| ||||||||||||
| ||||||||||||
Quettreville sur Sienne Minoterie CPA collection LPM 1960 | ||||||||||||
| ||||||||||||
Revue monumentale et historique de l’arrondissement de Coutances Renault, « Annuaire du département de la Manche » 1853
L'état des fiefs du bailliage de Coutances, dressé dans le XVII° siècle, nous apprend qu'on comptait à Quettreville dix fiefs nobles.
Le fief de Sey ou Say. Sur les listes des seigneurs normands qui accompagnèrent Guillaume à la conquête de l'Angleterre, on trouve le sieur de Say ou le sire de Say. Sa famille devint très-illustre en Angleterre, et son nom doit encore figurer sur la liste des lords.
Au nombre des seigneurs normands, célèbres depuis Guillaume-le-Conquérant jusqu'en 1200, on voit figurer Guillaume de Say, Engelran de Say et Galfroy de Say.
La baronnie de Say à Quettreville s'étendait d'abord sur plusieurs paroisses, comme Cérences, Cenilly, Guéhébert, la Haye-Comtesse , Hauteville-la-Guichard, le Lorey, Marigny, etc. Plus tard, et dans les premières années du XV° siècle, Marigny en fut démembré et devint un marquisat. Le fief de Say passa dans la famille Le Forestier; car on voit que, dans le cours du XVIII° siècle, Pierre-Aubin Le Forestier, seigneur et patron de Mobecq et de Claids, le possédait, et qu'après lui ce fut Charles-Antoine-Alexandre le Forestier.
Le fief de Quettreville appartenait dans le XVII° siècle à Thomas David , alors patron et seigneur du lieu. Il fut vendu à Julien Le Poupinel de la Besnardière, secrétaire du roi et conseiller au siège présidial de Cotentin. Anloine-Charles-Julien-Jean Le Poupinel, officier de dragons au régiment de la Reine, le possédait encore en 1789. Il prenait le titre de seigneur et patron de Quettreville, et de seigneur des fiefs de la Porte à Saint-Nicolas de Coutances.
Le manoir de Quettreville appartient aujourd'hui à madame Surcouf, veuve de l'amiral Surcouf.
Quettreville sur Sienne Manoir CPA collection LPM 1900 Le fief de Montauban, dépendant du marquisat de Marigny. était à la princesse de Guémené.
Le fief ou verge de Sainte-Marguerite appartenait au comte de Montgomery.
Le fief de l'Abbaye-Blanche était celui de l'abbaye de ce nom.
Le fief de la Persillière avait appartenu à Nicolas de Garaby; mais ensuite il était devenu la propriété de la famille Le Poupinel.
Le fief de la Digue, en partie sur Roncey et Quettreville, était à Guillaume Hardouin, écuyer, sieur de Beaumont.
Le fief des Loges, celui de la Réauté et celui de Mesnil-Aubert avaient appartenu à Anne-Robert Le Cointe, écuyer, sieur des Loges ; mais celui des Loges était passé à Charles-Antoine Le Forestier.
On comptait aussi dans XVII° siècle cinq moulins à Quettreville. Trois se nommaient les moulins de Say ; l'un d'eux, près le manoir de Say, était en ruines: ils dépendaient du fief de la princesse de Guémené.
Les deux autres appartenaient à Davy de Quettreville. Besnard Davy, sieur et patron de Quettreville pour la cure de la grande portion, prétendit, en l'année 1616, avoir un droit de sépulture dans le chœur, près du maître-autel, où, suivant lui, était le lieu de la sépulture de ses aïeux et prédécesseurs. « Le bailly de Constantin ou son lieutenant à Coutances fit défense audit Davy de faire enterrer et inhumer son enfant et autres corps au-dessus des pas de l'autel, ains (mais) en tel autre lieu de l'église dudit lieu qu'il verroit bon, fors du coté accordé au sieur des Loges. » Davy porta l'appel de cette sentence au parlement de Normandie où comparurent « Maistre Robert Desfaveries, prestre, desservant le bénéfice de la petite portion dudit lieu de Quettreville, et André Le Cointe, sieur des Loges, patron de la petite portion en ladite paroisse de Quettreville. » Intervint devant le parlement messire Alexandre de Rohan, chevalier, marquis de Marigny, qui soutint qu' « à cause de sa baronnie de Sey dite de Montauban, sise en ladite paroisse de Quettreville, il est baron de la grande portion dudit lieu, et non ledit Davy qui se veut attribuer ledit grand patronage.» La cour confirma la sentence du bailly de Cotentin, et Davy dut se résigner a être enterré non pas à côté de l'autel, mais au-dessous des marches .
Quettreville a vu naitre, dans le XVII° siècle, Charles Trigan. Il devint docteur en Sorbonne, et-publia un ouvrage intitulé : Histoire ecclésiastique de la province de Normandie, ouvrage dans lequel il a fait preuve d'une grande érudition et d'une critique judicieuse. Il s'est arrêté à l'époque du XIII° siècle. | ||||||||||||
Quettreville sur Sienne Moulin de Say CPA collection LPM 1900 | ||||||||||||