LA FEUILLIE
  CC 10.06 CANTON DE LESSAY
   
  LE MOULIN SAINT-LOUIS
         
 
 
 

Le moulin Saint-Louis de La Feuillie Reproduction d'une CPA de 1900

 
 
 
 

Saint-Sauveur-le-Vicomte - Lessay

Deux villes et cantons en Cotentin, Manche.

Pages réalisées par Jean-Marie Lecler correspondant de "La Presse de la Manche" 

 

Le moulin Saint-Louis de La Feuillie, ancienne propriété du Roi Louis IX est un moulin à eau. Il a été entièrement restauré en 2003 pour accueillir des expositions à vocations culturelles.

 

Le moulin sur l'Ay appelé Moulin Saint-Louis est sans doute l'un des plus anciens bâtiments de la commune dont on trouve trace. Ce n'est pas le seul moulin de La Feuillie puisqu'on en compte quatre autres répertoriés par l'association régionale des amis des moulins de Basse Normandie que préside M Roussel. Une association qui travaille pour la " sauvegarde du patrimoine monilologique ". Et la Manche est bien pourvue en moulins puisque sur 591 des 602 communes du département on en compte 1690. Et La Feuillie en possède cinq : le moulin de la Rocque, le moulin du Pont, le Moulin Neuf, le Moulin du Dehors et le moulin sur l'Ay ou Moulin Saint-Louis. Son histoire nous est rappelée par M Fichet professeur d'histoire au collège de Lessay.

 
 
 
 

Le moulin Saint-Louis rivalise d'ancienneté avec l'église. Ils sont mentionnés dans la charte de fondation de l'abbaye de Lessay en 1080. Si de l'église d'origine il reste quelques pans de maçonnerie en arrête de poisson dans le mur sud de la nef, il ne demeure aucun vestige du moulin du XIe siècle. Dans l'église subsistent encore des fonds baptismaux romans qui datent approximativement de la même époque.

 

Louis IX roi de France jusqu'en 1270, plus connu sous le nom de Saint-Louis fut effectivement propriétaire du moulin.

 

Le moulin Saint-Louis de La Feuillie

 
         
 

La paroisse faisait partie de la sergenterie Courraye du Comte de Mortain. A la mort de Philippe de Boulogne, comte de Mortain, Louis IX hérita du moulin et tout roi qu'il était dut acquitter 12 livres 5 sous de droits de succession. Au moulin était accolé une pêcherie que le roi loua à Jean Desjardins de Périers, "la pêcherie du vivier", moyennant 3 sous tournois de rente annuelle à condition toutefois de ne pas cultiver la chaussée et de conserver le moulin.

 

Le roi ou son successeur vendit sans aucun doute le moulin puisqu'à son tour, en 1298 Raoul Desjardins céda le bâtiment à l'Abbaye de Lessay. On sait qu'en 1684, un certain Jean Navarre en est le meunier. Un siècle plus tard, en 1784, c'est Claude Taillebois de Pirou qui loue le moulin aux moines.

 

Le bail, passé entre Mgr de Durfort, archevêque de Besançon abbé commenditaire de Lessay et Claude Taillebois est intéressant à deux titres différents. D'abord il nous livre l'inventaire des outils utilisés par les meuniers à cette époque, ensuite il nous apprend que le locataire devra verser un loyer de 750 livres par an auquel il faudra ajouter 6 gélinottes évaluées à 30 sous l'une. Le moulin était donc loué pour 16 500F actuels. Le locataire devra acquitter en outre les impôts royaux pour un montant de 25 livres 19 sous et 2 deniers (450F environ). A cette somme il faudra ajouter 21 boisseaux de froments, un pain, deux chapons, une géline. Neuf ans plus tard Claude Taillebois renouvelait son bail.

 

En 1791, les biens du clergé aynt été nationalisés pour payer les dettes de l'état. La moulin est acheté par Noël Galopin, avocat à Coutances et propriétaire de la ferme du Toutre. Il avait été syndic de la paroisse sous l'ancien régime, maire de La Feuillie puis commandant de la garde nationale de la commune pendant la révolution.

 

A cette époque, le pont sur l'Ay n'éxistait pas. Tous les attelages franchissaient l'Ay à gué, et passaient derrière le bâtiment. Les piétons empruntaient le pasage (les arcades) restauré en 1772. Tous les gens venant de Périers et allant à Pirou ou Créances passaient à cet endroit. A la période du charroi de la tangue on comptait jusqu'à deux cents voitures par jour. A ce trafic il faut ajouter le va et vient des agriculteurs qui venaient au moulin porter des céréales ou rechercher leur farine.

En 1863 le moulin fut démoli et reconstruit l'année suivante par son propriétaire Pierre Noël Galopin. Une reconstruction qui fut l'occasion de remanier le tracé de certains chemins du bourg. Le moulin fut vendu à M Martin et a fonctionné au moins jusqu'en 1891. Racheté en 1997 à M et Mme Henri Meslin, le Moulin Saint-Louis est maintenant propriété de la commune de La Feuillie.