HISTOIRE ET ANTIQUITÉS.

REVUE MONUMENTALE ET HISTORIQUE

SE L'ARRONDISSEMENT SE COUTANCES.

Canton de la Haye-du-Puits.

BAUDREVILLE.

L'église est une des plus insignifiantes qu'on puisse rencontrer. Les fenêtres qui l’éclairent sont rondes. Une seule, ouverte dans le mur absidal, est longue et étroite, et parait dater du XIIIeme siècle.

Le chœur est voûté en bois; la charpente de la nef est à nu, et Tare triomphal est en pierre et à ogive.

Cette église est privée de tour : à la pointe du mur occidental on a pratiqué deux baies dans Tune desquelles est suspendue une petite cloche. Il existe devant l’église un petit portail ou narthex.

L'église de Baudreville est sous le vocable de sainte Marguerite. Elle payait une décime de 38 livres, et dépendait de l'archidiaconé du Bauptois et du doyenné de Saint-Sauveur-le-Vicomte. L'abbaye de Lessay en avait le patronage: c'était Anquetil de Claids qui le lui avait donné : Et ecclesiam S(mct4B Margaritœ de Baudrevilla. Henri 1er, roi d'Angleterre et duc de Normandie, lui confirma cette église par sa charte de 1186. Guillaume d'Aubigni, comte d'Arundelou de Sussex, par une charte oui doit être postérieure à 1196, confirme aussi à l'abbaye de Lessay l'église de Baudreville.

L'abbé de Lessay, lors de la rédaction du Livre noir, percevait deux gerbes depuis peu de temps, de navo, et on devait informer sur ce fait, et super hoc inquirendum est, afin sans doute de savoir si la prétention de l’abbé était fondée. Le curé avait la troisième gerbe, l'autelage, et sur les aumônes

L'abbé de Lessay, à l’époque où le Livre blanc fut écrit, percevait deux paris de la dime des blés et des légumes ; mais le curé, d'après un accord entre le couvent, l’abbé et lui, avait à prendre sur la part de l’abbé 400 de paille, et six quartiers d'orge pour les novales. Le curé prenait encore la tierce partie de la dime avec tous les autres fruits et revenus de l'église ; il avait des terres aumonées et, devant la porte de son presbytère, un clos contenant environ i acres; il avait, pour recevoir sa dime, une bonne grange que l'abbé et le couvent devaient lui entretenir à leurs dépens. Il payait pour le saint chrême 20 deniers, pour la débile 15 sous, pour la chape de l'évéque 15 sous, et pour droit de visite, 3 sous.

Baudreville dépendait du comté de Mortain ; car, lors du partage de ce comté, après la mort de Philippe, comte de oulogne, en 1223, la paroisse de Baudreville fut comprise dan^ le premier . lot qui échut i^u roi : Hoc est prima lotia. . . .Baudrevilla. . . .dominus rex eepit istam iotiam.

Guillaume de Pierrepont, sieur du lieu et seigneur de Baudreville en 1586, obtint du roi, en l'année 1595, lettres » d'union des flefs de Baudreville, du parc d'Ourville, Vesly « et l'homme, terre et moulin y contenus, pour ne composer » à l'avenir qu'une seule et même terre et seigneurie, sous « la dénomination de terre de Pierrepont

Le seigneur de Baudreville est cité au nombre des seigneurs du Cotentin qui servirent dans les armées de Louis XIV: il s'y distingua avec César de Costentin , comte de Tourville, Joseph de Costentin de Tourville, et Hervé Le Berceur.

Pierrepont-Baudreville, lieutenant des gardes-du-corps, était, en 1679, gouverneur de l'ilé de Rhô.

Nicolas Anquetil, sieur, de Baudreville, portait ff argent à trois feuilles de chêne.

Anonyme Anquetil , chevalier de Baudreville, figure, en 1789 , comme capitaine au régiment Royal-Cravatte, et comme chevalier de Saint-Louis.

L'ancien château de Baudreville n'offre aucun intérêt. II est converti en ferme et en bâtiments d'exploitation. Lorsque je le visitai, il appartenait à M. le marquis de Briges.