés intacts : la tour carrée de 4,50m de côté présente encore à l’intérieur, côté cour à sa base,  une large entrée plein cintre murée et sur la façade qui correspond à l’ancienne charterie, on distingue trois fenêtres superposées dont la seconde comporte encore un meneau transversal, protégée par un larmier d’origine.

 

La petite tour, à pans coupés, construite juste à droite de cette tour, est remarquable par sont entrée construite en pierres calcaires, fronton triangulaire et pilastres cannelés.

 

A l’intérieur, quelques entrées voûtées avec des murs très larges (1,60m) .

 

La deuxième partie du château a gardé un aspect plus ancien. Une tourelle borne le bâtiment côté nord, une fenêtre à meneaux, sur la façade de la tour. Le bâtiment possède des caves voutées d’origine.

 

Ces bâtiments sont séparés du « donjon » par la D900 certainement tracée au début du XIXème siècle, une partie des douves a été comblée à cette époque, et une partie du bâtiment qui se trouvait accolé à la partie extérieure de la tour carrée a été certainement détruit.

 
     
 
 
     
 
 
         
   

 

Le Château de la Haye-du-Puits 

 

 

Les propriétaires du château  

 

    Si les barons de LA HAYE comptèrent parmi les plus illustres du duché de NORMANDIE, ils n’eurent souvent que des filles de sorte que l’héritage portait le nom de famille du mari. Ce nom changea très souvent et n’est pas resté dans l’Histoire. 

 

    Nous allons essayer de résumer ces huit siècles d’Histoire 

 

  CPA de 1905 

 

1056 : Lessay  

   

                Le premier baron de LA HAYE fut sans doute le fondateur de l’abbaye de Lessay, en 1056, TURSTIN HALDUP ou son fils EUDES CAPEL, constructeur de l’abbatiale et probablement du donjon de La Haye-du-Puits, décédé en 1098 et enterré dans le chœur de l’abbatiale de LESSAY. 

   

1154-1169 : Famille de LA HAYE  

   

                Robert et Richard de LA HAYE, son fils, lui succédèrent. Richard épousa Mathilde de VERNON-REVIERS, dame de VARENGUEBEC. Ils fondèrent l’abbaye de BLANCHELANDE en 1154, ainsi que les prieurés de Saint Michel du BOSQ à Lithaire, le prieuré de BOLLEVILLE et peut-être celui de SAINT GERMAIN SUR AY . Ils eurent trois filles et donc le nom de LA HAYE disparaît. En 1169, date de la mort de RICHARD, sa fille aînée, Gillette épouse Richard DU HOMMET. 

   

1169-1271 : Famille Du HOMMET  

   

                La famille Du HOMMET très riche règne de 1169 à 1271 soit 102 ans sur la baronnie de LA HAYE et possède également les baronnies de BRIX et de VARENGUEBEC. Ils sont connétables de NORMANDIE. En 1271, Julienne Du HOMMET épouse Robert Ier de MORTEMER. En 1356, Jean II de MORTEMER vend le château, à son neveu Mathieu CAMPION, sans doute pour payer sa rançon car il avait été fait prisonnier à POITIERS avec Jean le BON  

 

1271-1356 :Famille De MORTEMER 

 

1356-1491 : Familles CAMPION, De COLOMBIERES et De BRICQUEVILLE 

                 

En 1346, les Anglais avaient débarqué à SAINT VAAST LA HOUGUE . Les familles CAMPION DE COLOMBIERES et de BRICQUEVILLE sont propriétaires de château. 

   

1491-1511 : Familles De CERISAY et De BREZE  

   

De 1415 à 1449, le château est occupé par les Anglais qui le consolident déjà. 

  

En 1491, François de COLOMBIERES vend la baronnie à Christophe de CERISAY, seigneur de VESLY, conseiller et chambellan de Charles VIII. Son père, conseiller de Louis XI, avait bâti le chœur de l’église de CARENTAN et la nef de VESLY. Sa fille Marie de CERISAY épouse Gaston BREZE qui devient baron de LA HAYE DU PUITS. Il vend le château en 1511 à l’oncle de sa femme Jean IV de MAGNEVILLE. 

  

1511-1648 : Famille De MAGNEVILLE  

   

                La famille de MAGNEVILLE va conserver la propriété 137 années. C’est à cette époque que les bâtiments situés face au donjon sont probablement construits au moins en partie restaurés. Certaines parties cependant semblent plus anciennes, comme les caves de la partie Nord à voûte d’arêtes (XIIIème siècle) 

   

                Ce sont les armoiries de cette famille de MAGNEVILLE qui ont été adoptées par la ville de LA HAYE DU PUITS : «  de gueules à l’aigle éployée d’argent, becquée et membrée d’or ». 

   

                Arthur Ier de MAGNEVILLE, baron de LA HAYE DU PUITS de 1522 à 1556 est enterré dans l’église : son tombeau RENAISSANCE, classé MH se trouve dans la chapelle nord. Cette époque correspond aux guerres de religion. Louis qui succède à ARTHUR 1er, catholique convaincu, commande la place de Cherbourg tandis que les protestants ont, à leur tête Gabriel de Montgomery 

 

1648-1773 : Familles DAVY, JALLOT, MUSTEL, DUFAY,  

De MOTTEVILLE et THIEUVILLE  

   

                En 1648, Jacques de MAGNEVILLE vend le château ou seulement les terres à Pierre-Louis DAVY, seigneur de GOURBESVILLE et le château lui-même à Nicolas, semble-t-il. Cette période est assez confuse et plusieurs propriétaires se succèdent. Le château appartient successivement aux familles MUSTEL, DUFAY, de MOTTEVILLE et de THIEUVILLE.  

   

                De 1668 à 1672, se déroule le fameux procès de sorcellerie où les accusés sont jugés et enfermés au château, dans un premier temps. 

   

1773-1824 : Famille CAILLEBOT-LA SALLE  

   

                En 1773, un peu avant la Révolution donc, Hervé de THIEUVILLE vend la baronnie devenue « Marquisat » à Marie-Louis CAILLEBOT, déjà marquis de LA SALLE, lieutenant des armées du roi qui résidait à Paris. C’est son régisseur Etienne PETIT qui gère les affaires mais il se suicidera au château pendant la Révolution. Une importante correspondance a été retrouvée par Michel PINEL, auteur du livre, qui permet de vivre ces jours exceptionnels grâce aux échanges de lettres entre le marquis et son régisseur. Le château fut vendu comme bien national car le marquis avait émigré en Allemagne mais il racheta sa propriété, après la Révolution en 1802 et ses héritiers la vendirent à M. HUE, après un long procès, en 1824. 

   

                Depuis cette date, le château a de nouveau changé de nombreuses fois de propriétaire. Il a même été partagé en plusieurs lots. Il a même appartenu aux « pauvres du 9ème arrondissement de PARIS », qui l’avaient reçu en legs en 1875. La partie la plus ancienne au Nord fut rachetée par M. DAUVIN dont un membre de la famille l’a léguée à Melle LECANU qui l’habite depuis 1947. L’autre partie, vendue à part, a été gravement endommagée en 1944 et a subi d’importantes transformations. Elle appartient aujourd’hui, en 2005, à M. BATAILLE qui l’a aménagée en appartements. Seule la grosse tour carrée a été restaurée avec un toit d’origine semblable à l’original et la tour RENAISSANCE a gardé son aspect initial 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ruines de l'enceinte fortifiée (dessin de Ch. de Gerville 1825)