MONTMARTIN SUR MER
  CC 08.08 du canton de MONTMARTIN SUR MER
   
  LA SEIGNEURERIE
         
 

Montmartin-Sur-Mer, Le château Collection CPA LPM 1900

 
     
 

Revue monumentale et historique de l’arrondissement de Coutances

Renault, « Annuaire du département de la Manche » 1853 et additif de 1861


Montmartin-sur-Mer, Mons-Martini.


On trouve comme ayant successivement possédé la seigneurie de Montmartin :

Pierre Destouches qui prenait le titre d'escuyer, seigneur en partie de Montmartin ;

Guillaume Adam, aux droits de Jehanne Destouches, sa femme.

 

En l'année 1533, ils vendirent à Jehan et Guillaume Louvet, à savoir : les fief, terre et seigneurie de Montmartin, avec toutes ses appartenances et appendices en manoirs, domaines, garennes, moulin, communes, doits d'icelui, rentes et revenus, tant en grains, denrées, œufs, oiseaux, gravages, etc. » Le prix était de 850 livres et dix livres tournois pour vin. Après Jehan et Guillaume Louvet, on cite :

    -Adrien Louvet ;

    -Son fils, Charles Louvet ;

    -Odet Louvet, sieur de Montmartin ;

    -Guy Louvet, écuyer, sieur de Montmartin.

 

Ce dernier, en 1666, échangea sa terre de Montmartin contre une autre qui appartenait, dans la paroisse de Bourrey, à Marie d'Orléans, duchesse de Nemours et d'Estouteville.

 

Cette princesse eut pour héritier Jacques Gouyon, sire de Matignon, comte de Thorigny, chevalier des ordres du roi, lieutenant général des armées de Sa Majesté et de la province de Normandie, qui devint seigneur de Montmartin.

 

Le comte de Thorigny vendit à François-Hyacinthe Louvet, écuyer, les fief, terre et seigneurie de Montmartin près la mer, la vavassorie de Rantot et le fief de la Clamerie, par le prix de 24,000 livres.

 

François-Hyacinthe Louvet revendit le domaine de Montmartin à Nicolas Sanson, écuyer, sieur de Bretteville, conseiller, lieutenant général criminel au bailliage et siège présidial de Cotentin.

 

Nicolas Sanson était un descendant de Gilles Sanson, écuyer, sieur de Groucy, qui produisit devant Guy Chamillart des actes prouvant une noblesse de quatre races. Il portait d'azur à trois fauconnières d'or, deux en chef et une en pointe.

 

Elisabeth Sanson, en épousant Nicolas Ferrand, apporta dans cette famille une partie du domaine de Montmartin.

 

Cette famille Ferrand, originaire de Saint-Sauveur-Lendelin, était d'une ancienne noblesse, remontant à 1471. L'un de ses membres, Jean Ferrand, était, en 1594, escuyer, sieur de la Justice. Il épousa Marguerite Rachinel.

 

Un de ses fils, Guillaume, sieur de la Fosse, épousa Jeanne Gelée.

 

Ce fut à leur fils Nicolas Ferrand, sieur de la Perelle, que se maria Elisabeth Sanson. Ils eurent quatre fils, dont deux, Jacques et François, furent servant le roi. Nicolas Ferrand portait en ses armes : de sable, à la tierce ondaye d'argent, à trois fers de flèches d'argent, 9 en chef, 4 en pointe; les pointes en bas.

 

Après Nicolas Ferrand et ses fils, on rencontre Philippe Ferrand, sieur Dauverney, et ensuite messire Jean-François Ferrand, escuyer, seigneur et patron de Montmartin.

 

Une de ses filles, Anne Ferrand, épousa Charles-Marie-Simon Gosselin, avocat et juge en la cour criminelle et spéciale de Coutances. Leur fils, M. Ferdinand Gosselin, habite la ville de Coutances; il est membre de l'Association normande.

 

Jean-François Ferrand, seigneur de Montmartin, était mort lors de la réunion des trois ordres du grand bailliage de Cotentin, en 1789; car on voit que sa veuve et ses enfants y furent représentés par messire Charles-Daniel Lair, chevalier, seigneur du Lude, Aureville et autres lieux.

 

Nicolas-Charles-Antoine Le Conte, seigneur d'Ymouville, possédait aussi un fief noble à Montmartin. Il fut, en l'année 1771, en procès avec Philippe Ferrand, sieur Dauverney, pour le patronage de l'église. Le curé lui refusait la qualité de seigneur et patron de l'église de Montmartin, et soutenait qu'elle appartenait à Ferrand. Thomas-Honoré de Mons, lieutenant général civil, tenant l'audience du bailliage, ordonna que Ferrand Dauverney serait mis en cause pour défendre ses droits. Celui-ci revendiqua et obtint le titre de seigneur de Montmartin. Le Conte ne figura dans l'assemblée de 1789 que comme seigneur d'un fief noble à Montmartin.

 

Montmartin-sur-Mer est un bourg, chef-lieu de canton, ayant foires et marchés. Cette commune est située sur une hauteur. On y trouve des carrières de pierres calcaires d'une bonne qualité, et qui fournissent d'excellentes pierres à chaux, et même des marbres susceptibles d'un poli brillant, et dont on fait des autels, des cheminées et des tables.

 
     
 

Montmartin-sur-Mer Hotellerie du bon vieux temps Collection CPA LPM 1900