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FAITS HISTORIQUES Articles de 1880
— - On a découvert, à Créances, d'après M. de Gerville, une grande quantité de tuiles romaines, près de l'arrivée du gué do l'Orne, où, anciennement, une route littorale traversait à mer basse, la rivière d'Ay.
On retrouve, dans une charte de Henri II, texte qui donne à penser à M. Léopold Delisle qu'antérieurement aux chartes, on appelait alleux les terres comprises dans la banlieue.
La charte de fondation de. l'abbaye de Lessay nous apprend qu'il y avait à Créances des salines, ear les fondateurs en donnent trois à leur monastère, el 1res salinas. Plus tard, Robert de la flaye, en' l'année 4123, €n confirmant à cette abbaye Tégiise de Créances, lui confirme atissi trois salines, et eèclésiam de CrietïC\ùetXr4s\salinas, Ainsi, voilà traia salines données et .cofif^noiées à l'abbaye, dans la paroisse de Créances. .
Dains le cours du XVeme siècle. la baronnie de La Hayer du Puits percevait « sept quai'tiers de sail audit lieu de Crienches, au prix de 4 sous le quartier. Vallant 28 sols, tournois.
Aujourd'hui, les salines et le havre de Créances font partie du havre de Lessay.
La tanquue, a la même époque, était déjà' connue et employée à l'engrais' des terres ; ainsi, on voit Richard Bloet donner à l'abbaye de Lessay, pour le repos de son âme et de celles de ses parents, une^ acre de terre dans le sable de Créances ; Ùncm acrWi terrœ in sablone d« villa de- Crienciis. Sur la grève dé :Creances, on donne encore le nom de sable où sablât a ce que maintenant on appelle de la tangue.
Créances relevait du comté de. Mortain. Ainsi, Raoul de La Haye devait au comte de Mortain le service d'un chevalier pour son fief de Créances. Dans le partage auquel donna lieu la mort de Philippe, comte de Boulogne, Créances figure au nombre des fiefs que mentionne cet acte. Il devint aussi te chef- lieu d'un comté qui comprenait les paroisses de la Feuillie et de Sainte-Opportune.
Au nombre des seigneurs qui, en 1590, figure René de Bouille chevalier de l'ordre du Roi, gouverneur de Périgueux et comte de Créances. Il portait émargent à la face de gueules, frétée d'or, accompagnée de deux bur. elles de même. Il épousa, à la. fin du XVIeme siècle, Mairthe TiIle de Charles de Beaumanoir, seigneur de Lavadia.'Il avait. dû épouser, en premières noces, Renée de Laval-Boisdauphin ; car, on trouve que l’abbaye dé Sainte-Marie-de-Moutons, dans lé diocèse d'Avranchês, avait, en. 1602, pour prieure Elisabeth, fille de René de Bouille, comte de Créances, et de Renée de Laval-Boisdauphin . Marie.de Bouille, sa sœur, religieuse du Pré; au Maiis, lui succéda : elle introduisit la réforme au monastère de Moutons, y établit la clôture perpétuelle, et mourut en 1660.
Une demoiselle le Bouille, fille du comte de Créances, se fit enlever, dans le cours du Xviieme siècle, par le marquis dé Poroenars, gentilhomme breton. Elle s'avisa, après avoir demeuré avec lui pendant 14 ans de s'enfuir à. Paris, et de le poursuivre en justice, pour crime de rapt. Monseigneur de Sévigné, dans plusieurs de ses lettres à sa fille, de Grignan, lui parle de cette affaire.
On a dit qu'ayant été poursuivi pour fabrication de fausse monnaie, le marquis de Pomenars se justifia, mais qu'il paya en fausses monnaies les épices de son arrêt.
On voit aussi qu'une, comtesse de Créances figure sous le règne de François I®'', et qu'elle se joignit au duc d'Estouieville, au roi de Navarre, au dauphin de France Henri, et à son frère le duc d'Orléans, pour obtenir la grâce du baron d'Aunay et de ses frères.
Dans le cours du XVIIeme siècle, le comté de Créances se trouvait saisi sur les héritiers de René de Bouille. Son revenu était alors d'environ 3,000 livres.
Créances était le siège d'une capitainerie de garde-côtes : Pierre de Lisle, écuyer, sieur de La Halle, en était titulaire, lorsqu'il mourut, en son manoir d'Heugueville, au mois de mai 4748.
Le seigneur de Créances, en 1789, était le vicomte Louis-François de Perrochel.
La commune de Créances est encore une de ces communes voisines de la mer, dont les habitants se livrent, sur une grande échelle et avec un grand succès à la culture maraîchère. Ils portent les produits de leur industrie dans la plupart des marchés et des foires du département, et même dans ceux des départements voisins. |
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