QUETREVILLE SUR SIENNE
  CC 08-10 Canton de MONTMARTIN-SUR-MER
   
  FAITS HISTORIQUES
         
 
 
 

Quettreville sur Sienne CPA collection LPM 1960

 
 

 

 
 

Revue monumentale et historique de l’arrondissement de Coutances

Renault, « Annuaire du département de la Manche » 1853


FAITS HISTORIQUES. — On a trouvé à Quettreville, en 1803, un grand nombre de haches gauloises. Si j'en juge par celle que je me suis procurée, elles étaient en bronze, creuses intérieurement et munies d'un petit anneau sur un des côtés.

 

Le fief de Quettreville avait dépendu du comté de Mortain ; car on voit que Richard II donna à l'abbaye de Marmoutiers deux portions de terre à prendre à Quettreville: In pago constantino duas quoque partes Quettrevillœ.

 

Roland de Montfort, le 9 avril de l'an 1420, donne et confirme à l'abbaye de Savigny une rente sur la paroisse de Quettreville, comme libre aumône, pour l'âme de son père Geoffroy de Montfort, et celles de ses prédécesseurs. Cet acte est revêtu d'un sceau sur lequel on lit : Sigillum Rollandi de Monteforti.


 

Le 2 avril 1421, il intervint es assises de Coutances, tenues par Gilles Cadot, lieutenant-général de noble homme Monseigneur Jehan Dasserton, chevalier bailli, une sentence qui, après enquête et sur le dire de douze hommes nobles, et contrairement aux prétentions de noble homme messire Richard de Straffort, chevalier, baron de Say, adjugea à noble homme Jehan de Gouville, chevalier, seigneur de Quettreville, le patronage de la grande portion de la cure de Quettreville. Ce droit de présentation était assis sur un fief d'ancienneté nommé le frou de la mazure, qui était tenu par hommage par ledit Jehan de Gouville.

 

Cette présentation lui appartenait, disait le seigneur de Gouville, à cause qu'elle avait appartenu à Messire Geoffroy de Montfort à qui elle était échue de ses prédécesseurs; duquel. Geoffroy de Montfort étaient issus plusieurs enfants, entre autres une fille mariée à Messire Guillaume de la Lande, seigneur de la Lande-d'Airou. De ce mariage naquit une fille qui épousa Guillaume de Soule, écuyer.

 

De leur union sortit une fille mariée à Jehan de Grimouville, bisaïeul de Jehan de Gouville, à qui la sentence adjuge le droit de présentation.

 

Dans le XV° siècle, il y eut un procès entre Jehan d'Anneville et le seigneur marquis de Marigny pour le patronage de la grande portion de la cure de Quettreville. Ce procès, qui existait dès 1454, continuait encore en 1497. Cependant, dès le 23 février 1486, Geoffroy, évêque de Coutances, avait reconnu à Ursin d'Anneville le droit de présentation à la grande portion de la paroisse de Quettreville, que lui contestait Louis de Rohan, seigneur de Marigny et de Say.

 

Ce fut cet Ursin d'Anneville, seigneur de Quettreville, qui fonda, sous le vocable de l’Annonciation, une chapelle dans le manoir de Quettreville. Cette fondation, confirmée par l'évêque de Coutances, qui permit de célébrer la messe dans cette même chapelle, fut ratifiée par Jehan d'Anneville, fils du fondateur.

 

La cure de Quettreville donnait lieu à de continuelles difficultés. Ainsi, le 13 mai 1585, sentence fut rendue qui adjugea le bénéfice de cette cure à Ursin Lechevalier, que présentait Adrien d'Anneville, seigneur de Quettreville, contre les prétentions de Messire Louis de Rohan, sieur de Guémené, qui voulait conférer ce bénéfice â Robert Lenorrais.

 

Un arrêt du parlement de Normandie du 4 juillet 1657, rendu entre Charles Davy, chevalier, seigneur de Quettreville, et Henri-Louis-Hubert, sieur de la Brosse, marquis de Marigny, maintient Charles Davy dans le droit de patronage de la cure de Quettreville pour la grande portion, défend au seigneur de Marigny de le troubler dans son droit, et le condamne aux dépens.

 

Ce même Charles Davy obtint, en l'année 1654, pour la paroisse de Quettreville, deux foires qui devaient se tenir l'une le 27 juillet, et l'autre le 4 novembre de chaque année. Ces deux foires existent encore.

 
         
 

Quettreville sur Sienne CPA collection LPM 1900

 
         
   
  QUETREVILLE SUR SIENNE
  CC 08-10 Canton de MONTMARTIN-SUR-MER
   
  EGLISE NOTRE-DAME 1/2
         
 
 
 

Quettreville sur Sienne, église Notre-Dame. CPA collection LPM 1960

 
 

 

 
 

Revue monumentale et historique de l’arrondissement de Coutances

Renault, « Annuaire du département de la Manche » 1853

 

L'église présente un parallélogramme rectangle et se compose du chœur et d'une nef.

 

Le chœur est du XIV° siècle, peut-être même de la fin du XIII°. Il est plus soigné que la nef, ce qu'il faut sans doute attribuer à l'opulence des patrons qui, d'après l'usage, faisaient construire le chœur des églises et devaient l'entretenir.

 

 
 

Il est voûté en pierre, et les arceaux sont taillés en forme de tore ou boudin entre deux cannelures. Leur point d'intersection est garni de fleurons ou d'écussons. Quelques-uns des arceaux qui, d'ailleurs, sont croisés, n'ont pour appui que de simples modillons ou consoles, offrant des têtes dont l'expression est un peu grimaçante. Quelques autres retombent sur des colonnettes dont une portion est cachée par un lambris qui tapisse la partie inférieure des murs du chœur.

 

Les chapiteaux des colonnes sont ornés d'un tore et d'un double rang de volutes superposées, dont plusieurs se terminent par un évasement figurant un petit fleuron. Quelques autres sont garnis de fleurs grasses.

 

Les fenêtres du chœur sont ogivales, mais sans ornements

 

Modillon

 
         
 

Le mur absidal est droit et se termine en forme de triangle. Il est percé d'une fenêtre à ogive, divisée par deux meneaux. La partie supérieure de cette fenêtre a été refaite dans le XV° siècle , avec une pierre plus tendre, ce qui a permis de remplir l'arcade avec des compartiments dans le genre du style flamboyant. La vitre peinte de cette fenêtre représente des personnages placés sous des dais à clochetons, ornés de fleurs et de crochets dans le style du XV° siècle.

 

La nef est aussi du XIV° siècle. Ses fenêtres sont longues, à lancettes et sans ornements. Les contreforts qui, à l'extérieur, soutiennent les murs sont espacés en forme de travées. Leur saillie, assez forte, diminue progressivement vers la partie supérieure. La voûte de la nef est en bois et date de 1713.

 

La tour, placée entre chœur et nef, est en partie de la même époque que l'église. Elle est quadrangulaire jusqu'à une certaine hauteur, et se termine par une flèche ou pyramide octogone qui a été refaite, après avoir été deux fois frappé par la foudre. Chaque angle est surmonté d'un petit clocheton octogone, sans ouvertures.

 

Ses arcades sont à ogives surélevées. Les piliers sont tapissés de colonnes engagées dont les chapiteaux sont ornés de feuillages et de volutes un peu épanouis. La base des colonnes est à pans coupés, ornée de deux tores, dont l'un est un peu évasé et repose sur un énorme soubassement octogone.

 
         
 

L'escalier de la tour, qui se termine par un petit toit conique, est établi dans une tourelle à pans coupés et accolée dans un des murs. Cet ouvrage est évidemment postérieur à la tour. On remarque dans la nef plusieurs crédences, garnies d'une tablette en pierre. L'une de ces pierres est percée de deux petits trous. Au-dessus de celle placée dans le mur septentrional, on distingue deux écussons. Sur l'un d'eux sont figurées deux petites coquilles.

 

Sous la tour, et dans le mur méridional, on voit à l'extérieur une porte dont le cintre a presque disparu. A gauche de cette porte, sont deux colonnettes et une tête qui parait avoir été grimaçante ; une simple cannelure ornait cette porte. Cette partie du mur appartient sans doute aux constructions de l'ancienne et primitive église qui pouvait dater du XI° siècle.

 

Le mur septentrional offre trois ouvertures aujourd'hui bouchées, et dont l'une était très-large.

 
 
 

 

 

 

 
 

On pense qu'autrefois il y avait à cette hauteur du mur une chapelle, peut-être la chapelle seigneuriale, qui se trouvait ainsi en communication avec le chœur.

 

L'autel principal, d'assez mauvais goût, est de la fin du siècle dernier, ainsi que nous l'apprend l'inscription suivante que j'ai lue sur une des boiseries : Fait faire et donné par M° Joseph Lainey, curé de la petite portion, en 1770.

 

Le font baptismal est placé à l'entrée de l'église vers le mur septentrional. La cuve est de forme octogone et repose sur une base aussi octogone. Sa circonférence est de 2 mètres 63 centimètres, et sa hauteur d'un mètre. Chaque angle offre une moulure en forme d'un tore entre deux filets. A droite est un petit bénitier monolithe. Sa cuvette et son pédicule sont de forme octogone. Sa hauteur est de 85 centimètres.

 
         
   
  QUETREVILLE SUR SIENNE
  CC 08-10 Canton de MONTMARTIN-SUR-MER
   
  EGLISE NOTRE-DAME 2/2
         
 

Quettreville sur Sienne, église Notre-Dame. CPA collection LPM 1960

 
 

 

 
 

J'appris , lorsque je visitai l'église , qu'on avait le projet de remplacer ces deux petits monuments par deux autres de forme plus moderne. Cette substitution serait fort regrettable. J'ai prié qu'on les laissât subsister, et il faut espérer que leur destruction n'aura pas lieu et que les habitants de Quettreville respecteront, ne, fût-ce que pour la sainteté des souvenirs , le font baptismal où leurs pères furent présentés aux premières bénédictions de l'Eglise.

 

Près d'un petit autel, dans la nef, vers le mur septentrional , j'ai lu un bref d'indulgence, donné par le pape Clément XII. Léonor II Gouyon de Matignon, évêque de Coutances, en permit la publication en 1734. Cette permission est signée par Gourmont de Courcy, prêtre, licencié en droit, chanoine et grand chantre de la cathédrale, qui dans le Gallia Christiana est ainsi désigné : Vercingetorix Renatus de Gourmont de Courcy.

 

Il existe dans cette église plusieurs tableaux représentant des scènes de la passion de J.-C. Ils paraissent offrir aux connaisseurs et aux artistes un certain intérêt.

 

L'un des murs qui entourent le cimetière est couvert de pierres tombales des XVII° et XVIII° siècles. On les a retirées de l'église et du cimetière pour les placer ainsi en guise de tablettes : on en reconnaît plusieurs à la croix qui se dessine dessus, pour avoir sans doute abrité les restes de quelques-uns des curés ou des prêtres du lieu. Il est vraiment regrettable qu'on respecte aussi peu les pierres tumulaires. L'autorité religieuse et l'autorité civile devraient bien se prêter réciproquement leur concours pour empêcher de telles profanations.

 
 

 

 

 

 
 

J'ai lu sur une tombe, dans le cimetière, l'inscription suivante :

 

CI GIT MADAME ROSALIE-CHARLOTTE

LEBOUCHER DE VALLEFLEURY

VEUVE DE M. LE BARON DUHAMEL

DECÉDÉE A QUETTREVILLE

LE 22 AOUT 1845

A L'AGE DE SOIXANTE-DOUZE ANS.

BEATI MISERICORDES QUONIAM IPSI

MISERICORDIAM CONSEQUENTUR

 

L'église est sous l'invocation de Notre-Dame. Elle dépendait de l'archidiaconé de la chrétienté et du doyenné de Cérences. Dès le XIII° siècle, elle se divisait en deux portions, la grande et la petite. Le patronage de la grande portion appartenait au seigneur du lieu. La dime se partageait ainsi : le curé avait la sixième gerbe avec l'autelage et la moitié des menues dimes, comme du lin, du chanvre et des animaux.

 

© Geneviève LOUICELLIER

 
         
 

Les cinq autres gerbes et l'autre moitié des menues dimes appartenaient à l'abbaye de Savigny. Rector percipit sextam garbam per totam villam cum altalagio ubi se extendit comitatus exceptis minutis decimis lini et canabi et animalium decimabilium, quorum med. percipit abbas Savign. et quinque partes per totum comitatum.

 

L'abbé de Saint-Lô avait le patronage de la petite portion ainsi que toutes les dimes : le curé n'avait que le casuel, Abbas sancti Laudi patronus pro portione régis et percipit omnes garbas. Rector illius portionis.... percipit altalagium. Il n'avait pas une vicairerie suffisante : Nec habet suffic. vicar. ; elle ne valait que 57 livres, et valet Ivij libr. Dans le XIV° siècle, Richard Malherbe, chevalier, seigneur du Dezert, revendiqua le patronage de l'une des portions de l'église de Quettreville. Mais par un acte, passé « aux assises de Coutances du vendredi avant la Saint-Clément 1320, il renonce en faveur des religieux de Saint-Lô au patronage d'icelle portion qu'il prétendoit et qui étoit la menour ( la petite) portion de l'église N. D. de Ketreville. »

 

 CPA collection LPM

 
 

 

 

 

 
 

D'après le Livre blanc, le curé de la grande portion avait la jouissance d'une assez grande étendue de terres. Deux acres lui avaient été aumônées sous le règne de saint Louis ; il en avait une charte revêtue du sceau du roi. Il avait encore trois vergées de terre au pont de Quettreville, apud pontem de Quettrevilla. Pour trois autres vergées dont le chevalier Guillaume de Montfort, seigneur du lieu, et Jeanne, sa femme, avaient aumône la grande portion, le curé devait, pendant la vie des bienfaiteurs, chanter, chaque année, une messe du Saint-Esprit, et après leur mort une messe pour les défunts : Très virgatas terre que est elemosinata a nobili viro Guillelmo de Monteforti milite et a Iohanna eius uxore et ab hoc debet dictus rector cantare unam missam de sancto Spiritu quolibet anno quandiu vixerint et post eorum decessum missa erit pro defunctis.

 

Le curé de la petite portion, outre son casuel, recevait de l'abbé de Saint-Lô , qui avait toutes les dimes, 18 quartiers de froment, à la mesure de Cérences : Rector percipit decem et octo quarteria frumenti ad mensuram de Cerenciis supra dictam décimant.

 

Cette division de la cure de Quettreville s'est continuée; car, à l'époque de 1789 , on trouve comme curé de la première portion César-Romain Couvert, et de la seconde portion Adrien-Gilles Bernard.

Le chœur, qui est la partie la plus ornée de l'église appartenait aux moines, et la nef était à la paroisse. Le presbytère de la grande portion était le plus éloigné de l'église : celui de la petite portion est resté le presbytère actuel de la commune.

 

Il y a Quettreville une chapelle sous le vocable de saint Laurent. Le dernier chapelain titulaire, en l'année 1789, était l'abbé Hullot. Aujourd'hui cette chapelle tombe en ruines.

 

Si l'on en croit un acte de l'an 1174, il y avait, dans la partie de la paroisse nommée Say une autre chapelle. Par cet acte, Richard , évêque de Coutances, confirme aux religieux de Savigny tout ce qu'ils possédaient dans son diocèse : Et capellariam de Saeio ex integro cum omnibus pertinenciis suis. Dans un autre acte du XIII° siècle, on lit : Capella de bosco de Sae.

 

Il existait à Quettreville un prieuré de bénédictins, nommé le prieuré de saint Laurent. Il était placé sans doute dans la partie de la commune appelée le village de la Moinerie, village qui figure sur la carte de Cassini, sous le nom de Monnerie. Des vieillards disent qu'ils ont encore vu la grange des moines.

 

Quettreville a dû posséder aussi une léproserie. Ainsi, à peu de distance de l'église, vers le sud, il existe une croix qui porte le nom de croix de la Maladrerie ou Ladrerie. Tout près se trouve un champ qui, dans les anciens titres, est appelé le Champ de la fontaine aux lépreux. La sente qui conduit à la fontaine, placée dans ce champ, porte le nom de sente aux lépreux. Cette léproserie devait exister vers le village des Monceaux.

 
         
   
  QUETREVILLE SUR SIENNE
  CC 08-10 Canton de MONTMARTIN-SUR-MER
   
  LES FIEFS
         
 
 
 

Quettreville sur Sienne Minoterie CPA collection LPM 1960

 
 

 

 
 

Revue monumentale et historique de l’arrondissement de Coutances

Renault, « Annuaire du département de la Manche » 1853


 

L'état des fiefs du bailliage de Coutances, dressé dans le XVII° siècle, nous apprend qu'on comptait à Quettreville dix fiefs nobles.

 

Le fief de Sey ou Say. Sur les listes des seigneurs normands qui accompagnèrent Guillaume à la conquête de l'Angleterre, on trouve le sieur de Say ou le sire de Say. Sa famille devint très-illustre en Angleterre, et son nom doit encore figurer sur la liste des lords.

 

Au nombre des seigneurs normands, célèbres depuis Guillaume-le-Conquérant jusqu'en 1200, on voit figurer Guillaume de Say, Engelran de Say et Galfroy de Say.

 

La baronnie de Say à Quettreville s'étendait d'abord sur plusieurs paroisses, comme Cérences, Cenilly, Guéhébert, la Haye-Comtesse , Hauteville-la-Guichard, le Lorey, Marigny, etc. Plus tard, et dans les premières années du XV° siècle, Marigny en fut démembré et devint un marquisat.

Le fief de Say passa dans la famille Le Forestier; car on voit que, dans le cours du XVIII° siècle, Pierre-Aubin Le Forestier, seigneur et patron de Mobecq et de Claids, le possédait, et qu'après lui ce fut Charles-Antoine-Alexandre le Forestier.

 

Le fief de Quettreville appartenait dans le XVII° siècle à Thomas David , alors patron et seigneur du lieu. Il fut vendu à Julien Le Poupinel de la Besnardière, secrétaire du roi et conseiller au siège présidial de Cotentin. Anloine-Charles-Julien-Jean Le Poupinel, officier de dragons au régiment de la Reine, le possédait encore en 1789. Il prenait le titre de seigneur et patron de Quettreville, et de seigneur des fiefs de la Porte à Saint-Nicolas de Coutances.

 

Le manoir de Quettreville appartient aujourd'hui à madame Surcouf, veuve de l'amiral Surcouf.

 

Quettreville sur Sienne Manoir CPA collection LPM 1900


Le fief de Montauban, dépendant du marquisat de Marigny. était à la princesse de Guémené.

 

Le fief ou verge de Sainte-Marguerite appartenait au comte de Montgomery.

 

Le fief de l'Abbaye-Blanche était celui de l'abbaye de ce nom.

 

Le fief de la Persillière avait appartenu à Nicolas de Garaby; mais ensuite il était devenu la propriété de la famille Le Poupinel.

 

Le fief de la Digue, en partie sur Roncey et Quettreville, était à Guillaume Hardouin, écuyer, sieur de Beaumont.

 

Le fief des Loges, celui de la Réauté et celui de Mesnil-Aubert avaient appartenu à Anne-Robert Le Cointe, écuyer, sieur des Loges ; mais celui des Loges était passé à Charles-Antoine Le Forestier.

 

On comptait aussi dans XVII° siècle cinq moulins à Quettreville. Trois se nommaient les moulins de Say ; l'un d'eux, près le manoir de Say, était en ruines: ils dépendaient du fief de la princesse de Guémené.

 

Les deux autres appartenaient à Davy de Quettreville. Besnard Davy, sieur et patron de Quettreville pour la cure de la grande portion, prétendit, en l'année 1616, avoir un droit de sépulture dans le chœur, près du maître-autel, où, suivant lui, était le lieu de la sépulture de ses aïeux et prédécesseurs. « Le bailly de Constantin ou son lieutenant à Coutances fit défense audit Davy de faire enterrer et inhumer son enfant et autres corps au-dessus des pas de l'autel, ains (mais) en tel autre lieu de l'église dudit lieu qu'il verroit bon, fors du coté accordé au sieur des Loges. » Davy porta l'appel de cette sentence au parlement de Normandie où comparurent « Maistre Robert Desfaveries, prestre, desservant le bénéfice de la petite portion dudit lieu de Quettreville, et André Le Cointe, sieur des Loges, patron de la petite portion en ladite paroisse de Quettreville. » Intervint devant le parlement messire Alexandre de Rohan, chevalier, marquis de Marigny, qui soutint qu' « à cause de sa baronnie de Sey dite de Montauban, sise en ladite paroisse de Quettreville, il est baron de la grande portion dudit lieu, et non ledit Davy qui se veut attribuer ledit grand patronage.» La cour confirma la sentence du bailly de Cotentin, et Davy dut se résigner a être enterré non pas à côté de l'autel, mais au-dessous des marches .

 

Quettreville a vu naitre, dans le XVII° siècle, Charles Trigan. Il devint docteur en Sorbonne, et-publia un ouvrage intitulé : Histoire ecclésiastique de la province de Normandie, ouvrage dans lequel il a fait preuve d'une grande érudition et d'une critique judicieuse. Il s'est arrêté à l'époque du XIII° siècle.

 
         
 

Quettreville sur Sienne  Moulin de Say CPA collection LPM 1900