QUETREVILLE SUR SIENNE
  CC 08-10 Canton de MONTMARTIN-SUR-MER
   
  EGLISE NOTRE-DAME 1/2
         
 
 
 

Quettreville sur Sienne, église Notre-Dame. CPA collection LPM 1960

 
 

 

 
 

Revue monumentale et historique de l’arrondissement de Coutances

Renault, « Annuaire du département de la Manche » 1853

 

L'église présente un parallélogramme rectangle et se compose du chœur et d'une nef.

 

Le chœur est du XIV° siècle, peut-être même de la fin du XIII°. Il est plus soigné que la nef, ce qu'il faut sans doute attribuer à l'opulence des patrons qui, d'après l'usage, faisaient construire le chœur des églises et devaient l'entretenir.

 

 
 

Il est voûté en pierre, et les arceaux sont taillés en forme de tore ou boudin entre deux cannelures. Leur point d'intersection est garni de fleurons ou d'écussons. Quelques-uns des arceaux qui, d'ailleurs, sont croisés, n'ont pour appui que de simples modillons ou consoles, offrant des têtes dont l'expression est un peu grimaçante. Quelques autres retombent sur des colonnettes dont une portion est cachée par un lambris qui tapisse la partie inférieure des murs du chœur.

 

Les chapiteaux des colonnes sont ornés d'un tore et d'un double rang de volutes superposées, dont plusieurs se terminent par un évasement figurant un petit fleuron. Quelques autres sont garnis de fleurs grasses.

 

Les fenêtres du chœur sont ogivales, mais sans ornements

 

Modillon

 
         
 

Le mur absidal est droit et se termine en forme de triangle. Il est percé d'une fenêtre à ogive, divisée par deux meneaux. La partie supérieure de cette fenêtre a été refaite dans le XV° siècle , avec une pierre plus tendre, ce qui a permis de remplir l'arcade avec des compartiments dans le genre du style flamboyant. La vitre peinte de cette fenêtre représente des personnages placés sous des dais à clochetons, ornés de fleurs et de crochets dans le style du XV° siècle.

 

La nef est aussi du XIV° siècle. Ses fenêtres sont longues, à lancettes et sans ornements. Les contreforts qui, à l'extérieur, soutiennent les murs sont espacés en forme de travées. Leur saillie, assez forte, diminue progressivement vers la partie supérieure. La voûte de la nef est en bois et date de 1713.

 

La tour, placée entre chœur et nef, est en partie de la même époque que l'église. Elle est quadrangulaire jusqu'à une certaine hauteur, et se termine par une flèche ou pyramide octogone qui a été refaite, après avoir été deux fois frappé par la foudre. Chaque angle est surmonté d'un petit clocheton octogone, sans ouvertures.

 

Ses arcades sont à ogives surélevées. Les piliers sont tapissés de colonnes engagées dont les chapiteaux sont ornés de feuillages et de volutes un peu épanouis. La base des colonnes est à pans coupés, ornée de deux tores, dont l'un est un peu évasé et repose sur un énorme soubassement octogone.

 
         
 

L'escalier de la tour, qui se termine par un petit toit conique, est établi dans une tourelle à pans coupés et accolée dans un des murs. Cet ouvrage est évidemment postérieur à la tour. On remarque dans la nef plusieurs crédences, garnies d'une tablette en pierre. L'une de ces pierres est percée de deux petits trous. Au-dessus de celle placée dans le mur septentrional, on distingue deux écussons. Sur l'un d'eux sont figurées deux petites coquilles.

 

Sous la tour, et dans le mur méridional, on voit à l'extérieur une porte dont le cintre a presque disparu. A gauche de cette porte, sont deux colonnettes et une tête qui parait avoir été grimaçante ; une simple cannelure ornait cette porte. Cette partie du mur appartient sans doute aux constructions de l'ancienne et primitive église qui pouvait dater du XI° siècle.

 

Le mur septentrional offre trois ouvertures aujourd'hui bouchées, et dont l'une était très-large.

 
 
 

 

 

 

 
 

On pense qu'autrefois il y avait à cette hauteur du mur une chapelle, peut-être la chapelle seigneuriale, qui se trouvait ainsi en communication avec le chœur.

 

L'autel principal, d'assez mauvais goût, est de la fin du siècle dernier, ainsi que nous l'apprend l'inscription suivante que j'ai lue sur une des boiseries : Fait faire et donné par M° Joseph Lainey, curé de la petite portion, en 1770.

 

Le font baptismal est placé à l'entrée de l'église vers le mur septentrional. La cuve est de forme octogone et repose sur une base aussi octogone. Sa circonférence est de 2 mètres 63 centimètres, et sa hauteur d'un mètre. Chaque angle offre une moulure en forme d'un tore entre deux filets. A droite est un petit bénitier monolithe. Sa cuvette et son pédicule sont de forme octogone. Sa hauteur est de 85 centimètres.