BLAINVILLE SUR MER
  CC 09.03 CANTON DE SAINT-MALO-DE-LA-LANDE
   
  L'EGLISE SAINT-PIERRE
     
 

 L'église Saint-Pierre. CPA collection LPM 1900

 
     
 

Abbé LECANU, 1878,

Histoire du diocèse de Coutances et d’Avranches

 

L'église est sous le vocable de saint Pierre. Le patronage appartenait au grand-chantre de la Cathédrale. Blainville avec le moulin et ses dépendances est relaté , dans la bulle d'Eugène III adressée à l'évêque Algare, parmi les propriétés de l'église de Coutances. La charte de Philippe-le-Long dit : "Blainville avec l'église, toutes les terres et les salines". Cette propriété était engagée et l'évêque Geoffroi de Montbray l'avait dégagée ; elle appartenait donc à l'église cathédrale de plus ancienne date.

 

Elle dépendait, sous l'ancien régime, du diocèse de Coutances, de l’archidiaconé de Coutances (ou de la Chrétienté) et du doyenné de la Chrétienté.

 

 
 

 L'église Saint-Pierre. 2010 Wikipédia Xfigpower

 
 
 
 

Extrait du Site de la mairie de Blainville

 

Elle a la forme d’une croix latine, la dernière travée de la nef s’ouvrant sur deux chapelles latérales (créées sous Louis XIV) avant le soubassement du clocher dont le premier étage repose sur une croisée d’ogives. Le porche d’accès au portail de la nef et le chœur sont du XVème siècle. La flèche du clocher aussi.

 

En 1725, la paroisse a dû refaire la voûte en bois de la nef, travail qui lui incombait et, s’il n’est pas question du chœur, c’est que l’entretien en revenait au grand chantre de la cathédrale en tant que patron de la paroisse qui choisissait les curés et prélevait les dîmes pour subvenir à ses besoins.

 

La révolution de 1789 et ses retombées anticléricales détériorèrent l’intérieur de l’église qui a été fermée au culte pendant quinze mois (mars 1794-juin1795). Une partie des ornements, les calices, ciboires et autres vases sacrés furent vendus. Les statues de saint Pierre et de sainte Barbe ont été traînées sur la voie publique et la Vierge à l’Enfant du XVème siècle fut brisée par des malotrus qui voulaient séparer l’Enfant-Jésus de sa mère. Le Christ fut dépendu et traîné dans le cimetière.

 

Quand le calme revint, Louis Ménard, fermier du manoir de Gonneville, restitua des calices, des burettes, deux missels, deux chasubles…etc.…et un riche propriétaire rapporta les fonts baptismaux tandis que Guillaume Mallet revint avec les statues de saint Pierre et de sainte Barbe.

 

En 1812, la fabrique (organisme paroissial créé en 1809 pour veiller à l’entretien des églises) fit réparer la toiture de l’église.

 

 
 

Autre dépense imprévue, en 1819, on a dû refaire la pointe de la flèche du clocher foudroyée par un orage.

 

Sous Napoléon III, en 1862, autre investissement avec la construction d’une sacristie à l’angle nord-est du chœur.

 

De 1879 à 1892, les lambris du chœur, vermoulus, furent remplacés par une voûte en plâtre et, était-ce indispensable ?, la fabrique, le curé et la commune décidèrent d’exhausser les murs de la nef pour établir une voûte identique à celle du chœur.

 

A partir de 1892 et jusqu’à 1900, la paroisse eut pour curé un saint homme, orateur distingué, musicien accompli, soucieux de soulager l’indigence et la pauvreté de ses ouailles.

 

François Fouque, natif de Vergoncey, dans le canton de Saint-James, après un vicariat à Hambye, fut curé de la paroisse de Coudeville, prés de Bréhal ; il eut du mal à la quitter pour la cure de Blainville où il allait donner la mesure de ses compétences.

   

L'église Saint Pierre. CPA collection LPM 1900

 
         
 

Ses initiatives nous ont valu :

 

- la mise en valeur des arcades de la nef en faisant apparaître le granit de Chausey débarrassé du plâtre qui le recouvrait.

- l’aménagement de six nouveaux vitraux : deux dans le chœur, de part et d’autre de la grande verrière du sanctuaire et quatre dans la nef en deuxième et quatrième position, de chaque côté, quand on va du portail vers l’intérieur.

- dans les chapelles, le remplacement des lancettes trop étroites par de larges verrières.

- une tribune fut établie au fond de la nef.

- dans le chœur, l’installation d’un maître-autel néo-gothique en pierre de Caen, avec sur le retable, de part et d’autre du tabernacle, quatre arcatures occupées par les saints Pierre, Paul, Jean-Baptiste et Michel, et, sur le devant de l’autel, Abraham et Melchisédech de part et d’autre de la Cène, ouvrage réalisé en 1897 par J. Bourdon, sculpteur à Caen.

- enfin, en 1899, le clocher accueillait deux autres Sourdines puisque fondues à Villedieu. Déjà, en 1873, on avait dû remplacer « Jacqueline » qui avait survécu à la Révolution par « Marie, Angèle ». Ses nouvelles compagnes, la grosse « Pauline » et la petite « Marthe » allaient permettre de distinguer les angélus des carillons, des trépas et des glas.