TRELLY
  CC 08.12 Canton de MONTMARTIN-SUR-MER
   
  EGLISE SAINT-GERMAIN
         
 

Église Saint-Germain de Trelly      Xfigpower — Travail personnel

 
     
 

Revue monumentale et historique de l’arrondissement de Coutances

Renault, « Annuaire du département de la Manche » 1853

 

Trelly

Trelly, Trely, Traylis, Trailliacum, Trelleyum.

 

L'église de Trelly offre un carré oblong, et se compose du chœur et de la nef.

 

Le chœur est du XIII° siècle. Il est éclairé de chaque côté par des fenêtres longues, étroites et à ogives. Il est voûté en pierres. Ses arcs doubleaux, formés d'un tore entre deux cannelures, reposent sur des colonnettes dont les chapiteaux sont ornés de volutes et de petites fleurs légèrement épanouies. Leurs points d'intersections sont garnis de fleurons.

 

Le mur absidal est droit; et se termine en forme de fronton triangulaire. Il est percé d'une fenêtre sans intérêt.

 

Les colonnettes du chœur sont en partie cachées par une boiserie qui tapisse les murs, et qui doit avoir été placée dans la première moitié du XVIII° siècle.

 

La tour, entre chœur et nef, est de la même époque que le chœur. Elle est quadrilatère, et se termine par un toit en bâtière. Sa voûte est en pierres, et les- arceaux tombent sur des colonnes avec chapiteaux, ornés, les uns de volutes ou de feuilles recourbées, les autres de figures grimaçantes. La base des colonnes se compose d'un tore qui manque un peu de rondeur, et d'une scotie assez bien évidée. La partie inférieure de la tour est éclairée dans l'église par deux fenêtres à ogive, dont l'une est trilobée.

 

La nef parait être de la dernière époque, et n'offre aucun intérêt. Elle est voûtée en bois, et les fenêtres qui l'éclairent sont carrées et sans caractère. Cette partie de l'église doit être de 1741 ; c'est du moins cette date qu'on lit au-dessus de la porte principale.

 

On a eu le mauvais goût de couper et de mutiler des colonnes et des chapiteaux pour placer deux petits autels et le toit ou dais qui couvre la chaire. MM. les curés devraient bien user de toute leur influence pour empêcher ces mutilations, ainsi que de prétendues restaurations, si contraires au bon goût.

 

 
 

J'ai lu sur une pierre tumulaire, dans le cimetière, l'inscription qui suit :

 

CY GIST LE

CORPS DE

M° GVILLAUME LETAROVILLY

Ptre VICAIRE DE TRELLY

DÉCÉDÉ LE 24 AVRIL 1669.

P. DIEV P. LVY. P. A.

 

L'église de Trelly est sous le vocable de saint Germain. Elle dépendait de l'archidiaconé de la chrétienté et du doyenné de Cérences. Elle était taxée à 80 livres de décime. Le patronage était laïque, et le seigneur du lieu nommait à la cure.

 

Dans le XIII° siècle, le patron de l'église, Guillaume Murdac, avait deux gerbes sur son fief ; le curé avait le surplus des dimes, à l'exception de la dime des laines, qui appartenait aux trois chanoines prébendés de Coutances. La cure valait alors 75 livres.

 

Dans le siècle suivant, le curé avait la troisième gerbe des blés dans toute la paroisse avec le casuel. Il avait, avec sa demeure, environ deux vergées de terre.

 

Trelly, CPA collection LPM 1900

 
         
 

Il payait chaque année pour la chape de l'évêque six sous et quatre deniers.

 

Il y avait à Trelly deux chapelles : l'une sur la terre de la Motte, et l'autre au Manoir. La première tombe en ruines. L'autre, élevée par la piété des anciens seigneurs, et près de leur manoir, fut rétablie, en l'année 1408, par Guillaume de Meurdrac, échanson de Charles VI, roi de France, et Guillaume de Meurdrac le jeune, seigneur de Contrières, sous l'invocation de saint Jean-Baptiste et de sainte Catherine, « en la révérence de Dieu et de sa glorieuse mère, et de toute la cour du paradis, à charge par l'hôtel-Dieu de Coutances d'y faire acquitter trois messes chaque semaine, et aux fêtes de saint Jean-Baptiste, aux quels jours il devoit y avoir matines, messes à notes et vêpres. » Une inscription qui doit exister dans celte chapelle, que je n'ai pu visiter, rappelle ce fait historique.

 

Le chapitre de la cathédrale de Coutances avait trois prébendes à Trelly.

 

La première, nommée la Grande prébende, consistait en un fief, ainsi qu'en rentes seigneuriales en argent et en nature. Elle valait, en l'année 1652, 2000 livres.

 

La seconde, appelée la prébende de Charpaigne, valait 250 livres de rentes seigneuriales.

 

La troisième, appelée la prébende de Saint-Jean, consistait en 200 livres de rentes seigneuriales . Il parait que, dans le cours du XII° siècle, le chapitre, qui avait eu à titre de prébende, d'ancienne possession, Trelly, avec l'église, les moulins et quelques appendices, n'avait plus qu'un fief, tenu par Hugues Meurdrac, fief qui, en 1789, se réduisait au moulin de Coesel.

 
     
 
 
     
 
 
 

 Trelly, CPA collection LPM 1900