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© Geneviève LOUICELLIER-CALMELS 1995 | ||||||||||||
L'église est dédiée à Notre-Dame. Elle date du milieu du XIIIème siècle, le chœur a été vouté en 1868 dans le style gothique. La flèche du clocher-porche est tombée à une date inconnue. En 1713, les frères Leclerc qui ont fait restaurer le clocher déclarent : "la tour était ruinée de temps immémorial".
Revue monumentale et historique de l’arrondissement de Coutances Renault, « Annuaire du département de la Manche » 1853 et additif de 1861 Regnéville, Renervilla, Reniervilla, Regnevilla.
L'église se compose du chœur et de la nef. Elle n'a ni chapelles, ni transept.
Le chœur est du XIV° siècle, peut-être de la fin du XIII°. Ses fenêtres sont à ogives, longues et étroites, ornées de colonnettes avec chapiteaux garnis de feuilles recourbées en volutes. Son mur absidal est droit, et se termine en forme de fronton triangulaire. Il est percé d'une fenêtre dans le genre des autres fenêtres du chœur. Elle est aujourd'hui bouchée.
L'arcade triomphale est aussi du XIV° siècle Elle est supportée par des colonnes engagées dont les chapiteaux sont légèrement ornés, et dont la base n'offre que de simples tores. Le chœur et la nef sont voûtés en bois.
La nef n'a pas un caractère bien déterminé. Les fenêtres sont ogivales et petites, afin de suppléer sans doute à l'insuffisance de la lumière, donnée par ces petites fenêtres, on en a évasé les parois intérieures.
On remarque dans les murs de la nef des crédences dont l'arcade à ogive est polylobée.
Les murs du chœur et ceux de la nef étaient percés do plusieurs portes cintrées qui aujourd'hui sont bouchées.
Une grosse tour dont il est difficile de préciser l'époque, mais dont la partie supérieure a disparu, précède l'église. A ses quatre angles et à la base de sa pyramide octogone, sont quatre petits clochetons sans ouvertures. Cette tour, qui a sans doute servi de point de défense, aura été fort endommagée, ce qui explique les nombreux travaux de reconstructions et de réparations qu'elle a reçus. Le petit toit qui la couronne n'a dû être établi que pour l'écoulement des eaux, et afin d'en empêcher l'infiltration. | ||||||||||||
Dans le mur du cimetière, à l'ouest, on remarque un énorme bloc de maçonnerie d'une solidité et d'une dureté à toute épreuve. Cette maçonnerie consiste en pierres irrégulières, jetées pêle-mêle dans un bain de mortier, composé de chaux et de sable. Ce bloc de maçonnerie, suivant les uns, faisait partie de la tour primitive ; suivant d'autres, il provient de l'ancien château. Cette dernière opinion parait la plus vraisemblable.
Dans le mur septentrional de la nef, on lit une inscription que je donne telle que je l'ai relevée :
FOSDASION DE 12 MESSE : E : DE PLACE CY DESOVS F PAR ODO E JEAN LE CLERC FRÈRES. L. 1699 E 0NS F REDIFIER LA TOUR DE CETTE EGLISE A LEUR FRES ET AVTRE DONS L. 1713. P. DIEV P. EVX. P. AVE. M.
Dans le cimetière, sur une petite croix grecque, on lit : CI GIT LE CORPS DE M. J. G. DAVID DÉCÉDÉ CURÉ DE CETTE PAROISSE, LE 29 JUILLET 1833. | L'église Notre-Dame, début 1900 Collection CPA LPM 1900 | |||||||||||
L'église de Regnéville est sous l'invocation de la sainte Vierge. Elle dépendait de l'archidiaconé de la chrétienté et du doyenné de Cérences. Elle était taxée à vingt livres de décime. Dans les XIII° et XIV° siècles, le patronage appartenait au roi. Plus tard, ce fut le seigneur du lieu qui l'exerça et qui nomma à la cure.
Le curé avait toutes les dimes : Rector percipit omnia. La cure, dans le XIII° siècle, valait 60 livres. Dans le siècle suivant, le curé avait une demeure et des terres aumônées; dix sous tournois de rente annuelle à prendre, cinq sous sur la demeure de Nicolas Grosparmy, quinque solidos supra manerium Nicolai Grosparmy, et cinq sous sur celle de Nicolas Varroc, et quinque supra domum Nicolai Varroc. D'autres terres lui devaient quatre chapons de rente, et quatuor capones de redditu supra alias terras. Il devait quinze sous pour la chape de l'évêque, huit sous et quatre deniers pour la débite, vingt deniers pour le saint chrême, et trois sous pour la visite.
Il y avait à Regnéville, près de la mer, une chapelle qui n'avait aucun revenu, ibi est una capella iuxta mare sine redditu; mais le trésor de l'église en avait, ecclesia habet redditus ad thesaurum ipsius pertinentes. | ||||||||||||
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